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Finances personnelles

COVID-19 : utilisez judicieusement vos prestations d’urgence

Profitez de l’aide financière reçue dans le contexte de la pandémie pour faire le point sur vos finances et revoir vos priorités.

Homme téléphone, regarder, factures, et, ordinateur portableVous recevez la Prestation canadienne d’urgence du gouvernement fédéral? Affectez d’abord cet argent à vos besoins essentiels comme le loyer ou le prêt hypothécaire, l’épicerie, les médicaments et les services publics. (Getty Images/svetikd)

La pandémie de COVID-19 n’a pas seulement changé nos vies sur le plan logistique : elle a aussi modifié sensiblement nos habitudes de consommation.

Et les économistes en tiennent déjà compte. Un rapport publié récemment par Deloitte souligne que l’économie devrait se contracter d’environ 20 % au deuxième trimestre et que le taux de chômage à l’échelle canadienne doublera. Par ailleurs, 96 % des répondants au sondage du cabinet comptable croient que la pandémie aura des conséquences défavorables sur notre économie, et 78 % estiment que les répercussions seront considérables.

Au-delà des perspectives moroses, il y a les pressions pour maintenir nos habitudes de vie dans une période où nos revenus sont en baisse, où nos obligations financières ne diminuent pas forcément et où les factures s’accumulent. Il convient donc d’étudier et d’utiliser au mieux les aides financières fournies par l’État et les institutions financières.

Voici trois conseils en ce sens.

1) CONCENTREZ-VOUS SUR LES DÉPENSES ESSENTIELLES

Si vous recevez une aide financière telle que la Prestation canadienne d’urgence (PCU) du gouvernement fédéral – qui prévoit un montant imposable de 2 000 $ par mois pendant quatre mois au maximum pour les personnes sans emploi –, commencez par affecter ces fonds aux besoins essentiels de votre ménage, c’est-à-dire le loyer ou les mensualités hypothécaires, l’épicerie, les médicaments et les services publics, conseille Stefanie Ricchio, CPA, du cabinet Balance the Five.

« Il est essentiel d’utiliser le soutien du gouvernement pour remplir ses obligations inévitables. Donnez la priorité aux dépenses qui garantissent votre sécurité et la satisfaction de vos besoins de base, pour vous et votre famille. »

Établissez votre budget en fonction de ces besoins, en veillant à ce qu’ils soient satisfaits avant toute chose, ajoute la comptable. « Et dans la mesure du possible, maintenez cette discipline dans les mois à venir. »

Un effort qui peut reposer sur des sacrifices, même dans le cas d’une simple liste d’épicerie. « Si nous devons consommer un peu plus de pâtes pendant cette période, et laisser de côté le filet mignon ou les fraises hors de prix, voilà le genre de compromis qui aidera à équilibrer la situation. »

Doretta Thompson, chef du développement de la littératie financière à CPA Canada, abonde dans ce sens, ajoutant aussi que c’est le moment tout désigné pour éliminer les dépenses superflues, surtout si vos revenus ont diminué ou si vous avez perdu votre emploi. Si possible, selon elle, on s’efforcera d’affecter à la constitution d’un fonds d’urgence les sommes auparavant consacrées à de petits luxes.

« Ce qu’il faut garder à l’esprit, quand on gère ses dépenses, c’est le souci de mettre de côté autant d’argent que possible pour pouvoir se débrouiller quand surviennent des imprévus. Compte tenu des circonstances actuelles – pas de salon de coiffure, pas de restaurant, etc. –, il est plus facile de sabrer dans les dépenses discrétionnaires. »

2) TIREZ PARTI DES AUTRES SOURCES DE SOUTIEN FINANCIER

D’autres aides financières sont offertes par les gouvernements fédéral et provinciaux.

Les règles assorties à la PCU, par exemple, permettent de gagner jusqu’à 1 000 $ par mois, tout en recevant la somme de 2 000 $ comme complément au revenu. Les travailleurs à faible revenu jugés essentiels pour lutter contre la COVID-19 et qui gagnent moins de 2 500 $ par mois pour un travail à temps plein ont également droit à un complément de salaire temporaire. Par ailleurs, les personnes bénéficiant d’un prêt étudiant verront leurs remboursements et leurs intérêts suspendus jusqu’au 30 septembre 2020.

Un crédit spécial de TPS/TVH, d’environ 400 $ pour les personnes seules et 600 $ pour les ménages à revenu faible ou moyen, sera aussi versé à ceux qui satisfont aux conditions.

