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Personnes en cercle dans un bureau, près d’écrans d’ordinateur montrant d’autres collègues.
Tendances

Efficace, le modèle hybride? Le bilan de trois CPA

Voyez comment trois CPA vivent le retour au bureau et profitent des avantages d’une nouvelle formule flexible.

Personnes en cercle dans un bureau, près d’écrans d’ordinateur montrant d’autres collègues.Le modèle hybride offre aux CPA le meilleur des deux mondes. (Getty Images/Luis Alvarez)

Après plus de deux ans de télétravail, l’heure du retour au bureau, du moins quelques jours à la fois, a sonné pour de nombreux CPA. À quoi ressemble leur nouvelle réalité? Comment s’adapter à la formule de travail hybride? Entretien avec Sierra Lehmann, chargée de mission, KPMG à Edmonton, Desmond Mak, directeur d’audit, Davidson & Company à Vancouver, et Lauren Becker, directrice, Développement professionnel, Crowe Soberman à Toronto.

CPA Canada : À quoi ressemblent vos semaines ces temps-ci?
Sierra Lehmann (SL) : Depuis février, je passe de la maison au bureau, et puis je vais sur place, chez les clients. Ça change chaque semaine, et aussi selon le type de mandat. Dernièrement, j’ai travaillé toute une semaine chez un client. En général, je fais quelques jours à la maison, quelques jours au bureau.

Desmond Mak (DM) : Depuis juillet 2021, je vais au bureau entre deux et quatre jours par semaine, mais je m’adapte à l’horaire des membres de mon équipe. Je veux qu’ils puissent me poser des questions et privilégier la collaboration.

Lauren Becker (LB) : Je suis surtout en télétravail, mais, depuis mai 2022, je me rends sur place pour assister à certaines rencontres et activités, et pour être là quand on se réunit en groupe. Le cabinet invite toute l’équipe à se présenter au bureau pour les activités de formation et de mentorat, dans une optique de collaboration. Cela dit, il est entendu que le télétravail ponctuel apporte souplesse, autonomie et indépendance.

CPA Canada : Comment avez-vous réagi à l’idée d’un retour au bureau?
SL : J’avais hâte. Les contacts humains me manquaient. Pour moi, rien de tel que l’encadrement en personne. C’est plus rapide, on se comprend mieux quand on est à proximité. Et puis, j’étais heureuse de revoir mes collègues et de bavarder avec eux devant la machine à café.

DM : J’aime aller au bureau. En cabinet, il y a un feu roulant de recrues, et c’est plus facile de nouer des liens en personne que par Teams. Bien entendu, le télétravail a ses avantages. On n’a pas à faire la route, et on a plus de liberté. Je passe davantage de temps en famille et je mange mieux, car je peux cuisiner et j’ai tout sous la main.

LB : Tout le monde avait des inquiétudes, et j’avais des appréhensions moi aussi. On avait pris des habitudes, un certain confort s’était installé. Dans mon cas, j’amenais les enfants au camp, à l’école, sans être bousculée, et j’avais le temps de préparer les repas. Avant de passer en mode télétravail, je me levais à l’aube, je me précipitais pour les déposer à l’école dès l’ouverture, je les confiais au service de garde, le tout pour éviter les bouchons de circulation et arriver au bureau dès que possible. Aujourd’hui, mes perspectives ont changé. Mes enfants ont besoin de moi, et j’attache autant d’importance à ma famille qu’à mon travail. Oui, il est possible de concilier ces deux univers, et j’y arrive.

CPA Canada : Comment composez-vous avec l’alternance maison-bureau?
SL : Le télétravail a quelque chose de plus solitaire, alors que le travail au bureau se prête davantage à la collaboration. Je reste à la maison quand j’ai des formations en ligne ou des tâches urgentes, par exemple. Et si j’ai à travailler avec les autres, je préfère être sur place.

DM : Le bureau, c’est pour les réunions en personne, les séances de formation, les suivis avec mon équipe. La maison, c’est pour les choses que je veux faire dans le calme, dans la concentration.

