Passer au contenu principal
jeune femme d'affaires assise dans la salle d'attente pendant que les employés se déplacent dans le bureau
Outils

Changement de carrière en vue? Lisez d’abord ceci.

L’envie vous démange de changer de cap en milieu de carrière? ou de demander une mutation? Voici 10 façons de réussir cette transition.

jeune femme d'affaires assise dans la salle d'attente pendant que les employés se déplacent dans le bureauSi vous souhaitez vous réaliser en exploitant les mêmes compétences, mais avec une autre optique, une bonne option consiste à changer de secteur d’activité. (Getty Images/Chris Ryan)

En milieu de carrière, vous avez probablement 10 ans ou plus d’expérience professionnelle. Il est tout à fait normal, à cette étape, de se remettre en question et d’avoir des velléités de changement – que ce soit pour une simple mutation ou un virage majeur. Et vous ne seriez pas seul(e) : d’après un sondage mené aux États-Unis, 15 % des travailleurs s’attendent à changer d’emploi et de carrière plus souvent que la génération qui les a précédés, et près de 75 % croient qu’ils retourneront sur les bancs d’école pendant leur vie active.

Quelle que soit votre situation, lassitude professionnelle ou goût de faire autre chose de carrément différent, faire le saut n’est pas une décision qui se prend à la légère. Voici 10 conseils pour garantir une transition harmonieuse.

1. DÉFINISSEZ LE CHANGEMENT ENVISAGÉ

Il est important de réfléchir à ce qu’un changement professionnel signifiera pour vous. Voici quelques cas de figure.

Nouvel emploi, même domaine : Vous aimez ce que vous faites, mais souhaitez un changement de décor ou de culture. Peut-être y aura-t-il lieu alors d’envisager de passer chez un concurrent de votre employeur, explique Madeleine Burry, auteure du livre Tips for a Successful Mid-Career Change.

Autre secteur d’activité, exploitation des mêmes compétences (ou presque) : Si vous souhaitez vous réaliser en exploitant les mêmes compétences, mais avec une autre optique, une bonne option consiste à changer de secteur d’activité, croit Mme Burry. C’est la voie qu’a choisie Jordan Barratt, CPA. Au cours des 11 dernières années, il est passé de directeur principal au groupe Services financiers/Audit chez EY à directeur de l’assurance-qualité et des risques opérationnels à RBC, pour revenir ensuite chez EY, où il occupe le poste de chef national du recrutement sur les campus. M. Barratt a su mettre à profit son expérience en services professionnels comme tremplin pour progresser dans sa carrière. À chaque étape, ses centres d’intérêt et ses responsabilités ont changé légèrement. Et maintenant, son travail n’a rien à voir avec le premier emploi qu’il a occupé, en 2004.

Virage complet : Pour certains, y aller d’un petit changement ne suffit pas : un revirement professionnel complet s’impose (parfois le corollaire de l’éclosion d’un nouveau soi). Par exemple, la volonté de vivre et de travailler à l’étranger a amené Roberta Melo, d’origine brésilienne, à s’établir au Canada en 2016. « À mon avis, se plonger dans un autre pays est un puissant moyen de se redéfinir, de se comprendre », dit-elle. Au Brésil, elle était fonctionnaire, diplômée en droit et en radiodiffusion. Un jour, elle a tout plaqué pour suivre ses intérêts naturels. Elle est aujourd’hui spécialisée en gestion hôtelière et touristique, fraîchement émoulue d’un programme de stage dans l’industrie du voyage, à Toronto.

