Les CPA ont un rôle à jouer dans les entreprises de technologie financière
«Les CPA sont bien placés pour aider les entreprises de technologie financière à y voir clair dans la myriade de régimes de conformité qu’une entreprise est tenue de respecter», fait observer Malik Datardina, CPA. (Getty Images/Bloom Productions)
Les entreprises de technologie financière... voilà un secteur plein d’occasions à saisir, pour les CPA. Des innovations qui nous rappellent aussi que le contexte change et que nous devons tous nous y adapter. Réflexion de Michael Kravshik, CPA, fondateur et chef de la direction de Luminari, une plateforme en ligne où des milliers d’utilisateurs peuvent trouver un employeur ou un CPA: «On observe une forte demande pour des comptables avec de l’expérience dans le domaine de la technologie en général, tout particulièrement dans le milieu des technologies financières. En effet, de nombreuses entreprises en phase de démarrage n’ont pas le savoir-faire financier nécessaire à l’interne; or, les entreprises technologiques ont besoin de cette expertise technique approfondie.»
M. Kravshik souligne qu’avec un si petit nombre de CPA qui concentrent activement leur carrière sur la gestion d’entreprises à forte croissance, le moment est propice pour s’orienter dans cette voie.
On sait par ailleurs que la prise en compte des risques et la conformité sont des thèmes chers aux CPA. «Les CPA sont bien placés pour aider les entreprises de technologie financière à y voir clair dans la myriade de régimes de conformité qu’une entreprise est tenue de respecter. La connaissance des risques et des mesures de contrôle, ainsi que des contraintes budgétaires, est un atout qui permet aux CPA d’orienter une entreprise, pour que le respect des exigences se fasse avec efficacité et efficience », fait observer Malik Datardina, CPA, stratège en gouvernance, risque et conformité à Auvenir, et membre du Comité sur l’analyse de données en audit de CPA Canada et du groupe de travail sur l’audit des cryptoactifs de CPA Canada.
L’intelligenceartificielle a aussi des implications de taille pour la comptabilité. «Les entreprises actives dans le domaine de l’intelligence artificielle transforment considérablement la façon dont la comptabilité se fait maintenant, et se fera dans les années à venir, rappelle M. Kravshik. Citons par exemple Blue J Legal, de Toronto, qui exploite l’IA pour faire de meilleures prédictions sur les jugements de nature fiscale, et MindBridge Ai, d’Ottawa, qui s’affaire à créer le premier “auditeur à intelligence artificielle” du monde.»
Comme l’intelligence artificielle, la technologie des chaînes de blocs offre déjà beaucoup de possibilités pour les comptables, dans les domaines de l’audit et de la gouvernance des données, et même du côté de la présentation de données financières en lien avec les cryptomonnaies – citons notamment la jeune pousse américaine Gilded.
La transition à des systèmes comptables en nuage a aussi pour effet de changer sensiblement le paysage des technologies appliquées à l’univers de la comptabilité, surtout au Canada. M. Kravshik: «Vous avez peut-être entendu parler de Xero, une plateforme d’informatique en nuage qui s’est imposée comme un acteur majeur au Canada en seulement deux ans. Ils ont bâti une équipe de 150personnes; ils ont acquis Hubdoc, une entreprise de Toronto; et ils ont élargi leur clientèle, qui compte autour de 195 000 entreprises nord-américaines.»
M. Kravshik soutient que ces changements représentent de belles occasions pour les comptables désireux d’apprendre à exploiter efficacement les technologies – comme professionnels en pratique privée ou comme comptables en entreprise soucieux d’améliorer les systèmes internes. «Bien entendu, les CPA sont très bien placés pour devenir entrepreneurs et fonder eux-mêmes les entreprises qui transformeront notre secteur!»