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Comptabilité
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Exercer en entreprise, en cabinet ou à son compte? Des CPA témoignent

Comme pour plusieurs grandes décisions dans la vie, c’est une question de personnalité et de buts fixés. Quelques témoignages et perspectives.

Jeune professionnel regardant par la fenêtreLes divers choix se valent, dans l’exercice du métier : tout est question de préférences personnelles, disent les CPA. (Getty Images/PeopleImages)

Voici l’une des questions clés que se posent les CPA pour orienter leur carrière : faut-il exercer en cabinet ou en entreprise? 

À première vue, la question semble assez simple : « Si vous avez plutôt envie de travailler pour une entreprise en particulier dans un secteur en particulier, la comptabilité en entreprise est pour vous; mais si vous préférez travailler avec un éventail de clients de divers domaines, l’exercice en cabinet est le choix qui s’impose », recommande un article sur le sujet.

Il y a cependant beaucoup plus à considérer que ces deux grandes catégories, comme le fait remarquer Ismail Akhter, CPA, directeur adjoint, Membres en cabinet, audit, certification et information financière, à CPA Canada. « Chaque expérience en cabinet ou en entreprise est unique, en raison des nombreuses possibilités qui se présentent. Du côté des entreprises, vous avez le choix parmi une vaste gamme de petites et de grandes organisations. Et puis, il y a l’industrie elle-même, sa culture. »

Afin de mieux comprendre les retombées des différents choix, nous avons demandé à quelques CPA d’évoquer les particularités des divers parcours : ce qui leur plaît le plus, ce qui leur convient moins. Tous s’entendent pour dire qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais choix; tout est question de préférences personnelles. Voici quelques-uns des thèmes qui ont émergé.

EXERCER DANS UN GRAND CABINET

Un vaste horizon : Il n’y a sans doute pas meilleur endroit pour se familiariser avec une diversité de rôles, de secteurs, de fonctions et de spécialisations qu’un grand cabinet. Comme l’explique Jordan Barratt, CPA : « Nous bougeons constamment, passant à un nouveau client, à un nouveau domaine. Si un jour vous choisissez de vous spécialiser dans un secteur en particulier, vous serez prêt. » (Au cours des 13 dernières années, il a été directeur principal, Services financiers et Audit, EY, puis directeur de l’assurance-qualité et des risques opérationnels à RBC, pour revenir ensuite chez EY, où il est chef national du recrutement sur les campus.)

Diversifié de nature : Si vous êtes dans le groupe chargé de la certification dans un grand cabinet, vous travaillerez successivement auprès d’une banque, puis d’un fabricant, puis d’un assureur… « Ainsi, même si votre travail reste le même, vos tâches varient du tout au tout », souligne M. Barratt.

Esprit d’équipe : Les services professionnels sont centrés sur les gens, affirme M. Barratt : « Il faut avoir l’esprit d’équipe et aimer entrer en relation avec les autres. » (En une année à peine, dans son ancien poste à EY, il a travaillé avec 60 ou 70 personnes différentes. Ces relations variées lui ont ensuite manqué lorsqu’il est passé en entreprise.)

Chacun son style : Évidemment, travailler avec un éventail de personnalités peut représenter un défi, et avoir affaire à de nouveaux clients appartenant à de nouveaux secteurs peut engendrer de l’incertitude. « Quand j’étais dans le domaine de la certification, j’aimais cet aspect du travail, mais d’autres préfèrent savoir à quoi s’attendre d’un jour à l’autre », reconnaît M. Barratt.

Trouver l’équilibre : On dit souvent que les heures de travail sont plus longues en cabinet qu’en entreprise. Le cabinet de M. Barratt s’efforce d’offrir un certain équilibre et de s’assurer que tous profitent des avantages auxquels ils ont droit. « Pour ma part, j’ai toujours su quand je serais très occupé et quand j’aurais un creux, et j’ai pu me préparer en conséquence. C’est un aspect qui ne m’a jamais dérangé. »

EXERCER EN ENTREPRISE

Une seule entreprise plutôt que plusieurs : Si le travail en cabinet vous expose à une multitude de secteurs et de personnes, le travail en entreprise, pour sa part, vous donne la chance de vous impliquer dans la réussite de l’entreprise elle-même. C’est ce qu’apprécie Hadia Amrane, CPA, trésorière et chef des services partagés à MHIRJ Aviation, une division de Mitsubishi Heavy Industries. Elle aime la trésorerie, qui a un « impact déterminant sur la santé financière de l’entreprise au jour le jour ». Parmi les côtés positifs : agir comme partenaire stratégique, en mettant en place des processus et des systèmes efficients, et « être appelée à relever des défis qui me poussent à innover », ajoute-t-elle.

