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Des collègues réfléchissent dans un bureau.
Comptabilité
La profession

Outil incontournable, le Guide des missions professionnelles évolue en continu

Stuart Hartley, FCPA, auteur de longue date du Guide des missions professionnelles de CPA Canada, évoque la transformation de cette ressource de confiance.

Des collègues réfléchissent dans un bureau.Le GMP fournit les méthodes et les savoirs nécessaires aux praticiens qui exercent en petit cabinet, ainsi outillés pour effectuer des audits qui respectent les normes professionnelles. (Getty Images/Morsa Images)

Le Guide des missions professionnelles (GMP) de CPA Canada est un outil étoffé qui accompagne les professionnels des petits cabinets appelés à réaliser des missions de certification et de compilation auprès de petites et moyennes entités.

Pour en savoir plus sur la valeur de ce guide, adapté au fil des ans à l’évolution de la profession, nous nous sommes entretenus avec Stuart Hartley, FCPA, qui travaille à sa rédaction depuis 1991, appuyé par son équipe. Le moment était bien choisi puisque l’heure de la retraite a sonné pour M. Hartley. (À noter que nous sommes à la recherche d’un nouvel auteur qui assurera la relève, pour les cinq prochaines années.*)

Au cours de sa longue carrière, qui s’est étalée sur une cinquantaine d’années, Stuart Hartley a travaillé auprès d’un éventail de parties prenantes du milieu : petits et grands cabinets d’audit, comités des ordres et instituts, organismes de bienfaisance, Bureau du vérificateur général du Canada, tous ont été parmi ses interlocuteurs. À l’heure où il passe le flambeau et cesse d’exercer le rôle de rédacteur du GMP, Stuart Hartley nous a accordé un entretien pour discuter de cet outil phare, une ressource incontournable pour les CPA, qui continuera d’évoluer résolument.

CPA Canada : Qu’est-ce qui vous a amené à faire partie de l’équipe de rédaction du Guide des missions professionnelles de CPA Canada?
Stuart Hartley (SH) : Au début des années 1990, CPA Canada m’a proposé de m’atteler à l’enrichissement et à la mise à jour du Guide des missions professionnelles, le GMP, qui à l’époque s’appelait le Guide du praticien canadien. Ce projet m’intéressait vivement, et comme j’aime participer à l’élaboration de normes et de méthodes d’audit, je me suis dit que oui, c’était dans mes cordes. Je m’apprêtais aussi à terminer un mandat au Conseil des normes d’audit et de certification, alors j’ai décidé d’accepter de travailler sur le GMP.

Quand j’ai commencé, le GMP faisait environ 50 pages et se composait surtout de passages copiés du Manuel de CPA Canada, afin d’énoncer les principales exigences d’audit et d’examen. J’ai constaté que la réalisation du projet envisagé allait réclamer des efforts considérables, en vue de répondre aux besoins des petits cabinets au service des PME, entre autres entités.

CPA Canada : Pourquoi ce guide est-il si nécessaire?
SH : Il existe des centaines de petites collectivités au Canada, dont bon nombre ont des entités d’intérêt public telles que des hôpitaux, des organismes municipaux et des organismes de bienfaisance, qui doivent tous faire l’objet d’un audit. Les Quatre Grands réalisent une bonne part des audits d’envergure. Or, de nombreuses entités des collectivités de petite taille préfèrent confier leurs missions d’audit à des cabinets sur place.

Mais voilà, les cabinets des petites villes mènent seulement quelques audits par année, et il serait lourd pour eux d’élaborer leurs propres méthodes et formations pour en faire si peu. Justement, le GMP leur fournit les indications voulues pour avancer sans délai et effectuer des audits qui respectent les normes professionnelles, compte tenu des exigences liées aux inspections professionnelles.

Le GMP comprend des pratiques exemplaires, des formulaires, des lettres-modèles ainsi que des méthodes qui permettent aux CPA en petit cabinet de passer à l’action sans avoir à engager de grands frais. Ce guide n’est pas un outil de formation, mais je souligne que des cours fondés sur son contenu sont proposés par les ordres provinciaux et d’autres prestataires.

Les formulaires constituent un élément essentiel du GMP, en particulier pour les cabinets qui ne font que quelques audits par an. L’auditeur peut s’appuyer sur ces formulaires, sachant qu’ils ont été évalués par des pairs, qui ont fait l’effort de s’assurer qu’ils satisfont aux exigences des normes de certification.

Nous avons toujours considéré le GMP sous l’angle de l’amélioration continue. Nous nous efforçons de l’amender chaque année, en fonction notamment des commentaires des professionnels en exercice.

CPA Canada : En quoi le travail de l’auditeur a-t-il changé au fil des ans?
SH : Les professionnels de l’audit et de la comptabilité ont connu beaucoup de changements en 30 ans. Après les scandales Enron et WorldCom, en 2001 et en 2002, la profession d’auditeur a inévitablement été pointée du doigt. En 2002, la profession comptable, à l’échelle mondiale, a franchi une étape importante en s’attelant à l’élaboration d’un référentiel international. Auparavant, chaque pays établissait ses propres normes. Le Canada a pris le virage, et, en 2010, un ensemble de normes d’audit entièrement révisées a été publié.

L’adoption de nouvelles normes a eu pour effet de relever les exigences que les auditeurs doivent respecter. Il y en a plus de 500, en fait, quelle que soit la taille de l’entité auditée. Évidemment, ces normes révisées nous ont amenés à refondre le GMP. Les indications pratiques, les formulaires d’audit à utiliser, les lettres-modèles et les autres outils d’aide ont été repensés.

CPA Canada : Quels défis entrevoyez-vous pour les petits cabinets?
SH : L’automatisation entraîne des changements d’envergure. Les grands cabinets ont consacré des millions de dollars à l’élaboration d’outils d’audit que les petits cabinets n’ont tout simplement pas les moyens de s’offrir. Cet enjeu va demeurer. Heureusement, certains fournisseurs développent des ressources automatisées, qui seront sans doute mises à la disposition des professionnels qui exercent en petit cabinet, dans les années à venir.

Le maintien de l’indépendance est l’un des défis clés auxquels se heurtent les professionnels en exercice, appelés à servir l’intérêt public tout en s’acquittant de leurs devoirs auprès de leur clientèle. Les auditeurs travaillent généralement en étroite collaboration avec le client et peuvent avoir tendance à accepter telles quelles les affirmations de la direction, d’où un certain risque, surtout s’ils ne prennent pas assez de recul et ne tentent pas de voir si d’autres données devraient être examinées. Voilà pourquoi l’auditeur doit toujours faire preuve d’esprit critique et chercher à la fois des éléments probants et des éléments probants contradictoires.

*RÉDACTION DU GMP, APPEL À CANDIDATURES

CPA Canada tient à remercier Stuart Hartley, qui a consacré 30 ans de sa vie au GMP. Nos vœux de bonheur l’accompagnent, à l’aube d’une retraite bien méritée.

Si vous souhaitez apporter votre contribution à la profession et aider vos confrères et consœurs, voici une occasion qui pourrait vous intéresser. CPA Canada est à la recherche d’une rédactrice ou d’un rédacteur, ou même plusieurs, qui veilleront à mettre à jour le GMP, pour les cinq prochaines années, peut-être plus. Consultez notre appel à candidatures et envoyez-nous votre dossier d’ici le 17 octobre 2022**.

**Cet article a été mis à jour le 15 septembre 2022 pour actualiser la date limite d’appel à candidatures.