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Finances personnelles

4 trucs pour concevoir un plan de retraite réaliste sur mesure

Le concept de retraite est-il dépassé? Peu importe, chacun doit trouver sa propre voie, adaptée à sa réalité et à sa situation financière.

Homme, femme, examiner, paperasseriePour planifier convenablement votre retraite, vous devez réfléchir à la situation dans son ensemble et définir le mode de vie que vous souhaitez, y compris l’endroit où vous vivrez et ce que vous ferez. (Getty Images/Anchiy)

Si vous êtes de ceux qui croulent sous les dettes, peinent à épargner ou travaillent encore à un âge avancé, la retraite peut vous sembler aussi inatteignable qu’irréaliste.

D’après le sondage Stratégies et attentes en matière de revenu à la retraite de 2019 de Franklin Templeton, 21 % des baby-boomers canadiens (de 55 à 64 ans) n’ont pas d’épargne-retraite. De ceux-ci, près de la moitié ont l’intention de reporter leur retraite, et 15 % comptent travailler jusqu’à leur mort. En parallèle, 33 % des Y craignent de manquer d’argent à la retraite.

Comment s’en sortir malgré cette dure réalité? Voici quelques trucs pour envisager vos années d’âge d’or de façon réaliste, tracer votre propre parcours de retraite et accepter qu’il ne ressemble pas aux promenades sur la plage que font miroiter les publicités.

1. PLANIFIEZ

Une projection de la retraite ne suffit pas, il faut un véritable plan, soutient Barry Choi, conseiller en finances personnelles torontois et auteur du blogue Money We Have. Pourtant, selon les résultats d’un sondage mené en 2018 par la Banque CIBC, 90 % des répondants canadiens n’ont pas de plan de retraite en bonne et due forme.

« Les gens pensent à leur retraite, mais sans la planifier réellement », explique M. Choi.

Il recommande de réfléchir à la situation dans son ensemble et de définir le mode de vie que vous souhaitez, y compris l’endroit où vous vivrez et ce que vous ferez. Soyez réaliste au moment de déterminer si vous pourrez épargner assez ou si vous êtes prêt à faire des sacrifices pour jouir du mode de vie souhaité.

« Tout d’abord, examinez votre mode de vie. Si vous envisagez une vie très active où un voyage n’attend pas l’autre, vous aurez besoin de beaucoup d’argent. D’un autre côté, si l’idée de déménager dans une région où le coût de la vie est moins élevé vous enchante, il ne vous en faudra peut-être pas tant que ça. »

Tenez aussi compte de votre âge. Si vous avez un certain style de vie en tête, vous devez commencer à travailler en ce sens dans la vingtaine, la trentaine ou la quarantaine, non à 50 ou 55 ans. Plus vous commencez tard, plus vous devrez faire de compromis et de sacrifices.

2. DÉTERMINEZ VOTRE SITUATION ACTUELLE

Vous êtes peut-être plus riche que vous ne le pensez, selon M. Choi, puisque certains d’entre nous sont plus près de leur objectif qu’ils l’imaginent. Évaluez ce que vous avez déjà et partez de là pour combler les insuffisances. Vous n’avez peut-être pas besoin de travailler autant ou pendant aussi longtemps que vous le pensiez.

« C’est une véritable révélation, pour les gens qui prennent le temps d’y réfléchir, que de s’apercevoir qu’ils peuvent cesser de travailler, ou travailler moins. »

Stefanie Ricchio, CPA, fondatrice de Balance the Five et auteure de Beyond the Numbers: See the True Value of Your Job & Lead from Where You Are, recommande aussi d’investir judicieusement, de diversifier ses placements et de tirer parti des fonds supplémentaires auxquels on a droit. Par exemple, cotisez le maximum permis au Régime des rentes du Québec (RRQ) ou au Régime de pension du Canada (RPC) si vous êtes travailleur indépendant, ou encore, participez au programme de cotisations de contrepartie de votre employeur.

« Comme je travaille à mon compte, je m’assure de verser le maximum au RPC et d’épargner en vue d’acheter une autre propriété qui me permettra de concrétiser mon projet de retraite », précise-t-elle.

3. VÉRIFIEZ VOS CHIFFRES

Évaluez vos attentes par rapport à votre situation financière, conseille Mme Ricchio. Vous devrez peut-être les réduire pour répondre à vos besoins courants et futurs.

C’est un dilemme qu’affrontent bien des gens. Parmi les principaux sacrifices financiers consentis par les Canadiens, on retrouve la diminution de l’épargne, la réduction des dépenses personnelles et les retraits tirés de l’épargne personnelle, selon le sondage de Franklin Templeton. Vous ne pourrez peut-être pas payer en entier les études de votre enfant, lui offrir une voiture, déménager dans une maison plus spacieuse ou faire un voyage annuel en famille, énumère Mme Ricchio.

« C’est votre réalité qui compte. Quelle est votre vraie réalité sur le plan financier, que disent vos chiffres? Celle-ci dépend des paramètres de votre vie actuelle et de votre vie future. »

Si vous accordez la priorité à d’autres projets, signale M. Choi, vous devez être conscient des répercussions à long terme. « Si vous décidez d’acheter une maison d’un million de dollars, mais qu’ensuite vous vivez d’une paie à l’autre, votre capacité d’épargner pour la retraite en souffrira. »

Voici une autre vérité dure à accepter, ajoute Mme Ricchio : le maintien d’un certain niveau de vie exige plus d’argent et plus de travail.

« Parfois, le seul moyen d’en obtenir plus est d’en faire plus, dit-elle. Le changement est difficile pour bien des gens, mais si vous êtes prêt à suivre cette voie, vous en serez récompensé et vous vous retrouverez en meilleure position. C’est vraiment une question de mentalité. »

4. FAITES DURER VOTRE ARGENT

Le Forum économique mondial prévoit que les Canadiens, dont l’espérance de vie moyenne atteint maintenant 82 ans selon Statistique Canada, survivront d’une dizaine d’années à leur épargne-retraite. Un récent sondage de la Sun Life, Compter ses sous… ou la réalité d’une retraite plus modeste que prévu, révèle que 47 % des Canadiens craignent sérieusement d’épuiser leur épargne-retraite de leur vivant.

Il est donc essentiel d’arriver à faire durer l’épargne, souligne M. Choi.

De nos jours, on peut investir en quelques clics grâce à des outils comme les robots-conseillers, mais rien ne vaut les conseils d’un professionnel de la finance pour projeter le revenu de retraite à long terme, tant avant que pendant la retraite.

Que vous viviez votre retraite en relaxant dans un fauteuil ou en trimant dans un emploi d’appoint, vous devez savoir jusqu’où vous mènera votre épargne, et de combien d’argent supplémentaire vous aurez besoin pour vous en sortir.

« Vous devez aussi discuter des façons possibles de faire durer votre argent pendant la retraite. Il sera alors indispensable de consulter un professionnel de la finance, capable de projeter ces chiffres pour vous. »

POUR PARTIR DU BON PIED

CPA Canada offre des ressources pour amorcer votre plan de retraite, le réévaluer ou le mettre en action. Jetez un coup d’œil à nos ateliers Planification de la retraite, Retraite et procrastination : Guide de survie et Gérer ses finances à la retraite.