LB : Quand je suis au bureau, c’est pour vivre nos valeurs d’échange et de collaboration, voir les autres en personne, faire la connaissance des recrues qui ont commencé en télétravail. Quand je m’habille, le matin, à la maison, comme je suis souvent en communication vidéo, je privilégie la tenue de ville décontractée. C’est une manière de me préparer à endosser mon rôle. Je fais de mon mieux pour abattre le plus de travail possible, pendant la journée, et une fois les enfants couchés, je retravaille, pour boucler mes dossiers.

Photos de trois professionnels.De gauche à droite : Desmond Mak, Sierra Lehmann et Lauren Becker. (Images fournies)

CPA Canada : Comment gérer la logistique derrière ces changements successifs d’environnement?
SL : Mon ordinateur portable me suit, mais je laisse mes deux écrans et mon clavier au bureau. À la maison, j’ai un bureau, un écran et le reste de mon équipement, installé du temps où je faisais du télétravail à temps plein.

DM : J’ai un bureau à la maison et un autre espace bien à moi dans nos locaux, donc la transition se fait bien. Tout se fait à distance, tout est virtuel, alors, du moment que j’ai Internet, je n’ai qu’à me connecter à notre environnement pour avoir accès aux ressources.

LB : Je me suis débarrassée du papier quand la pandémie s’est déclarée. Mes notes, mes tâches, mes listes, tout est sur mon ordinateur, donc je peux travailler n’importe où.

CPA Canada : Qu’avez-vous dû planifier en prévision de votre retour au bureau?
SL : J’habite au centre-ville d’Edmonton, donc je peux me déplacer à pied ou en transport en commun. Il y a eu une certaine période de rodage avant que j’arrive à trouver un horaire qui convenait à mes habitudes et à mes autres responsabilités.

DM : Il a fallu organiser la semaine à deux. Comme on a un chien, on s’en occupe à deux. Pour ne pas le laisser seul, on planifie ensemble la semaine et les journées, au bureau et à la maison, en alternance.

LB : Au cabinet, on a des stations d’accueil, où on pose l’ordinateur portable pour se connecter, donc, en principe, il est facile de se réinstaller. Sauf que… la première fois que je suis revenue sur place, c’était assez comique. J’ai eu un mal fou à garer la voiture, impossible de brancher les écrans, tout le monde passait me dire bonjour pour discuter! Bref, je n’ai rien fait de la journée.

CPA Canada : Depuis quelques semaines, quelques mois, vous êtes passés au modèle hybride. Quelles sont vos conclusions?
SL : J’ai la possibilité de travailler là où je peux donner ma pleine mesure selon le type de tâche que j’ai à faire. Ce système me permet aussi de mieux concilier travail et vie personnelle, semaine après semaine : je peux travailler de la maison si j’ai un rendez-vous après le travail, ou encore aller au bureau si c’est préférable, pour le contact en personne avec mon équipe. Le meilleur des deux mondes, quoi.

DM : Selon moi, le cumul présentiel-virtuel, c’est le mode de travail de demain, et même celui d’aujourd’hui. Je crois que nous sommes nombreux à préférer le modèle hybride, qui donne à l’équipe la flexibilité qu’elle recherche, pour trouver l’équilibre entre les obligations personnelles et professionnelles.

LB : Le meilleur héritage que nous a laissé la pandémie, c’est le modèle hybride. Les parents sont moins stressés. Avant, dès qu’un enfant tombait malade, qu’on était obligé d’aller le chercher plus tôt, tout devenait si compliqué, il fallait essayer de trouver une solution, se précipiter pour terminer le travail en cours. Jamais au grand jamais on n’aurait travaillé de la maison avec un enfant. C’est loin d’être idéal, bien sûr, mais c’est faisable. J’ai travaillé de chez moi avec deux petits enfants, mois après mois, donc, quand je reprends ce rythme pour un jour ou deux, c’est facile comme bonjour. Cela dit, j’avoue que je n’ai aucune envie de travailler à temps plein à la maison avec mes enfants!

LA VOIE À SUIVRE

Les CPA entrent dans une nouvelle ère. Voyez quelques réflexions sur l’avenir de la profession, sur les compétences technologiques nécessaires, sur les plans de travail hybride d’organisations en avance sur leur temps et sur la liste d’outils essentiels du travail en mode hybride.

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