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Un homme respire dans l’appareil de Breathe Biomedical
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Détecter des maladies grâce à l’analyse de taux de COV

Une société canadienne a mis au point un moyen de détecter le cancer ainsi que des maladies neurodégénératives et respiratoires grâce à un échantillon d’haleine.

Un homme respire dans l’appareil de Breathe BiomedicalLe dispositif de Breathe Biomedical pourrait permettre à certaines personnes d’obtenir le traitement dont elles ont besoin rapidement et facilement. (Avec l’autorisation de Breathe Biomedical)

Ne serait-il pas merveilleux de simplement souffler dans un embout de plastique pour le dépistage de diverses maladies? Breathe BioMedical, jeune entreprise de Moncton, espère concrétiser cette idée géniale d’ici quelques petites années, au Canada.

Son invention, un appareil d’analyse de l’haleine qui pourrait faire penser à un éthylomètre, permet d’espérer le diagnostic de certaines maladies plus tôt, ce qui offrirait un net avantage sur le plan du traitement.

« Au Canada, la plupart des cancers du poumon sont détectés au stade 3 ou 4. Les options de traitement sont alors très limitées », constate Stephen Graham, chef de la direction de Breathe BioMedical. « De nombreuses études ont démontré qu’un diagnostic au stade 1 plutôt qu’au stade 4 multiplierait par dix le taux de survie des patients en pneumologie. Autrement dit, le dépistage précoce permet un traitement nettement plus efficace. »

Comment ça marche? La maladie fait varier les concentrations de composés organiques volatils (COV) dans l’air expiré. Les patients n’ont donc qu’à respirer normalement dans un appareil pendant une vingtaine de minutes pour fournir l’échantillon voulu. La technologie de Breathe BioMedical, fruit de 30 années de recherche scientifique, analyse ensuite les taux de COV à l’aide de la lumière infrarouge.

La société collabore avec l’Hôpital régional de Saint John afin d’obtenir les données nécessaires pour mener à bien sa première étude sur le cancer du poumon. Le degré d’exactitude de la détection s’établit actuellement à 86 %. (Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs recommande aux adultes à risque élevé le dépistage annuel du cancer du poumon par tomodensitométrie à faible dose; or, si cette pratique réduit la mortalité, elle présente aussi un risque de résultats « faux positifs ».) Breathe BioMedical mène en parallèle une étude sur le cancer du sein faisant état, pour l’instant, d’une exactitude de 82 % du diagnostic à un stade précoce.

Et l’invention recèle d’autres avantages, au-delà du dépistage rapide. Notamment, un meilleur accès aux soins de santé, surtout dans les localités rurales ou nordiques, loin des hôpitaux et des centres spécialisés. En effet, la technologie est conçue pour qu’on puisse, sans formation médicale, apprendre à l’utiliser en deux heures.

« Qu’on l’effectue dans un poste de soins infirmiers du Grand Nord ou au centre-ville de Toronto, l’analyse sera tout aussi efficace, explique Stephen Graham. C’est une avancée majeure pour l’accessibilité, une évolution vers l’équité en santé. »

Comme première étape, l’entreprise veut offrir à la population la possibilité d’un dépistage du cancer du poumon par l’haleine en clinique ou en pharmacie. À plus long terme, l’objectif est de détecter plusieurs maladies grâce à un seul échantillon.

« Notre technologie est une plateforme qui peut déceler de nombreuses maladies. L’analyse d’haleine vient s’ajouter aux analyses de sang, salive et autres fluides corporels dans l’arsenal du dépistage. »

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