Pour les ménages avec enfants, 300 $ de plus par enfant seront versés en mai, dans le cadre de la Prestation canadienne pour enfants (PCE). Les provinces ont également pris des mesures pour aider les parents. L’Ontario, par exemple, offre un paiement unique de 200 $ pour chaque enfant de 12 ans ou moins, ou de 250 $ pour un enfant ayant des besoins particuliers (21 ans ou moins, dans ce cas). De son côté, la Colombie-Britannique offre aux familles admissibles qui ont des enfants avec des besoins spéciaux la possibilité de profiter d’un fonds de soutien d’urgence : elles pourront toucher 225 $ par mois d’avril à juin 2020. L’objectif? Aider les familles à fournir les soins nécessaires aux enfants et à leur faire la classe à la maison, au moment où les établissements scolaires et les garderies sont fermés. Ce ne sont là que deux exemples; consultez le site Web de votre gouvernement provincial pour déterminer quelles mesures de soutien s’offrent à vous.

Le meilleur moyen de tirer parti de ces aides est de respecter un budget à la lettre et de le revoir comme il se doit, fréquemment, sachant que les revenus et les dépenses varient grandement par les temps qui courent. Garth Sheriff, CPA, fondateur de Sheriff Consulting, recommande de suivre nos dépenses en temps réel et de nous fixer une limite pour ce qui est des dépenses discrétionnaires.

« Tout comme les nouvelles que nous entendons à propos du coronavirus, qui évoluent de jour en jour, il faut examiner son budget quasi quotidiennement, pense le comptable. Revoyez vos prévisions, car elles auront une incidence sur votre situation financière et les dépenses que vous devez ou pouvez faire. »

C’est une stratégie que les Canadiens prévoient de suivre, car plus des deux tiers d’entre eux déclarent qu’ils vont augmenter leurs liquidités en réduisant leurs dépenses discrétionnaires, selon le sondage de Deloitte.

3) ENVISAGEZ DE DEMANDER UN SURSIS

La Société canadienne d’hypothèques et de logement, les institutions financières et d’autres acteurs de l’assurance hypothécaire ont instauré des mesures de souplesse pour les personnes aux prises avec des difficultés financières passagères. Mentionnons le report de versements (jusqu’à six mois), le réamortissement des prêts, la capitalisation des arriérés d’intérêt et d’autres frais admissibles, et des modalités spéciales de remboursement, sans oublier les aides fournies aux locataires et propriétaires d’immeubles résidentiels ou commerciaux. Les critères d’admissibilité et les modalités sont définis au cas par cas avec l’institution financière, et les mesures d’assouplissement seront offertes pendant la durée de la pandémie.

Stefanie Ricchio recommande d’étudier attentivement les mesures d’allègement avant de faire quoi que ce soit, pour en comprendre les implications. Renseignez-vous sur les détails de tout programme de soutien proposé par votre institution financière, notamment : qu’est-ce que cela signifiera lorsque vous recommencerez à faire vos paiements? Devrez-vous payer un montant forfaitaire correspondant à tous les mois manqués, en plus du mois exigible? Et comment les intérêts seront-ils calculés?

« Ce n’est pas le moment de miser sur un soutien sans faire une autoévaluation de votre situation financière actuelle et sans voir où il est possible d’obtenir un sursis, pour certaines dépenses, dans les mois à venir, pense Mme Ricchio. Ceux qui estiment que l’aide reçue ne leur permettra pas de s’acquitter pleinement de leurs obligations doivent être vigilants au moment de se tourner vers d’autres sources de financement. » [Pour ne pas tomber dans le panneau des fraudeurs qui tentent d’exploiter la situation actuelle, lisez 3 fraudes immobilières fréquentes dont vous ne voulez surtout pas être victime.]

Si vous avez des dettes, ajoute Mme Thompson, assurez-vous de payer le taux d’intérêt le plus bas possible et, au besoin, discutez avec le prêteur de la possibilité de ne faire que le paiement minimum, temporairement. « Tâchez de gagner le plus de souplesse possible », conclut-elle.

AUTRES CONSEILS FINANCIERS ET RENSEIGNEMENTS LIÉS À LA COVID-19

Découvrez comment tirer parti de l’aide financière de l’État visant les PME et comment réduire vos dépenses en cette période particulière. Si vous êtes propriétaire d’une petite entreprise, voyez nos conseils pour vous aider à maintenir celle-ci en activité.

Tenez-vous au courant des dernières nouvelles susceptibles d’intéresser les comptables; voyez aussi notre compilation de ressources externes et d’articles en ligne. Consultez de plus amples renseignements sur la Subvention salariale d’urgence du Canada et lisez notre mise à jour sur les divers allègements liés à la COVID-19.