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« Savoir communiquer des informations complexes est une compétence qui m’a été utile en tant que professeure d’art », explique Amanda Keay (Photo Allison Seto)
Quel a été votre principal défi en tant qu’artiste?
Tout artiste ressent un jour le syndrome de l’imposteur. On passe un temps fou tout seul, à peindre, à créer, alors on peut finir par être déconnecté du monde réel. Pour moi, chaque jalon franchi, de la première commande à la première exposition, m’a aidée à gagner confiance, à me voir comme une véritable artiste.
Quand avez-vous considéré avoir une certaine légitimité?
Tout s’est confirmé quand j’ai commencé à enseigner l’art. Je pouvais communiquer aux participants mon savoir-faire et nouer des relations de confiance avec eux. Que de belles récompenses! C’est là que le déclic s’est produit.
L’équilibre entre les arts et la comptabilité a-t-il été difficile à trouver?
Quand je travaillais à temps plein à San Francisco, je m’adonnais à l’art dans mes moments de loisir. Je peignais dans ma chambre avant d’aller au bureau, le matin, et toute la journée le week-end. Les soirs de semaine, je tissais des liens avec les autres, je réseautais. Parfois, je peignais tard en soirée, quand j’étais bien inspirée.
La peinture est un travail de longue haleine, non?
Les gens s’en étonnent toujours, mais il faut du temps pour réaliser une peinture. Une toile de 16 pouces sur 20 peut prendre 20 ou 30 heures, mais réparties sur plusieurs semaines. Il faut toujours porter un regard neuf sur un tableau avant de le retravailler.
Quels sont vos sujets favoris?
J’aime relever le défi du portrait. On voit tout de suite si c’est réussi ou pas en regardant le visage du sujet. Le visage, ça ne pardonne pas. Mais quelle fierté de parvenir à saisir l’expression! La toile prend vie.
Parmi vos compétences comptables, lesquelles vous ont aidé le plus dans votre carrière?
Savoir communiquer des informations complexes, les rendre accessibles, voilà une compétence qui m’a été utile en tant que professeure d’art. Comme CPA qui côtoyait des ingénieurs et des cadres supérieurs, j’ai souvent dû résumer de l’information compliquée. Cet esprit de synthèse me sert à réduire à l’essentiel des concepts artistiques ou à résumer la démarche qu’implique une commande aux clients qui veulent un portrait.
En comptabilité comme en peinture, on apprend le métier par étapes, et on répète plusieurs fois les mêmes gestes pour les maîtriser. Dans les deux sphères, il faut de la pratique et du cran pour réussir.
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