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Un bus sans conducteur est montré avec les portes ouvertes dans une rue de la ville.
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Magazine Pivot

Des minibus autonomes dans une ville près de chez vous

Testés partout au Canada, les véhicules autonomes poursuivent leur progression révolutionnaire.

Un bus sans conducteur est montré avec les portes ouvertes dans une rue de la ville.Une société de transport québécoise a lancé des projets pilotes de bus autonomes dans plusieurs villes du Canada, comme ici à Montréal. (Avec l’autorisation de la Ville de Montréal)

Aux Jeux olympiques de Tokyo l’été dernier, d’inlassables navettes autonomes Toyota ont sillonné le Village olympique pour transporter les athlètes. On sait que les grands événements sportifs ont souvent fait office de vitrine pour présenter les technologies émergentes, comme les trains haute vitesse, entrés en gare aux Jeux de Tokyo en 1964, et la technologie 5G, déployée aux Jeux de PyeongChang en 2018. 

Au Canada, l’arrivée des navettes automatisées se profile à l’horizon, après une série de projets pilotes menés dans divers contextes. Pratiques pour les banlieusards et aptes à apaiser la circulation, les véhicules autonomes pourraient bien constituer l’un des rouages du transport en commun multimodal.

L’Ontario a vu la création du Réseau d’innovation pour les véhicules automatisés (RIVA), un fonds de recherche-développement administré par le Centre d’innovation de l’Ontario (CIO). Son objectif? Accélérer le déploiement de l’automatisation et renforcer la mobilité, notamment grâce aux véhicules autonomes. Le partenariat aurait permis de créer ou de conserver plus de 1 600 emplois dans la province, dit-on. Les navettes sans conducteur se veulent un complément à l’offre de transport en commun, dont dépendent des millions de Canadiens, en reliant différents modes de transport sur un même trajet. La multimodalité est vue comme l’avenir des déplacements.

En 2018, Keolis, chef de file de la mobilité urbaine en France qui a des bureaux au Québec, a lancé sur la voie publique canadienne la première navette 100 % électrique, qui peut atteindre 25 km/h et accueillir 15 passagers. 

Pour les 60 % de navetteurs qui utilisent un stationnement incitatif, « cette navette autonome pourrait être la solution pour prendre en charge le premier et le dernier kilomètre du trajet, explique Karine La Salle, vice-présidente, Stratégie d’affaires, chez Keolis Canada.

D’autres tests ont été réalisés à Montréal, à Ottawa, à Waterloo (Ontario) et à Surrey (Colombie-Britannique). À Beaumont, en Alberta, la compagnie de transport Pacific Western a procédé à l’essai d’un minibus électrique autonome, une première dans l’Ouest. L’innovatrice française qui l’a conçu, EasyMile, a déjà déployé dans vingt pays sa petite navette automatisée. 

En 2017, une navette sans conducteur, également construite par EasyMile, avait circulé dans une petite ville de Bavière à titre d’essai et véhiculé 20 000 passagers en un an.Un franc succès, donc. On ne peut en dire autant d’une expérience qui devait suivre à Las Vegas pendant un an. Dès le premier jour, le minibus est entré en collision – un incident sans conséquence – avec un camion de livraison. 

L’IA et la technologie des capteurs permettent aux véhicules autonomes de circuler sur les routes en privilégiant la prudence et non la vitesse. D’ailleurs, à la station intermodale Tunney’s Pasture, à Ottawa, deux navettes expérimentales basse vitesse ont déclenché 14 arrêts d’urgence durant une première période d’essai de trois semaines sur la voie publique. La cause? De simples feuilles flottant au vent. Ce projet a analysé le comportement des véhicules, mais aussi celui des passagers, libres de monter à bord aux arrêts indiqués ou de réserver une place à partir d’une application.

Mais les véhicules passagers n’ont pas l’exclusivité de l’expérimentation. Sachant que 25 000 chauffeurs de camion manqueront à l’appel d’ici 2023, les entreprises se tournent vers l’automatisation. Canadian Tire, par exemple, en collaboration avec NuPort Robotics et avec l’aide de l’Ontario, a mis à l’essai un dispositif de pilotage automatique sur des semi-remorques qui circulaient entre les entrepôts et les gares ferroviaires. Ce type de système intermodal inédit laisse entrevoir une présence généralisée de véhicules autonomes sur nos routes dans un avenir prochain.

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