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Collage de photos d'une femme assise à un bureau avec des images de cadeaux, d'argent, de factures et de stress mental superposées.
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Tendances

Santé mentale et temps des Fêtes

Le stress et le sentiment de déprime risquent de s’intensifier à l’approche des Fêtes, cette année. Voyez comment rester zen tout en profitant de festivités plus sobres.

Collage de photos d'une femme assise à un bureau avec des images de cadeaux, d'argent, de factures et de stress mental superposées.Les problèmes de santé mentale, comme la déprime et le stress, continueront de s’intensifier à l’approche des fêtes de fin d’année, anticipent certains experts.

Au moment du confinement, en mars, nombreux sont ceux qui croyaient que tout serait revenu à la normale en septembre. Mais avec cette deuxième vague qui perdure, le temps des Fêtes sera à l’image des mois précédents, c’est-à-dire « à distance ».

Selon certains experts, les mesures sanitaires qui vont et qui viennent accroissent le niveau de stress et de déprime dans la population – des problèmes de santé mentale qui continueront de s’intensifier à l’approche des fêtes de fin d’année.

« Nous constatons un pourcentage plus élevé que la moyenne habituelle de personnes jugeant leur santé mentale mauvaise ou très mauvaise », affirme Jack Jedwab, président et directeur général de l’Association d’études canadiennes-Metropolis, qui dirige le Réseau COVID-19 sur les impacts sociaux. Selon un sondage mené par cet organisme et publié en novembre, 63 % des sondés trouvent que leur santé psychologique est bonne, mauvaise ou très mauvaise (les autres choix étant « excellente » ou « très bonne »), ce qui illustre qu’un nombre élevé nourrissent des préoccupations quant à leur moral. Les répondants trouvent aussi que leur inquiétude à propos du bien-être de leurs proches est un important facteur de stress.

Voici quatre moyens d’améliorer un peu la situation.

1. BÂTISSEZ-VOUS UN RÉSEAU DE SOUTIEN

Les personnes qui déclarent avoir des problèmes de santé mentale à cause de la pandémie signalent également des difficultés à accéder aux services de soutien en raison de la forte demande, explique M. Jedwab. « C’est donc une bonne chose de se tourner autant que faire se peut vers des membres de la famille, des amis ou d’autres personnes avec qui bavarder. Par ailleurs, il est bon de savoir qu’il y a de plus en plus d’offres de télésanté grâce auxquelles on peut obtenir de l’aide en ligne », précise-t-il. Le portail Espace mieux-être Canada est un de ces programmes; il s’agit d’une initiative du gouvernement du Canada qui vise à fournir du soutien gratuit à la population à toute heure du jour.

Si vous vivez seul ou connaissez quelqu’un qui vit seul, M. Jedwab recommande de vous créer une petite bulle, avec les précautions d’usage, pour faire en sorte que personne ne soit vraiment seul. Et même si l’on ne peut être physiquement ensemble, il est quand même possible de se soutenir psychologiquement, que ce soit par les moyens technologiques ou par des visites à l’extérieur en maintenant ses distances, explique Keith Dobson, auteur et professeur de psychologie à l’Université de Calgary. « Maintenez autant que possible vos contacts sociaux », conseille-t-il.

2. SURVEILLEZ VOTRE HUMEUR

Cette année, les facteurs de stress risquent de former un cocktail explosif, explique M. Dobson. Il fait observer que l’incertitude est un des trois facteurs psychologiques associés à l’augmentation du stress, de l’inquiétude et de la dépression. Le deuxième facteur est la « maîtrisabilité » (c’est-à-dire la capacité à maîtriser une situation) et le troisième, l’importance (plus quelque chose est important, plus votre esprit sera préoccupé), explique le professeur.

Notre incapacité à faire des plans en raison de l’évolution constante des consignes nous cause des soucis supplémentaires. « La pandémie présente donc le trio parfait de stresseurs qui exacerbent l’inquiétude et la dépression, soutient Keith Dobson. Nous devons porter attention à nos propos intérieurs. Si nous constatons que nos pensées se dirigent vers le côté obscur, il faut s’arrêter et se demander ce qui se passe, et chercher de l’aide si nécessaire. »

À l’approche de l’hiver, il suggère de sortir pour profiter au maximum de la lumière naturelle. Mais aussi de maintenir ses habitudes du temps des Fêtes – dans la mesure du possible – en décorant la maison, en envoyant des cartes de vœux et en organisant des soupers « en famille » ou « entre amis » grâce à Zoom ou un autre outil du genre. Bien que les restrictions sociales actuelles déçoivent ou irritent bien des gens, M. Dobson rappelle qu’il faut garder à l’esprit la raison d’être de ces protocoles et l’importance d’y adhérer, même si c’est difficile.

