Joshua Faier, 29 ans
Pour Joshua Faier, les nouveaux CPA pourront acquérir une expérience précieuse, peu importe qu’ils se tournent vers les grands cabinets ou vers des secteurs spécialisés. (Photo Rodolphe Beaulieu)
À l’été 2017, j’étais chez KPMG et je suis parti en camping avec un ami ingénieur, passionné de chaînes de blocs. Pour lui, aucun doute, les cryptomonnaies étaient révolutionnaires, notamment dans l’univers de la finance. Je me suis vivement intéressé à la chaîne de blocs, et mon temps libre y est passé : lecture d’articles et de livres, discussions sur des forums, inscription à une multitude de cours, je dévorais tout.
Plus tard, j’ai communiqué avec l’associée chargée de l’innovation chez KPMG. Je voulais m’occuper des dossiers de la chaîne de blocs. À partir de là, j’ai entrepris des démarches auprès d’éventuels « cryptoclients », j’ai traduit le « cryptojargon » pour mes collègues, et j’ai proposé des orientations sur d’éventuels audits dans ce nouvel univers. Au bout de quelques mois, nous avons obtenu notre premier mandat dans le domaine des chaînes de blocs : j’en étais responsable.
Au fil des ans, j’ai appris à m’adapter. Mes compétences transversales s’ajustent à de multiples secteurs. Ma génération a grandi avec la technologie, et quelques clics suffisent pour acquérir de nouvelles connaissances. L’été dernier, j’ai appris que la plateforme en ligne Sprout Therapy, qui fournit des soins aux familles où évolue un enfant autiste, cherchait un directeur. Via une plateforme, Sprout met aussi des thérapeutes en contact avec les clients et offre des fonctions de planification, de gestion des prestations, de facturation et d’information.
« Dans le monde des entreprises qui démarrent, on se jette à l’eau. Les difficultés changent d’un jour à l’autre. »
À mon arrivée chez Sprout, en juin 2020, nous étions 30, mais huit mois plus tard, nous étions environ 200 équivalents temps plein. Une progression inouïe. J’ai commencé par l’information financière et les projections, avant de passer à la gestion du cycle des encaissements. Par exemple, je devais naviguer dans l’univers des compagnies d’assurances aux États-Unis pour établir la facturation avec précision.
Dans le monde des entreprises qui démarrent, on se jette à l’eau. Il faut agir sans délai, car les difficultés changent d’un jour à l’autre. C’est motivant, et j’ai appris sur le tas une foule de choses sur les rouages du système de santé américain et sur l’optimisation de nos processus, pour dégager des rentrées.
Sprout, c’est du télétravail intégral, et c’est un contexte qui me plaît, axé sur la souplesse et où on apprend des choses. J’encadre des employés au Canada, aux États-Unis et même en Ukraine, et je découvre différentes cultures, coutumes et habitudes. Embaucher à l’étranger, c’est aussi avoir accès aux éléments les plus susceptibles de valoriser le potentiel de l’entreprise. Bon, je reçois des messages à toute heure du jour et de la nuit, mais je m’en accommode.
Les chaînes de blocs me passionnent toujours, et j’aimerais bien y retourner, mais j’aime mon travail dans une entreprise en ligne, où la technologie domine. Bien des jeunes choisissent d’entrer dans l’un des quatre grands cabinets, mais ils se tourneront peut-être aussi vers les secteurs spécialisés. Dans un cabinet, on apprend la structure, la discipline, tandis que dans une jeune entreprise, on gère l’incertitude, on découvre la spontanéité.
La comptabilité ne se résume plus à l’information financière. L’un des changements notables, c’est l’affectation du temps, puisque sur les plateformes de logiciel-service, la préparation des états financiers se fait plus vite, et les processus de fin de mois aussi. On a donc davantage de temps à consacrer à l’analyse et à la stratégie, pour amener l’entreprise plus loin.
UNE JEUNE GÉNÉRATION DE CPA
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