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Cadre féminin parler aux clients au bureau
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Finances personnelles

REER : cotiser ou pas? et quand?

Au vu des nombreuses options, il peut être ardu de prendre une décision appropriée à votre situation. Conseils d’experts sur ce que vous devriez considérer.

Cadre féminin parler aux clients au bureauPlus vous laissez l’argent s’accumuler longtemps dans un REER, mieux c’est, conseillent les spécialistes. (Getty Images/PhotoAlto/Eric Audras) 

Cette année, la date limite pour cotiser à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) est le 2 mars. Ces jours-ci, les contribuables se demandent s’ils doivent cotiser davantage à leur REER (ou en ouvrir un) et, le cas échéant, à quelle hauteur et à quel moment. [Voir aussi REER : quels facteurs considérer]

Pour nombre d’entre nous, la réponse est plutôt évidente : la somme cotisée sera déduite du revenu imposable et fera donc baisser l’impôt à payer. De plus, le revenu gagné dans un REER (intérêts, dividendes, gains en capital) s’accumule en franchise d’impôt jusqu’au retrait. Et, oui, il est censé de cotiser à un REER tôt dans sa vie active, en vue de bénéficier d’une croissance composée au fil du temps.

« Plus vous laissez l’argent s’accumuler longtemps, mieux c’est », souligne Jamie Golombek, CPA, directeur gestionnaire en planification fiscale et successorale aux Services de placement financier et conseils en placement de la CIBC.

Les fonds accumulés dans un REER peuvent aussi servir à l’achat d’une première maison grâce au Régime d’accession à la propriété, ou à retourner aux études en profitant du Régime d’encouragement à l’éducation permanente, explique le conseiller.

REER OU CELI?

Combien cotiser à son REER, et à quel moment? Voilà une question qui occupe l’esprit de bien des gens, surtout s’ils se demandent en plus s’il serait préférable de privilégier le compte d’épargne libre d’impôt (CELI). Avec le CELI, il n’y a pas de réduction de la note fiscale, mais les fonds croissent à l’abri de l’impôt, et les retraits du compte ne seront pas imposés.

Si vous ne pouvez pas cotiser à la fois à un REER et à un CELI au cours d’une année donnée, M. Golombek précise que, de manière générale, les contribuables qui se situent dans une tranche de revenus élevée devraient préférer le REER au CELI pour bénéficier de la réduction d’impôt aujourd’hui et faire des retraits à un taux inférieur une fois à la retraite.

À l’inverse, les personnes à revenu modeste pourraient choisir de payer l’impôt sur leur revenu maintenant, à un taux bas, et de verser des sommes après impôt dans un CELI. Elles pourraient cotiser à un REER plus tard, si leur revenu et leur taux d’imposition sont plus élevés. Pour ceux qui hésitent compte tenu de la durée prévue du placement, mentionnons que le CELI est mieux adapté aux placements à court terme.

« Il n’y a pas de bonne réponse valable pour tous. Tout dépend de votre taux d’imposition, de votre plan financier et de vos objectifs sur un horizon temporel donné », explique M. Golombek.

COTISATION À UN REER : Y A-T-IL UN MOMENT MEILLEUR QU’UN AUTRE?

Les épargnants se demandent souvent à quel moment pendant l’année il convient le mieux de verser des sommes dans leur REER. M. Golombek recommande d’y déposer de petits montants tout au long de l’année plutôt qu’une somme globale dans les derniers jours avant la date limite.

« Vous devriez cotiser dès que vous le pouvez », conseille M. Golombek, en précisant qu’il n’y a pas d’obligation d’investir l’argent au moment de la cotisation comme telle. L’argent peut rester dans un compte d’épargne jusqu’à ce que vous preniez une décision d’investissement, mais gardez-vous de laisser ces fonds traîner pendant des années à un taux d’intérêt minime, précise-t-il.

M. Golombek n’encourage pas non plus la pratique qui consiste à vouloir prendre le train en marche au meilleur moment, s’agissant des placements boursiers ou obligataires, en fonction des manchettes ou des derniers soubresauts des marchés.

« Si votre intention est d’investir de l’argent sur le long terme et que vous estimez que les marchés vont monter avec le temps, pourquoi douter du moment choisi? Dès que vous avez l’argent, mettez-le dans votre REER et laissez-le fructifier à l’abri de l’impôt. Vous ne le voyez plus et n’y pensez plus... peu de risque, alors, de le dépenser. »

STRATÉGIES DE COTISATION

On peut aussi cotiser à un REER au cours d’une année et déduire ce montant dans une année ultérieure, nous rappelle Tannis Dawson, CPA, planificatrice spécialiste des clients à valeur nette élevée aux Services-conseils de Gestion de patrimoine TD.

De l’avis de Mme Dawson, cette stratégie peut être intéressante pour les personnes se situant dans une tranche d’imposition basse et qui savent qu’elles gagneront davantage ultérieurement, par exemple un jeune adulte qui commence à travailler ou une personne en congé de maternité ou congé parental.

« Tant que vous disposez de droits de cotisation, vous pouvez verser de l’argent dans votre REER, mais libre à vous de choisir le moment de la déduction », explique la conseillère.

Certains sont parfois tentés d’emprunter pour cotiser à leur REER, mais Mme Dawson ne recommande pas cette stratégie. « À moins de pouvoir rembourser l’emprunt en un an, cette façon de faire n’est généralement pas une bonne idée, car les intérêts ne sont pas déductibles. »

Un REER de conjoint est également une option à envisager pour les couples mariés ou en union de fait, fait observer Mme Dawson. Dans ce cas, le conjoint ayant les revenus les plus élevés cotise au REER de son conjoint et bénéficie de l’allégement fiscal, ce qui réduit alors l’impôt global du couple.

La contribution à un REER au nom du conjoint affecte le plafond de cotisation du conjoint au salaire plus élevé, mais le plafond du bénéficiaire demeure inchangé. Par ailleurs, il existe des règles sur la durée minimale pendant laquelle l’argent peut rester dans le REER avant d’être retiré. Mieux vaut donc cotiser tôt que tard.

C’est une des rares stratégies dont les contribuables canadiens peuvent profiter pour optimiser les avantages de l’épargne-retraite, affirme Mme Dawson. Cela dit, les nombreuses possibilités de placement ont rendu les décisions plus compliquées.

Tant Tannis Dawson que Jamie Golombek recommandent de consulter un conseiller financier pour vous aider à prendre des décisions fondées sur votre propre situation et vos propres objectifs.

EN SAVOIR PLUS SUR LE REER

Pour en savoir davantage sur le REER et comparer ce vecteur d’épargne avec d’autres options, lisez notre article Comprendre les REER et les CELI ou commandez notre ouvrage intitulé Retraite en vue : guide du retardataire. Pour organiser la tenue d’un atelier de littératie financière dans votre région, consultez notre page sur la planification de la retraite.