3. PRENEZ CONTACT AVEC VOS COLLÈGUES

La période des Fêtes s’amorce bien souvent par un repas ou une rencontre festive au bureau. Or, cette année, bon nombre de travailleurs font du télétravail et ne pourront se rassembler comme d’habitude. Chuck Bruce, CPA et grand patron du cabinet de gestion financière Provident10, insiste : il est important de bavarder avec ses collègues et d’entretenir le sentiment d’appartenance.

« Comme employeur, tirez parti de tous les programmes de soutien que vous offrez à vos employés et rappelez-leur qu’ils peuvent très bien prendre contact avec les autres en tout temps; autrement dit, qu’on ne doit pas forcément être dans une mauvaise passe pour le faire », dit-il.

Il est également important de nourrir l’esprit de solidarité, même si c’est à distance, dans la période que nous traversons, soutient-il. Cette année, le cabinet de M. Bruce a demandé à ses fournisseurs de faire un don à un organisme communautaire au lieu d’envoyer le panier-cadeau habituel. Il suggère également d’appuyer une cause locale, que ce soit en donnant du temps, de la nourriture ou des vêtements, ainsi que de décrocher le téléphone pour avoir une vraie conversation avec ses amis et sa famille.

« Je pense que nous devons nous soucier de notre propre santé, et notamment de notre santé mentale, pendant les Fêtes. Mais il est tout aussi important de se préoccuper de celle de nos proches et de nos collègues. »

Gardez-vous aussi de mettre à mal votre budget, en faisant toutes sortes d’achats pour compenser le sentiment de solitude. Chuck Bruce : « Parfois, on place des espoirs de bonheur dans des biens matériels, mais ça peut se révéler un miroir aux alouettes. Quand les comptes de carte de crédit arrivent en janvier, c’est pas mal moins réjouissant. »

4. MAINTENEZ OU STIMULEZ VOTRE RÉSILIENCE

Le début de la pandémie a déclenché des changements importants dans nos vies, et nous sommes encore à nous adapter à des règles en mouvance.

« Tout évolue si vite, à l’heure actuelle. Il faut prendre les choses un jour à la fois, une semaine à la fois! », lance la Dre Katy Kamkar, psychologue clinicienne au Centre de toxicomanie et de santé mentale. « À chaque changement, nous devons nous adapter à la nouvelle normalité… mais on a pu constater à quel point l’être humain est résilient. »

La Dre Kamkar considère cette résilience comme le point positif. L’adversité à laquelle nous avons été confrontés ces derniers mois a renforcé notre capacité d’adaptation, pense-t-elle. Tout indique que familles et amis resteront positifs et feront preuve de créativité dans la façon d’animer leurs rencontres et leurs repas en mode virtuel. Elle souligne également qu’il faut se tourner vers le soutien disponible, comme le centre de ressources en ligne du Centre de toxicomanie. Nombreuses sont les ressources qui sauront vous conseiller pour que vous puissiez profiter au mieux de festivités que l’on espère porteuses de sens.

« Heureusement, la technologie vient à notre rescousse. Bien sûr, ce n’est pas pareil, mais les outils modernes nous permettent de nous rassembler quand même et de vivre d’une autre façon de petits bonheurs et l’esprit du temps des Fêtes », conclut la Dre Kamkar.

LA SANTÉ MENTALE N’EST PLUS UN SUJET TABOU

Lors du Congrès L’UNIQUE 2020, Charles-Antoine St-Jean, président et chef de la direction de CPA Canada, et Denis Trottier, premier responsable de la promotion de la santé mentale chez KPMG, ont discuté ouvertement de santé psychologique au travail. Cette conversation éclairante montre que les entreprises prennent davantage conscience de l’enjeu que représente l’épuisement professionnel, ce qui a de bonnes chances de favoriser le mieux-être des employés.

Si vous avez besoin d’aide, consultez le site Espace mieux-être Canada. Ce portail, lancé récemment par le gouvernement fédéral, offre à la population du soutien gratuit en tout temps (renseignements par texto, counseling par vidéo, services de santé mentale, etc.).