2. CONNAISSEZ-VOUS VOUS-MÊME

Comme le souligne Dana Manciagli, accompagnatrice professionnelle et auteure du carnet The Impact of Career Transition Stress, vous devez évaluer vos antécédents professionnels pour bien cerner vos intérêts et vos compétences. Ainsi, Mme Melo et M. Barratt racontent chacun qu’en faisant leur bilan, ils ont pu (re)confirmer qu’une facette du travail qui leur plaît particulièrement est la possibilité d’entrer en contact avec les gens. Mme Melo, qui était appelée à traiter directement avec le public au Brésil, dit qu’elle était alors en quelque sorte la représentante de l’Administration. « Étonnamment, ce qui était la bête noire de mes collègues était pour moi un aspect que j’aimais. »

De même, quand M. Barratt a travaillé en entreprise, les contacts avec un grand cercle de personnes, de l’interne comme de l’externe, lui manquaient, lui qui avait connu l’expérience d’un grand cabinet de services professionnels. « Dans mon poste précédent chez EY, je consacrais de 60 % à 70 % de mon temps à des dossiers touchant des personnes, que ce soient des collègues ou des clients. Cet aspect m’a manqué à RBC. Nouer des relations est un plaisir pour moi, et c’est une des raisons qui m’ont incité à accepter le poste que j’occupe actuellement. »

3. SONDEZ VOTRE ENTOURAGE

C’est toujours une bonne idée de sonder l’opinion de votre entourage (amis, membres de la famille et autres). Jordan Barratt : « Quand vous envisagez un nouveau poste, peut-être portez-vous des ornières sans le savoir... peut-être omettez-vous de considérer tous les aspects pourtant bien importants pour vous. Vos proches vous connaissent bien et sauront vous éclairer. Même si, au final, leur son de cloche renforce vos convictions, l’exercice en vaut la peine. »

Avant d’accepter l’offre de RBC, M. Barratt avait discuté avec des associés d’EY de ses intentions. « J’ai bien aimé parler de mon cheminement avec des personnes qui avaient probablement eu ce genre de questionnement. Chez EY, j’avais constaté une ouverture pour de tels échanges. »

4. CERNEZ VOS ATTENTES

Si vous projetez un gros changement de carrière, il est important de vous préparer à assumer les efforts inhérents à ce geste audacieux, soutient Mara MacDonald, à la fois citoyenne américaine et canadienne et fondatrice de BrightFutures, une firme d’accompagnement en gestion et transition de carrière ayant des bureaux à San Francisco et à Toronto. Mme MacDonald a travaillé de nombreuses années en financement commercial dans des organisations telles qu’Exportation et développement Canada avant de s’établir dans la Silicon Valley, mariage oblige. Là-bas, elle a vite constaté que les firmes de haute technologie n’avaient pas forcément besoin de conseils en services bancaires, en opérations de crédit et en produits d’assurance, qui étaient sa spécialité. Son passage à un rôle de mentore auprès de cadres supérieurs et de conseillère stratégique a exigé d’obtenir de nouvelles attestations en formation et en gestion de ressources humaines (un processus qui a pris deux ans) et, aussi, de réseauter et de mettre en avant son leadership dans diverses associations.

« Changer de cap en milieu de carrière n’est pas fait pour tout le monde. Ça prend de la détermination pour atteindre l’objectif recherché. »

5. PLANIFIEZ VOS PROCHAINS COUPS

Il peut être très utile d’avoir un plan et un échéancier, surtout si cette transition majeure exige un retour aux études. « Votre mot d’ordre devrait être “Évitons les surprises” », suggère Mme MacDonald. Mme Melo est aussi de cet avis. Au nombre des démarches préparatoires à sa venue au Canada, il y a eu une demande d’admission dans un établissement d’enseignement postsecondaire. Elle devait aussi améliorer son anglais, ce qu’elle a fait pendant cinq mois. « J’ai organisé tous les détails quand j’étais au Brésil. Avant mon départ, j’avais un plan A, un plan B et même un plan C, au cas où. »

6. TROUVEZ UN MENTOR

Parfois, il peut être utile d’obtenir de l’aide d’un conseiller. Par exemple, Mme MacDonald a travaillé pendant six mois avec un accompagnateur en gestion de carrière – une période au cours de laquelle elle a fait des auto-évaluations et des évaluations auprès de pairs et d’amis et, aussi, mené des recherches approfondies sur les entreprises dans sa mire comme nouveau lieu de travail. « Un programme comme celui-là vous ramène à l’essentiel. Vous faites beaucoup d’exercices qui clarifient les compétences, les intérêts, les valeurs et les expériences que vous voulez mettre à contribution dans votre prochaine carrière. » Un coach peut également vous aider à répondre à d’autres besoins tels que la mise à jour de votre curriculum vitæ et la préparation aux entretiens d’embauche.

