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Canada
Finances personnelles

5 conseils pour tirer le meilleur parti de chaque dollar

Nous devons pour la plupart composer avec des dettes et des dépenses quotidiennes. Des experts rappellent l’importance d’épargner et de tenir nos dépenses en laisse.

Femme payant des factures sur tablette numériqueD’abord et avant tout, il vous faut déterminer combien vous devriez consacrer à l’épargne, avant de vous atteler aux autres postes du budget. (Getty Images/JGI/Jamie Grill)

L’expression « tirer le meilleur parti de chaque dollar » résonne différemment pour chacun.

Votre âge, vos revenus, votre lieu de résidence et votre situation de famille sont autant de facteurs qui influent sur la façon dont vous dépensez et épargnez votre argent.

Selon un sondage Ipsos-MNP mené en avril, près de la moitié des Canadiens étaient ce mois-là à 200 $ ou moins du seuil d’insolvabilité (quand le passif excède l’actif). Il semble que quelques conseils sur la façon de mieux gérer ses finances soient de mise. Et pour ce faire, quel meilleur moment que le Mois de la littératie financière?

Les conseils d’experts qui suivent vous aideront à tirer le maximum des dollars que vous gagnez.

1) FAITES LE POINT SUR VOTRE SITUATION ACTUELLE

Avant d’élaborer un plan financier à long terme, déterminez comment les choses se passeraient si vous n’apportiez aucun changement aujourd’hui, conseille Jason Heath, CFP, directeur général du cabinet Objective Financial Partners de Markham, en Ontario. « Supposons que vous ne changez rien à vos habitudes, et que vous considérez vos dettes et vos épargnes actuelles... D’après cette trajectoire, comment entrevoyez-vous votre avenir financier? »

En vous posant ces questions, vous saurez où vous en êtes et vous serez conscient des lacunes à combler, soutient M. Heath.

« D’abord et avant tout, il vous faut déterminer combien vous devriez consacrer à l’épargne, avant de vous atteler aux autres postes du budget. C’est bien beau budgéter, mais l’exercice doit déboucher sur la mise de côté d’un certain montant. »

Saher Zuberi, CPA, agente des finances au conseil scolaire du district de Peel, en Ontario, recommande d’écrire une lettre au « futur soi » qui précisera le portrait souhaité de son avenir financier.

« À vous de vous fixer des objectifs à court terme en vue d’atteindre l’objectif lointain », dit-elle.

Assurez-vous que votre stratégie d’épargne cadre avec vos aspirations et que vos habitudes de dépenses sont harmonisées lorsque vous établissez un budget, ajoute Mme Zuberi. « Comme point de départ, aidez-vous d’une feuille Excel. C’est un bon moyen de réfléchir à l’avenir et de coucher vos idées de façon structurée. »

2) APPRENEZ À DISTINGUER BESOINS ET DÉSIRS

De l’avis de Mme Zuberi, négliger de faire la distinction entre besoins et désirs est l’obstacle le plus courant, et aussi le plus gros, à la bonne exécution d’un plan financier. Quand on ne réalise pas l’incidence des mauvaises habitudes ou mauvaises décisions sur ses finances personnelles, il va de soi que cela constitue un frein, pense-t-elle.

« Ce que bien des Canadiens oublient, et ils ne sont pas les seuls sur la planète, c’est que les dépenses ne sont pas toutes de la même importance. Il faut se rappeler que nous vivons dans une société de consommation et se dire que ce n’est pas grave de ne pas avoir ce que d’autres possèdent; bref, de vivre selon ses moyens. »

Blair Randall, CPA, directeur de Vine Group, à Hamilton, encourage ses clients à mettre par écrit toutes leurs dépenses fixes (mensualités hypothécaires, prêt auto, primes d’assurance, etc.) et leurs dépenses discrétionnaires, c.-à-d. variables (nourriture, sorties, loisirs, etc.), puis de décider laquelle ou lesquelles peuvent être réduites ou éliminées.

« Beaucoup ne veulent pas céder sur la voiture neuve ou les nouveaux vêtements... Or, il le faut. Bon gré mal gré, il faut couper dans le superflu », opine-t-il.

3) RAPPELEZ-VOUS : IL N’Y A PAS DE PETITE ÉCONOMIE!

Réduire les dépenses moins évidentes peut mener à des économies substantielles au bout du compte, disent les experts.

Considérez vos dépenses mensuelles récurrentes comme vos factures de téléphonie mobile, de services Internet ou de câblodistribution, recommande M. Heath. Envisagez de changer de fournisseur, de vous débarrasser des services sous-utilisés ou de négocier une meilleure offre. Pensez aussi à annuler les services d’abonnement de plus en plus populaires – et coûteux –, renchérit M. Randall.

