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Les gens sur un ascenseur avec des masques en regardant quelqu'un qui éternue
Tendances

Vous ne vous sentez pas bien? Évitez le bureau!

Les risques de contagion au coronavirus pourraient augmenter grandement lors du retour des employés sur les lieux de travail. Voilà pourquoi les employeurs doivent convaincre les employés malades de rester chez eux même en présence de symptômes légers.

Les gens sur un ascenseur avec des masques en regardant quelqu'un qui éternueDe nos jours, il faut prendre un congé de maladie si l’on présente le moindre symptôme de la grippe. (Getty Images/Simon Potter)

Au moment où les employeurs définissent leurs politiques pour accueillir les employés qui sont ou qui seront bientôt de retour au bureau, une grande attention sera accordée aux personnes présentant des symptômes associés à la COVID-19. Celles-ci seront invitées à s’isoler chez elles.

S’isoler chez soi a été essentiel pour toutes les personnes qui présentaient des symptômes grippaux dans les derniers mois. Or, ce sera encore plus important dans les semaines et mois à venir, lorsque de nombreux travailleurs retourneront au bureau, où ils seront entourés de leurs collègues. Les risques de contagion au coronavirus pourraient augmenter considérablement.

« Les employeurs, les travailleurs, les propriétaires d’immeubles et les entrepreneurs généraux, ou toute personne sur un lieu de travail, ont tous la responsabilité de prévenir l’exposition à la COVID-19, a écrit l’organisme WorkSafeBC dans une déclaration à CPA Canada. Il est très important de rester à la maison quand on est malade, pour faire échec à la propagation de la maladie. »

AUCUN SYMPTÔME N’EST TROP LÉGER

L’Agence de la santé publique du Canada énumère sur son site Web les symptômes le plus souvent associés à la COVID-19. Mais à la liste générale se sont ajoutés d’autres symptômes tels que mal de gorge ou de tête et écoulement nasal. Certains employés pourraient donc se demander s’ils font bien de se rendre au bureau ou s’ils ne devraient pas plutôt rester à la maison. 

« Dans un avenir prévisible, les gens vont pécher par excès de prudence », croit Shali Virdi, CPA, directrice principale, Conseils et Transactions, chez PwC à Toronto. Son équipe, appelée Workforce of the Future, s’intéresse aux changements transformationnels dans les lieux de travail et à la gestion des ressources humaines dans le contexte de ces changements. 

« Ce que j’entends, du côté de mes clients, c’est que même quand un employé aura simplement le nez qui coule, on lui demandera probablement de rester chez lui. » 

Les critères pour déterminer si quelqu’un est « malade » sont en train de changer à cause de la COVID-19. Comme les gens ont encore une certaine crainte de revenir au bureau ou à l’usine, Mme Virdi croit que les entreprises doivent instaurer des changements pour assurer le confort et la sécurité du personnel. On parle ici des mesures de dépistage recommandées par les organismes de santé publique. Santé publique Ottawa, par exemple, a élaboré un questionnaire de dépistage à l’intention des entreprises – un document dans lequel on recommande aux employés de s’évaluer relativement aux symptômes de la COVID-19 avant chaque quart de travail. 

Mme Virdi explique que, chez PwC, des employés pourraient devoir signer un formulaire de retour au travail, pour attester qu’ils acceptent de respecter diverses lignes directrices en vue de maintenir un lieu de travail sain et sécuritaire, tant pour les employés que pour les clients. D’autres employeurs sont plus exigeants encore. Ainsi, lorsque Toyota a rouvert ses usines en Ontario, les employés ont constaté qu’ils seraient maintenant scannés par une caméra thermique pour détecter une éventuelle fièvre. 

UN CHANGEMENT DE PERSPECTIVE

Désormais, se déclarer malade prendra un autre sens, selon Mme Virdi, car dans le contexte de la pandémie, les employeurs ne voudront pas courir le risque d’avoir un vecteur de COVID-19 dans leurs locaux. 

L’attitude a aussi changé dans les hautes sphères du gouvernement fédéral. En mai, le premier ministre du Canada a évoqué l’adoption éventuelle d’une mesure visant à accorder 10 jours de congé de maladie payés aux travailleurs (pour un certain temps après le déconfinement), en partie pour qu’ils ne cachent pas leurs symptômes. 

La transition soudaine de nombreuses entreprises vers le télétravail signifie également que bien des employés n’auront plus à prétendre être malades pour pouvoir travailler de la maison. Toutefois, nuance Mme Virdi, qui conseille des clients du secteur de l’énergie et des services publics, cette possibilité de travailler chez soi ne s’applique pas aux travailleurs sur le terrain. Les organisations devront sérieusement examiner les tâches et déterminer ce qui peut encore être fait virtuellement, pense-t-elle. 

« Les conversations que nous avons avec les organisations portent sur la façon de maintenir la productivité des employés qui sont à la maison, explique Mme Virdi. Quelle sera la politique des RH? Si on a le nez qui coule, ça ne veut pas dire qu’il faut prendre 14 jours de congé de maladie; on peut quand même être productif. Je pense que ça pourra aider à changer les mentalités. » 

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