Relations internes ou relations externes : En entreprise, on travaille principalement avec des parties prenantes internes. C’est une tout autre perspective que de gérer des relations client, comme on le fait en cabinet. Et c’est un aspect qui plaît à Mme Amrane : « J’aime travailler avec les différents intervenants – les finances, l’équipe juridique, la comptabilité, les ventes, les TI, les RH, les banques. »

Un autre genre d’avancement : Toutes les expériences ne se ressemblent pas, mais aux dires de certains, l’avancement en entreprise n’est pas toujours aussi nettement défini qu’en cabinet. Pour citer un article sur la question : « Les salaires sont généralement plus élevés en cabinet qu’en entreprise, mais d’un côté comme de l’autre, on est bien rémunéré. »

Prévisibilité et variété : On dit parfois que les entreprises offrent un horaire plus régulier que les cabinets; qu’il y a moins de déplacements; et que la conciliation travail-vie personnelle est plus facile. Certes, en cabinet comme ailleurs, selon les échéances de l’exercice, notamment en fiscalité, il y aura des périodes de pointe. Pour Bob Gore, CPA, de Robert Gore & Associates à Toronto, « tout dépend du contrôle souhaité sur le plan des horaires et de la disponibilité ».

Travailler entouré de CPA ou non : Pour certains, passer d’un cabinet, où l’on est entouré de collègues qui font le même métier, à une entreprise, où l’on sera le seul comptable, peut être vécu comme un choc culturel.

EXERCER À SON COMPTE

S’il est vrai que s’établir comme comptable indépendant revient à exercer en cabinet, certaines caractéristiques de cette avenue la rendent particulièrement attrayante.

Une question d’autonomie : Si vous voulez être votre propre patron, exercer en solo ou fonder votre propre cabinet, voilà un choix plein de bon sens. Bob Gore a travaillé tant en entreprise qu’en cabinet, pour finalement comprendre qu’exercer à son compte lui convenait mieux. « Mais avant de me décider, j’ai regardé dans ma liste d’amis et de connaissances qui serait susceptible de vouloir se lancer en affaires avec moi ou de m’envoyer des clients. » (Aujourd’hui, le cabinet compte treize employés répartis dans deux bureaux.)

Chaque client est unique : Comme pour l’exercice en grand cabinet, la variété des mandats est un autre attrait majeur. En témoigne Debbie Gorsline, CPA, associée chez Anderson Gorsline à Calgary : « Parmi nos clients entrepreneurs, chacun vit des enjeux qui lui sont propres. Nos journées sont loin d’être routinières. »

Entre risque et récompense : Dans certains cas, posséder son propre cabinet est plus avantageux qu’occuper un poste en entreprise. Un potentiel qui comporte toutefois sa dose de risque. « Lorsque j’ai décidé de me lancer, j’avais déjà trois enfants, un prêt hypothécaire, et ma femme, à l’époque, s’occupait de nos enfants et du foyer, confie M. Gore. Il fallait vraiment que je travaille – et heureusement, j’ai pu travailler. »

L’entregent est essentiel : Pour pouvoir développer son entreprise, il faut évidemment inspirer confiance aux clients potentiels. « C’est important d’être extraverti, d’aller vers les autres, en supposant bien sûr que vous avez aussi les compétences techniques nécessaires », souligne M. Gore.

Des journées bien remplies : Comme tout entrepreneur, les CPA qui possèdent leur propre cabinet ont un horaire chargé. « Vous êtes au travail à toute heure du jour, toujours à penser aux besoins des clients et à la gestion de vos affaires », ajoute Debbie Gorsline. Bob Gore abonde dans le même sens : « Je n’ai compris qu’après coup combien les heures pouvaient être nombreuses (comprendre : innombrables) en comparaison des heures travaillées en entreprise. Mais comme ma femme travaille aussi pour le cabinet (aux TI), nous avons un bien meilleur contrôle sur nos moments de loisir. »

Rappelons que bien des décisions n’ont rien d’irrévocable. Votre carrière peut vous amener d’un cabinet à une entreprise et vice versa. Mais peu importe votre cheminement, vos perspectives sont excellentes. Pour reprendre un article sur le sujet : « Les comptables peuvent s’attendre à une longue et fructueuse carrière, qu’ils choisissent d’exercer en entreprise ou en cabinet. »

TROUVER SON CRÉNEAU

Besoin de conseils pour orienter votre choix de carrière? CPA Canada propose une foule de ressources, tant pour les professionnels en entreprise que pour les professionnels en cabinet, y compris ceux qui envisagent de lancer ou de vendre leur propre cabinet. Et avant de faire votre choix, assurez-vous de lire ceci.

Enfin, restez informé du projet stratégique de CPA Canada visant à remodeler l’avenir de la profession en consultant le site Voir demain : Réimaginer la profession.