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Une femme d’affaires vérifie des rapports financiers, un stylo dans une main et une calculatrice dans l’autre.

Réévaluation de la norme ISA 315 et du modèle de risque d’audit par l’IAASB

L’IAASB envisage d’apporter des modifications à la norme ISA 315, mais dans quelle mesure celles-ci toucheront-elles au modèle de risque d’audit? Plus important encore, ce modèle sera-t-il adaptable aux petites et moyennes entités?

La nécessité d’apporter des changements au modèle de risque d’audit se fait de plus en plus pressante. Mais quelle forme ces changements devront-ils prendre? Améliorations, refonte ou remplacement par un nouveau modèle? C’est à cette importante question que répondra le nouveau projet de l’International Auditing and Assurance Standards Board (IAASB) visant à réévaluer la norme ISA 315.

Le modèle de risque d’audit constitue l’élément moteur de l’audit. En réponse aux commentaires des parties prenantes, l’IAASB envisage d’apporter des modifications à la Norme internationale d’audit (ISA) 315, qui définit la démarche de l’auditeur concernant l’identification et l’évaluation des risques d’anomalies significatives.

Que vise l’IAASB avec ce projet?

L’IAASB vise notamment à faire en sorte que la norme ISA 315 puisse :

  • refléter l’évolution rapide de l’environnement dans lequel s’exercent les affaires et l’audit, et être suffisamment adaptable à celle-ci
  • être appliquée plus efficacement par les nombreux cabinets qui l’utilisent déjà
  • établir un meilleur fondement pour d’autres normes qui contiennent des exigences relatives à certains points particuliers de l’évaluation des risques – par exemple, concernant les estimations comptables et les audits de groupe

Quels sont les points qui posent problème?

La norme ISA 315 donne du fil à retordre aux auditeurs de tous les types d’entités, mais surtout dans le cas d’audits de petites et moyennes entités (PME), où il est souvent difficile d’appliquer la norme efficacement. Voici certains points qui ressortent :

  • Les exigences relatives à la compréhension de l’entité et de son environnement sont jugées lourdes alors que l’entité est relativement simple, en particulier pour ce qui est de la documentation.
  • Lorsqu’une stratégie entièrement corroborative est suivie pour l’exécution des tests, comme c’est le cas dans bon nombre d’audits de PME, les exigences concernant la compréhension du contrôle interne et des activités de contrôle sont excessives.
  • La notion de «risque important» (qui génère un travail supplémentaire) suscite des interprétations différentes et, par conséquent, entraîne des variations du nombre de «risques importants» détectés dans la pratique.
  • La norme ISA 315 pourrait aussi avoir une incidence sur la norme sur la fraude (ISA 240). Certains auditeurs pourraient traiter la fraude comme une partie distincte de l’audit au lieu de l’intégrer au reste du modèle de risque d’audit. Mais comme il ne s’agit pas nécessairement de la manière la plus efficace de réaliser un audit, il faudrait peut-être envisager de combiner les deux normes.
  • L’IAASB cherche également à moderniser et à pérenniser le modèle de risque d’audit en faisant en sorte que les normes ISA reflètent davantage les progrès technologiques et la complexité des systèmes d’information modernes. Certains sont d’avis, par exemple, que la norme ISA 315 minimise l’importance des TI dans l’audit.
  • La norme ISA 315 sert de fondement à d’autres normes – par exemple, celles portant sur les estimations comptables et les audits de groupe. Ces normes sont elles-mêmes en cours de révision actuellement. Il faudra donc harmoniser le projet sur la norme ISA 315 avec ces autres projets.

Quelles occasions ce projet offre-t-il?

Selon moi, le plus grand potentiel d’amélioration de la norme ISA 315 se trouve dans l’élaboration d’un modèle de risque d’audit adaptable aux petites et moyennes entités. Les professionnels en exercice canadiens avec lesquels je discute sont formels : il s’agit de leur préoccupation numéro un. Ceux qui sont actifs dans ce secteur auront donc intérêt à suivre étroitement le projet quand il démarrera plus tard cette année, et se tenir à l’affût de l’exposé-sondage qui pourrait être publié en 2017. N’hésitez pas à y participer!

Poursuivons la conversation

Quelles difficultés se posent aux auditeurs lorsqu’ils appliquent le modèle de risque d’audit dans le contexte actuel? Selon vous, quelles améliorations pourraient être apportées à la norme ISA 315? Trouvez-vous que ce sont les auditeurs des petites et moyennes entités qui pourraient bénéficier le plus du projet de l’IAASB?

Je vous invite à publier vos commentaires ci-dessous ou à m’écrire directement.

Conversations sur la qualité de l’audit se veut un forum d’échange concernant les faits et problèmes nouveaux survenant à l’international en matière de qualité de l’audit et leur incidence au Canada.