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Finances personnelles

9 commandements financiers pour une année plus riche

Certains gestes, parfois très simples, pourraient vous faire économiser des milliers de dollars dans les prochains mois.

Séance femme, sur, sofa, lecture facturesDe nombreux Canadiens perdent de vue qu’une carte de crédit est un moyen de paiement, et non un moyen de financement, qui pourrait leur coûter une fortune. (Getty Images/Jose Luis Pelaez Inc) 

Le début d’année est un moment propice pour mettre de l’ordre dans ses finances, surtout que certaines mesures pourraient vous faire économiser beaucoup d’argent. Deux experts, Julien Michaud, analyste à l’éducation financière à l’Autorité des marchés financiers (AMF) et rédacteur principal du guide 99 trucs pour économiser sans trop se priver, et David Truong, conseiller au Centre d’expertise de Banque Nationale Gestion privée 1859, identifient quelques postes budgétaires à cibler.

1) TES DETTES, TU RÉDUIRAS.

« Si vous avez des dettes avec des taux d’intérêt élevés, comme ceux des cartes de crédit, essayez de les regrouper [après avoir vérifié si des frais de transfert de solde s’appliquent] pour n’avoir à faire qu’un seul paiement, mais surtout, à un taux plus faible, explique Julien Michaud. Certaines cartes proposent des taux moins élevés moyennant des frais annuels, alors que d’autres, gratuites, proposent des taux standards. À chacun de voir ce qui est le plus avantageux sans perdre de vue que les récompenses ne servent pas à grand-chose si on paie une fortune en intérêts. »

En raison de son taux préférentiel (généralement 1 % de plus que le taux hypothécaire), « certains pourraient être tentés de transférer le solde de cartes de crédit dans une marge de crédit hypothécaire. L’idée peut être bonne, pourvu de ne pas s’endetter encore plus. Ce n’est surtout pas parce que vous pouvez emprunter plus [jusqu’à 80 % de la valeur du bien en garantie] qu’il faut le faire ». Ce coussin financier doit être vu comme une bouée de secours destinée à vous remettre à flot.

2) UN FONDS D’URGENCE, TU TE CONSTITUERAS.

« Trop de Canadiens voient leur carte de crédit comme un filet de sécurité en cas de problèmes financiers, constate Julien Michaud. Ils perdent de vue qu’une carte de crédit est un moyen de paiement, et non un moyen de financement, qui pourrait leur coûter une fortune. » 

Pourtant, le début de l’année est « la période idéale pour commencer à épargner. Il est plus facile de mettre quelques dizaines de dollars de côté par paie que de trouver 2 000 $ en cas de besoin ».

Une étude de l’Université de Wollongong (Australie) le confirme. Les épargnants qui visent un objectif à court terme sont plus susceptibles de l’atteindre que ceux qui visent le même objectif, mais à plus long terme. Autrement dit, ne vous dites pas que vous voulez épargner 5 000 $ d’ici le 31 décembre, mais félicitez-vous chaque semaine d’avoir mis de côté 96 $… et vous y parviendrez!

3) TES COTISATIONS, TU MAXIMISERAS.

« La nouvelle année donne de nouveaux droits de cotisation à un CELI et à un REER, et il faut en profiter dès que possible », explique David Truong. À noter, la date limite pour contribuer à un REER pour 2021 est le 1er mars 2022*. Pour ceux qui ont un peu d’argent de côté, ce calculateur de la Sun Life permet de déterminer si vous devez garnir votre REER ou rembourser votre emprunt hypothécaire.

Les parents devraient aussi cotiser le plus possible à un régime enregistré d’épargne-études (REEE), insiste Julien Michaud. « À la subvention de 20 % du gouvernement fédéral s’ajoute une subvention provinciale dans certains cas [Québec, Saskatchewan et Colombie-Britannique]. Plus les sommes seront déposées tôt, plus longtemps les montants s’accumuleront à l’abri de l’impôt. »

Et d’enchaîner : « Assurez-vous, aussi, si vous participez à un régime complémentaire de retraite, que le montant que vous versez permet d’obtenir la participation maximale de votre employeur. »

4) TES PAIEMENTS HYPOTHÉCAIRES, TU OPTIMISERAS.

« On peut économiser beaucoup en augmentant même modestement ses paiements hypothécaires, explique Julien Michaud, surtout qu’on peut revenir aux paiements standards si nos finances ne nous le permettent plus. » Par exemple, passer d’un paiement toutes les deux semaines de 483 $ à un paiement de 500 $ permet d’économiser plus de 7 200 $ en intérêts sur 25 ans. Avec des paiements de 525 $, l’économie est de 16 262 $.

La même chose vaut pour la périodicité. Il vous faudra 25 ans pour rembourser un emprunt hypothécaire de 400 000 $ (à un taux de 5 %) à raison de 2 035 $ par mois. Mais si vous versez la moitié de ce montant, soit 1 017 $, toutes les deux semaines (l’équivalent d’un paiement mensuel additionnel dans l’année), vous aurez remboursé l’emprunt en 21,5 ans et économisé 42 000 $ en intérêts.

