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Illustration d'une partie de la Chapelle Sixtine avec une main de robot touchant une main humaine
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Magazine Pivot

Tirer parti de l’IA générative en comptabilité et dans les affaires

Des experts estiment que le changement s’accompagnera d’une évolution constante du rôle des CPA.

Les « robots » menacent de nous prendre nos emplois depuis assez longtemps : nous devrions savoir qu’il faut leur laisser le champ libre. Après tout, ils assument les tâches les plus ardues et les plus banales, et nous aident ainsi à accroître notre productivité.

Il devrait en aller de même pour l’IA générative. Pour reprendre la citation désormais célèbre de Karim Lakhani, professeur d’administration des affaires à la Harvard Business School, l’IA ne remplacera pas l’humain, mais l’humain avec l’IA remplacera l’humain sans IA. Et puisque l’IA est là pour rester – demandez à Siri –, les professionnels qui souhaitent eux aussi rester devront s’y intéresser.

Le déclin de la rédactique

Le poste de rédacticien a eu le vent en poupe au cours de la dernière année : les entreprises cherchent en effet à tirer parti des pleines capacités de l’IA générative. Le rédacticien crée et affine les instructions pour les programmes d’IA générative. Certes, il a eu son heure de gloire, mais, pour Zohaib Akhtar, directeur principal d’Omnia (la pratique d’IA de Deloitte Canada), ses jours sont comptés.

« Les modèles n’auront plus besoin de ce type de rédactique cohérente pour nous fournir des résultats. Prenons l’exemple d’un outil d’IA générative qui cherche des données dans la réglementation gouvernementale sur les programmes commerciaux destinés aux entreprises. Aujourd’hui, les rédacticiens saisissent une série d’instructions pour trouver le règlement approprié, le résument, extraient les points clés du résumé, etc. Au lieu d’exécuter toutes ces commandes, je pourrais simplement demander : ‘‘Trouve-moi le règlement le plus important.’’ Le système serait suffisamment intelligent et saurait que, pour arriver à cette étape, il devra d’abord résumer, puis examiner les grands thèmes et enfin synthétiser davantage. »

Révolution pour les travailleurs du savoir

Leader national, Transformation, chez PwC Canada, Chris Mar pense que les travailleurs du savoir continueront à bénéficier des développements de l’IA. Il faudra toutefois réfléchir à la manière dont ils exécuteront leurs obligations.

« De nombreuses tâches cognitives de base iront plus vite. Les travailleurs du savoir qui exploitent cette technologie vont produire beaucoup plus, mais comment le personnel va-t-il apprendre ces compétences et acquérir ces nouvelles capacités? »

Actuellement, la plupart des entreprises utilisent un « modèle d’apprentissage » selon lequel une nouvelle recrue acquiert de nouvelles habiletés à l’aide de ressources humaines et techniques. « Si quantité de ces tâches cognitives de base sont désormais automatisées, comment ces nouvelles recrues vont-elles en savoir assez pour employer l’outil de manière efficace? » L’IA générative pourrait bien métamorphoser le début de carrière de nombreux jeunes travailleurs du savoir.

Entre l’IA et l’IA générative, des « limites floues »

Alors que nous commençons toutes et tous à utiliser les différents modes d’intelligence artificielle de diverses manières, Zohaib Akhtar, de Deloitte, estime que la limite entre les deux formes actuelles d’IA deviendra plus floue. « On finira par ne plus parler que d’IA. Et c’est sans doute la meilleure façon de procéder, car il est évident que l’IA générative, combinée à l’IA, continuera d’évoluer, de s’améliorer. Ainsi évoquera-t-on peut-être l’IA générative, ou l’IA, mais l’outil exploitera le meilleur des deux mondes. »

Retombées de la course à la productivité

Un nombre croissant d’entreprises exploitent l’IA de multiples façons. Résultat : la productivité explose. Mais que feront les marques et les sociétés de ces heures soudainement disponibles? « Supposons que vous ayez économisé 10 000 heures grâce à cette technologie, allez-vous réduire votre effectif? Ou allez-vous réinvestir cette nouvelle capacité – ces personnes – et la réorienter vers des activités à plus forte valeur ajoutée? Je pense que les meilleures entreprises vont réfléchir à la manière de trouver cet équilibre. »

Évolution du rôle de CPA

Pour Chris Mar, les débuts de carrière changeront. Pour Taryn Abate, directrice, Recherche et leadership intellectuel, chez CPA Canada, les fonctions de CPA ne cesseront d’évoluer. « Les professionnels de la finance et les certificateurs intègrent de plus en plus l’analyse, l’automatisation des processus par la robotique, l’IA; cette tendance va se poursuivre à mesure que l’accessibilité et la puissance de l’IA augmenteront. » CPA Canada et l’American Institute of Certified Public Accountants élaborent une série de ressources sur l’évolution de l’IA et les responsabilités du comptable professionnel. « Cette série vise à faire comprendre la progression et l’adoption de l’IA dans les domaines de la comptabilité professionnelle et de l’audit, et à explorer le rôle du CPA dans le développement et l’utilisation responsables de l’IA. »

PLONGÉE AU CŒUR DE L’IA

Consultez les nombreuses ressources de CPA Canada sur les technologies et apprenez-en plus sur ChatGPT. Par ailleurs, découvrez notre certificat en automatisation robotisée des processus ainsi que notre programme de certificat avancé en gestion des données.

Comme le souligne Karim Lakhani, professeur d’administration des affaires à la Harvard Business School, l’IA ne remplacera pas l’humain, mais l’humain avec l’IA remplacera l’humain sans IA. (Getty Images)