7. ASSUREZ-VOUS D’AVOIR UN BON RÉSEAU DE SOUTIEN

Comme le souligne Mme MacDonald, il est fondamental de penser aussi aux personnes qui seront touchées de près par votre nouvelle aventure. « Idéalement, votre famille et les autres membres de votre réseau seront à vos côtés au moment où vous vivrez les hauts et les bas du changement entamé. Ils pourraient bien être la clé de votre succès. Assurez-vous, par conséquent, de pouvoir compter sur leur soutien. »

Si vous avez un mentor ou si vous travaillez dans une organisation qui encourage la mobilité, cela peut faciliter la transition. Comme l’explique M. Barratt, il y a beaucoup de mouvement de personnel d’un groupe à l’autre chez EY. Le cabinet organise annuellement des « salons de l’emploi » à l’interne, un événement qui réunit des représentants de toutes les fonctions, de la fiscalité aux normes en passant par les finances et la vérification. « Ces collègues sont là pour parler de leur emploi et des occasions qui pourraient se présenter », raconte-t-il.

8. PRENEZ VOTRE TEMPS

Si vous occupez actuellement un emploi qui ne vous convient pas tout à fait, vous pourriez être tenté de sauter sur la première occasion qui se présente, pense M. Barratt. Mais ce n’est pas forcément une bonne idée. « Une autre offre, meilleure encore, pourrait se présenter trois semaines ou un mois plus tard. Mieux vaut prendre le temps d’examiner toutes les options. »

M. Barratt lui-même a envisagé une autre offre avant de retourner chez EY. « Si j’avais été dans un état d’esprit où je devais quitter à tout prix un emploi qui ne me plaisait pas, je serais allé travailler dans cette entreprise, où je n’aurais pas été aussi heureux que dans le poste que j’occupe aujourd’hui. »

9. N’HÉSITEZ PAS À FAIRE MARCHE ARRIÈRE

Même si vous avez entrepris des démarches de réorientation et que le processus de recrutement de l’employeur est très avancé, rien ne vous empêche de changer d’idée, fait observer M. Barratt. « En prenant du recul, vous pourriez vous dire “Non, ce n’est pas pour moi après tout”. »

Cette liberté s’applique d’ailleurs à toute situation de transition de carrière en général. Mme Melo : « Dans votre cheminement de carrière, vous allez découvrir des choses sur vous-même. Ne craignez pas de faire le point en plein milieu d’un processus de chambardement professionnel. »

10. SAISISSEZ L’OCCASION

Inévitablement, les changements de carrière importants entraînent des doutes et de l’incertitude. Comme le dit Mme Melo, vous allez faire face à de l’insécurité, alors mieux vaut être bien entouré. Cela dit, les personnes qui changent de carrière retrouvent souvent un second souffle sur le plan professionnel. « Je vis une aventure incroyable et rencontre des gens extraordinaires en chemin. Je découvre mes propres forces et je sens que je m’améliore. Je viens de terminer mes études et je pose ma candidature à des postes à temps plein dans la région. Voyons ce que la vie m’apportera! »

POUR EXCELLER DANS VOTRE VIE PROFESSIONNELLE

Informez-vous sur les possibilités de profiter d’un accompagnement professionnel pour améliorer vos perspectives, sur la pertinence de nouer de saines relations avec votre patron, sur la façon de devenir un as de la communication ou encore de parfaire vos manières au bureau.