M. Heath suggère également de revoir les marges de crédit ainsi que les assurances liées aux cartes de crédit, ou encore vos placements. N’y aurait-il pas des options pour les consolider de façon judicieuse? Pourriez-vous mieux investir votre argent? Cherchez des moyens de réduire les frais de gestion ou autres, d’obtenir de meilleurs taux, ou encore d’obtenir des rendements plus élevés sur vos autres types de placements, conseille-t-il.

« Ça peut sembler ridicule de vouloir grappiller ici et là quelques dollars, mais ce n’est pas “quelques dollars” quand il s’agit d’une dépense récurrente, sur laquelle vous pouvez continuellement faire une économie. C’est vous qui avez la maîtrise de vos dépenses, alors il vaut la peine d’analyser les choses et de trouver où il est possible de réduire les dépenses. »

Par ailleurs, si vous comptez acheter bientôt des biens à prix élevé, comme un véhicule ou des appareils électroménagers, tâchez de dénicher un solde d’inventaire ou songez à les acheter d’occasion, conseille M. Randall.

« Pensez au financement de cet achat... au taux d’intérêt. Il y a toujours moyen de faire des économies sur les dépenses fixes, mais, bien souvent, les gens ne s’y attardent pas », déplore-t-il.

4) PENSEZ À VOUS D’ABORD

Dans la plupart des cas, l’épargne-retraite devrait avoir la priorité, pense M. Heath.

Par exemple, le fait de maximiser les cotisations à un REEE pour recevoir la Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE) – 20 % de votre cotisation totale, jusqu’à concurrence de 500 $ par enfant, par année – pour les études de vos enfants peut sembler logique, mais pas si cela compromet vos épargnes pour vous-même, soutient le conseiller.

Pensez-y à deux fois avant de mettre tout votre argent dans le même panier d’épargne, poursuit-il. Déterminez le montant que vous pouvez vous permettre de cotiser, de façon réaliste, compte tenu des dépenses de votre ménage, de vos propres objectifs d’épargne et de vos autres engagements financiers.

« Je dirais qu’il faut faire preuve d’un certain égoïsme et veiller à ce que ses propres finances se portent bien. Visez un équilibre, en tout cas, entre votre épargne-retraite et les études de vos enfants. »

Aux personnes qui vivent d’une paye à l’autre, M. Heath recommande de considérer le tableau d’ensemble, de tâcher d’accroître ses revenus et/ou de comprimer ses dépenses, en vue de libérer une marge de manœuvre (autrement dit, des épargnes). Il ajoute : « Quand on adopte une vision à long terme de ses finances, il peut être très motivant de s’efforcer de trouver des façons d’épargner. »

5) ATTAQUEZ-VOUS D’ABORD À VOS DETTES

La chaîne Global News rapporte que selon Statistique Canada, la population du pays serait généralement accablée de dettes; plus précisément, les particuliers doivent 1,77 $ sur chaque dollar de leur revenu disponible et consacrent 14,9 % de leur budget au remboursement de sommes empruntées.

Voilà qui devrait inciter les intéressés à donner un sérieux coup de barre, croit M. Heath. Fortement encouragés à investir, les Canadiens oublient que rembourser leurs dettes est aussi une manière d’accroître leur valeur nette. Or, élaborer un plan pour ne plus avoir de dettes ou se débarrasser des dettes à intérêts élevés est une meilleure décision financière, croit-il.

« Il faut penser long terme... aller au-delà du prochain chèque de paye, du prochain mois, de la prochaine année. Même les plus petites mesures, répétées sur un certain nombre d’années, peuvent faire une grande différence lorsque vous regarderez les choses rétrospectivement. »

Pour Mme Zuberi, tout se résume à la littératie financière. Le manque de connaissances sur ce plan peut vraiment avoir des conséquences négatives. « Ce n’est pas juste une question de mathématiques. De plus, ne pas savoir gérer judicieusement ses finances transcende toutes les couches de la société et toutes les tranches de revenus. »

BESOIN D’UN COUP DE MAIN?

CPA Canada propose une série de cinq ateliers, intitulée « Tirer le maximum de son argent », qui fournit de l’information et des conseils utiles sur la façon de gérer son argent. Thèmes abordés : Sortir de l’endettement, Se protéger de la fraude, Maîtriser ses finances, Épargner au quotidien et Apprivoiser l’impôt. Vous pouvez aussi répondre au questionnaire du Guide sur la santé financière pour obtenir une évaluation personnalisée de votre situation et des éléments à considérer pour l’améliorer.