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3 moyens infaillibles de faire valoir le talent des introvertis

Sachez faire sortir de leur coquille vos employés timides.

Introverti et timide ne sont pas forcément synonymes, même si dans le monde du travail ces deux traits de personnalité sont souvent amalgamés. L’employé introverti se plaît à exécuter ses tâches seul, et il lui pèse de devoir socialiser au travail. L’employé timide, pour sa part, souhaite vraiment être dans le coup et est bien souvent sociable dans l’âme, mais peine à rassembler son courage pour se faire entendre et se joindre à l’équipe.

Qu’il soit introverti ou timide, votre collègue discret ne doit pas pour autant être écarté ou laissé pour compte. Ces dernières années, on a beaucoup écrit sur les employés discrets mais efficaces; citons notamment l’ouvrage à succès La force des discrets : le pouvoir des introvertis dans un monde trop bavard. Dans son livre, Susan Cain déplore que les entreprises aient un préjugé négatif envers les introvertis – plus de 30 % des Américains (et, probablement, des Canadiens) – et que les possibilités de promotion ou les efforts de stimulation visent plus souvent les extravertis.

Que peut donc faire un leader rassembleur pour encourager à la fois les deux types de personnalités? Peut-on réunir des timides et des grégaires expansifs, et espérer qu’ils sauront faire équipe avec brio? Voici trois moyens d’y arriver.

1. Cherchez d’abord à comprendre

Sans surprise, la majorité des personnes qui se retrouvent dans un rôle de chef sont extraverties. On peut y voir l’effet du préjugé relevé par Mme Cain – et que chacun d’entre nous perçoit dans la façon dont les réunions et les activités de réseautage se déroulent. Or, ces meneurs d’hommes doivent s’efforcer de comprendre où se situe leur collègue qui reste coi.

Généralement fougueux, les extravertis ne sont pas du genre à tergiverser et aiment avoir plusieurs tâches en cours. Les introvertis, eux, ont tendance à être plus réfléchis dans leurs actions. Les premiers « pensent tout haut », tandis que les autres tournent leur langue sept fois dans leur bouche avant de s’exprimer. Comme gestionnaire, votre tâche est de faire de la place à tous : méfiez-vous du réflexe de récompenser le premier au fil d’arrivée, ce qui risque de décourager un employé qui, sans tambour ni trompette, parviendrait à une idée encore meilleure ou à une approche plus judicieuse.

2. Bâtissez une équipe qui s’enrichira des différences

Malgré tous leurs bons côtés, les extravertis ont tendance à carburer à l’ego : ils veulent être entendus et faire valoir leurs décisions. Ils en imposent pas mal dans les réunions, ce qui laisse peu de place à la contribution des discrets. Une étude a montré que dans une réunion type de six personnes, deux d’entre elles accapareront une proportion de 60 % du temps total.

En faisant l’effort d’équilibrer votre équipe, vous augmentez votre capacité à tirer réellement parti des différences, mais encore faut-il donner des chances égales à tous. Demandez à chacun comment il aime travailler, à quel moment de la journée il préfère participer à une réunion, ou encore comment il souhaite recevoir de l’information. Et si possible, mettez un introverti à la tête de l’équipe.

3. Donnez aux introvertis le temps de se préparer à être sous les projecteurs

Comme gestionnaire, vous serez conciliant, mais il n’en demeure pas moins que votre employé moins flamboyant devra parfois prendre la parole.

Les introvertis se sentent bien outillés pour le faire lorsqu’ils ont eu le temps de s’y préparer. Bonne idée, donc, de leur transmettre d’avance l’ordre du jour d’une réunion. Si vous posez une question importante, dans une réunion, laissez-leur aussi le temps de réfléchir à leur réponse. Vous serez bien avisé, par exemple, de poser la question juste avant la pause de 15 minutes.

Enfin, si vous organisez un événement de réseautage ou un exposé avec argumentaire de vente qui exige la présence du collègue discret, donnez-lui d’avance amplement de renseignements au sujet des invités et de leurs intérêts, et du lieu de la rencontre au besoin. Grâce à toute cette information, l’employé timide ou introverti sera plus à même de s’extérioriser et de faire belle figure.

La culture d’entreprise ne changera pas du jour au lendemain, mais les gestionnaires ont le pouvoir sinon le devoir de faire briller tous les membres de l’équipe. Osez faire fi du vieux modèle où les extravertis se démarquent invariablement, modèle qui ne réussit pas toujours. Pensons, entre autres, aux déboires d’Enron ou aux origines de la crise économique de 2008-2009. Comme le mentionne Mme Cain, le monde des affaires n’a pas besoin de plus d’ego surdimensionnés pour assurer la transformation des entreprises. Nous avons plutôt besoin de leaders qui mettent de côté leur gloriole pour bâtir l’entreprise ou l’institution qu’ils dirigent. Les introvertis – prudents, méthodiques et créatifs – pourraient bien être les dirigeants tout indiqués.