« Vérifiez votre taux hypothécaire, rappelle David Truong, et voyez s’il est judicieux et possible de refinancer l’emprunt à un taux moindre, quitte à payer une pénalité. »

5) POUR LES IMPÔTS, TU TE PRÉPARERAS. 

« Les premiers relevés fiscaux sont déjà disponibles. Il faut les vérifier et ne pas partir du principe qu’ils sont forcément exacts, même si c’est souvent le cas, souligne David Truong. On peut penser au prix de base rajusté (PBR), pour ceux qui détiennent des fonds communs de placement ou des actions d’une société dans plusieurs institutions. Certains devront regarder de plus près les déductions pour amortissement. Tout ça prend beaucoup de temps, mais en vaut vraiment la peine. »

6) LES FRAIS BANCAIRES, TU ÉVITERAS. 

« Les gens paient en moyenne 180 $ par année en frais bancaires [220 $ même selon cette étude menée par Option Consommateurs]. Pourtant, rappelle l’expert, la plupart des institutions bancaires proposent des formules sans frais, pourvu qu’on laisse un montant minimal dans le compte. Le nombre d’opérations permises dépend parfois de ce montant. » 

D’autres formules intéressantes existent, par exemple si l’on détient plusieurs produits (comme une carte de crédit, un compte d’épargne et une hypothèque) dans une même institution financière. « Il faut regarder nos besoins. De bons comparateurs peuvent nous aider à déterminer ce qui nous convient le mieux. »

7) TES ASSURANCES, TU MAGASINERAS.

« On serait tenté de penser que tous les assureurs offrent sensiblement les mêmes prix, mais ce n’est pas du tout le cas, explique Julien Michaud. Il y a vraiment des économies importantes à faire. » 

Et pour preuve : l’AMF soumet chaque année le dossier de 10 profils types à différentes compagnies d’assurance automobile. Résultat? L’économie moyenne sur l’ensemble des profils (calculée d’après la différence entre la prime la plus haute et la prime la plus basse proposées) est de 763 $. Si l’un des écarts n’est que de 222 $, il monte à 2 788 $ pour un autre profil. Il faut donc magasiner son assureur.

« De plus, ajoute Julien Michaud, bien trop de gens souscrivent encore une assurance de remplacement pour leur auto directement chez le concessionnaire, par commodité. Sauf que celui-ci prend souvent une commission très importante, alors qu’un courtier pourrait offrir un meilleur tarif. »

8) D’UNE ASSURANCE SOLDE DE CARTE DE CRÉDIT, TU T’ÉLOIGNERAS.

L’assurance de solde de carte de crédit offre une couverture qui peut aider, sous certaines conditions, à rembourser ou à régler un solde en cas de perte d’emploi, d’hospitalisation, de blessure comme de maladie grave, ou de décès. Cependant, elle coûte cher, comme le rappelle l’Agence de la consommation en matière financière du Canada. 

« Les gens prennent souvent ce produit sans vérifier s’ils ne sont pas déjà couverts (par leurs autres assurances) en cas d’invalidité ou de décès, constate Julien Michaud. Pourtant, à raison de 1 $ par 100 $ de solde, ça finit par être très onéreux, surtout que des conditions strictes s’appliquent. » Bref, s’il est essentiel d’avoir de bonnes protections contre ce que la vie peut nous réserver, assurez-vous de ne pas souscrire certaines assurances en double.

9) LE CONTRÔLE DE TON AUTO, TU GARDERAS.

« Les gens magasinent encore trop souvent une mensualité. Ils se concentrent sur les 400 $ qu’ils vont devoir payer chaque mois, sans réaliser l’engagement qu’ils prennent sur 8 ou 9 ans ni le coût total de l’achat, intérêts compris. Ils devraient plutôt chercher un véhicule qui correspond à leurs besoins et dont le prix est de 25 000 $ plutôt que 45 000 $. »

Une autre erreur très fréquente d’après l’actuaire? Inclure le montant qui restait à payer sur un premier emprunt auto (appelé capital négatif, car d’un montant supérieur à la valeur du véhicule) dans le financement d’une nouvelle voiture.

« En procédant ainsi, ces consommateurs se font entraîner dans une spirale d’endettement. Ils devraient plutôt planifier le remplacement de leur auto – une fois celle-ci payée – en épargnant le même montant mensuel qu’ils avaient à payer avant. Voilà un bon réflexe à adopter en début d’année. »

Pour en savoir plus 

On ne devrait jamais hésiter à prendre quelques résolutions financières en début d’année. Vous pouvez aussi consulter l’ouvrage Comment bien gérer votre argent : Guide pratique pour les Canadiens (en anglais) afin de poursuivre sur votre lancée.

*Cet article a été mis à jour le 21 janvier 2022 pour actualiser la date limite de contribution à un REER.