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CPA Philippe Senecal travaillant à la table à manger
Articles de fond
Magazine Pivot

Philippe Sénécal, 26 ans

Directeur, Transformation, finances et opérations chez Intact, il a obtenu son titre de CPA en 2018.

CPA Philippe Senecal travaillant à la table à mangerAujourd’hui, Philippe Sénécal se concentre davantage sur la planification et la réflexion. Rien à voir donc avec le travail type d’un CPA, admet-il, mais sa formation en comptabilité l’aide à faire le tour des besoins des utilisateurs. (Photo Rodolphe Beaulieu)

Je suis né sur la rive sud de Montréal, à Châteauguay, et c’est là que j’ai obtenu mon premier emploi en comptabilité, dans un petit cabinet, en 2016. Mon travail était horriblement répétitif. Je me demandais déjà comment améliorer les flux de travail, aller plus vite et accélérer la saisie des données. 

En 2018, un collègue CPA m’a parlé d’un poste de contrôleur adjoint dans son entreprise, Bitfarms, spécialisée en centres de calcul de chaînes de blocs. J’y étais chargé de mettre en œuvre des outils d’automatisation pour faire gagner temps et argent à l’entreprise. Par exemple, grâce à la reconnaissance optique des caractères, l’application Certify lit et extrait les informations pertinentes à partir de la photo d’une facture. Nous avons également automatisé la paie. Une fois ces tâches routinières éliminées, nous avons pu consacrer du temps à l’analyse des données.

« Je crois que dans mon secteur, pour mon profil de compétences, la demande restera forte, puisque les nouvelles technologies et l’automatisation sont partout. »

L’analytique nous a servi à mettre en évidence et à résoudre des problèmes. Dans nos centres informatiques, on minait les bitcoins, c’est-à-dire que des ordinateurs s’attaquaient à des problèmes mathématiques complexes. Grâce à l’analyse des données, nous avons récolté des informations sur la consommation d’électricité d’un centre et déterminé combien de bitcoins avaient été minés. Après avoir établi des rapports d’analyse, nous avons constaté qu’à un moment, la consommation d’électricité avait été élevée pour le nombre de bitcoins extraits. Nous avons signalé cet écart à l’équipe des opérations, qui a découvert que certaines des machines ne fonctionnaient pas à plein régime. Notre travail n’était pas d’entretenir le matériel, mais les chiffres nous ont permis de mettre le doigt sur un problème.

Après un an et demi chez Bitfarms, je suis devenu directeur, Transformation, finances et opérations chez Intact, la compagnie d’assurances. J’avais hâte de me lancer dans des projets d’envergure. Chez Bitfarms, je travaillais avec des équipes de 15 ou 20 personnes, mais chez Intact, on parlait de 60 à 70 personnes. Intact se développe rapidement et quand elle absorbe une autre compagnie, je travaille sur l’intégration des systèmes d’origine et des plateformes de gestion intégrée : les outils des nouvelles venues doivent s’arrimer aux systèmes d’Intact. Mon équipe d’analystes et moi interrogeons les professionnels qui travaillent aux finances pour comprendre les impacts des nouvelles technologies sur leur travail. Ensuite, on élabore un plan pour exécuter l’intégration, on fait des tests de mise en œuvre, et puis on exécute l’intégration. Les projets de transition se déroulent sur quelques mois aussi bien que sur quelques années, selon l’envergure et l’échelle du virage technologique.

Aujourd’hui, je me concentre sur la planification et la réflexion. Rien à voir donc avec le travail type d’un CPA, mais ma formation en comptabilité est essentielle : elle m’aide à faire le tour des besoins des utilisateurs. Avant de lancer un système qui automatise la vérification et la comparaison des registres, je dois comprendre comment les comptables vont interpréter les données produites. Il faut maîtriser le côté techno et le côté comptabilité. C’est plus facile de former un comptable aux TI que d’enseigner la comptabilité à un spécialiste en TI.

Je crois que dans mon secteur, pour mon profil de compétences, la demande restera forte, puisque les nouvelles technologies et l’automatisation sont partout. Tout change vite, et la haute direction veut pouvoir consulter les chiffres sans délai pour prendre des décisions à mesure. Le meilleur moyen d’accélérer, c’est d’implanter des systèmes performants.

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