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Une femme regarde des annonces de maisons à vendre dans une vitrine.
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Finances personnelles

La propriété, un rêve inaccessible pour de nombreux Canadiens et Canadiennes?

Selon un nouveau sondage de CPA Canada, de nombreux obstacles économiques tiennent les acheteurs potentiels à l’écart du marché immobilier.

Une femme regarde des annonces de maisons à vendre dans une vitrine.La hausse potentielle des taux d’intérêt constituerait le principal obstacle pour accéder à la propriété. (Getty Images/SolStock)

Devenir propriétaire d’une maison est souvent le rêve d’une vie pour les Canadiennes et les Canadiens, mais entrer sur le marché immobilier reste un objectif hors de portée pour beaucoup d’entre eux, selon un sondage récent de CPA Canada.

Parmi les répondants au sondage Le casse-tête immobilier*, 53 % possèdent une habitation, tandis que 45 % sont locataires. Et la moitié de ceux qui ne sont pas propriétaires croient qu’il est peu probable qu’ils le deviennent un jour. « L’achat d’une maison demeure une priorité pour bien des gens, mais il s’agit d’un but de plus en plus difficile à atteindre », souligne Doretta Thompson, chef du développement de la littératie financière à CPA Canada.

Seulement 21 % des locataires jugent très probable qu’ils deviennent propriétaires de leur logement un jour, et 29 % pensent que c’est assez probable.

LES OBSTACLES À LA PROPRIÉTÉ

Comme le montre le sondage, la hausse éventuelle des taux d’intérêt est le principal obstacle à l’achat d’une première maison cité par les répondants qui ne sont pas propriétaires de leur habitation (89 %). Suivent l’incapacité de constituer une mise de fonds initiale (84 %), l’incapacité d’assumer le coût des rénovations (83 %) et l’indisponibilité de propriétés dans la ville ou le quartier voulu (83 %).

« Les rénovations et les services publics sont les postes budgétaires où l’inflation se fait surtout sentir », fait observer Sandy Lyons, CPA et bénévole en littératie financière à CPA Canada. Puisque l’inflation risque d’être un enjeu important pour au moins la prochaine année, ajoute-t-il, les acheteurs potentiels doivent réaliser une analyse coûts-avantages, c’est-à-dire déterminer s’il vaut mieux acheter une maison neuve ou en rénover une (dans ce cas, le coût des matériaux et de la main-d’œuvre pourrait être plus difficile à estimer).

Parmi les autres obstacles cités, mentionnons certains coûts supplémentaires comme les impôts fonciers et les mensualités hypothécaires (81 % dans les deux cas) et l’instabilité des revenus (69 %).

Et après avoir accédé au marché immobilier, les propriétaires font face aux mêmes défis que les locataires qui souhaitent acheter une maison.

Par exemple, trois propriétaires sur cinq disent que le coût des rénovations constitue un enjeu. En outre, près de la moitié d’entre eux (46 %) peinent à assumer les frais d’entretien de base. Deux propriétaires sur cinq disent avoir du mal à rembourser les mensualités hypothécaires et à payer les impôts fonciers, et 35 % trouvent difficile de régler les factures de services publics.

UNE PERSPECTIVE DIFFÉRENTE SELON L’ÂGE ET LE SEXE

Les trois quarts des répondants de la génération Z et 70 % des millénariaux qui ne sont pas propriétaire gardent tout de même espoir d’acheter une maison un jour. En revanche, les membres de la génération X et les baby-boomers qui sont locataires sont beaucoup moins optimistes quant à la possibilité de devenir propriétaires (38 % et 13 %, respectivement).

Par ailleurs, les inquiétudes associées à l’accès à la propriété diffèrent selon le sexe. Ainsi, le sondage révèle que la hausse des taux d’intérêt préoccupe 93 % des femmes contre 85 % des hommes, et la constitution d’une mise de fonds, 86 % des femmes contre 81 % des hommes.

L’ACCÈS À LA PROPRIÉTÉ : TRANSFORMER LE RÊVE EN RÉALITÉ

Il est important pour les acheteurs potentiels d’adopter une attitude réaliste à l’endroit du marché.

« Face au casse-tête de l’immobilier, un changement de perspective et une remise en question des attentes peuvent être salutaires », dit Doretta Thompson.

Voici d’autres façons d’améliorer vos chances d’accéder à la propriété.

Évaluez avec réalisme ce que vous pouvez vous permettre : « Comparez vos besoins et vos envies, et déterminez ce que vous pouvez vous permettre en fonction de vos revenus et de votre train de vie, précise Doretta Thompson. Certains reconsidéreront la taille de la maison et le quartier. D’autres opteront pour une location à long terme – voire à durée indéterminée – et assortiront cette stratégie d’objectifs d’épargne et d’investissement complémentaires pour assurer leur avenir financier. »

Planifiez la mise de fonds : Pour établir quelle devra être la mise de fonds initiale, « préparez-vous en planifiant votre épargne et la voie à suivre pour accéder à la propriété », poursuit Sandy Lyons. Vous pourriez avoir à dresser un nouveau budget ou à rembourser vos dettes pour réaffecter ensuite l’argent à la mise de fonds.

Maintenez une bonne cote de crédit : Lorsque vous épargnez en vue d’une mise de fonds, rappelle Sandy Lyons, il est important de maintenir une bonne cote de crédit afin de faciliter le processus d’achat d’une maison. « Une bonne cote augmentera vos chances d’obtenir un prêt hypothécaire. Surveillez-la de près! »

* Le sondage Le casse-tête immobilier 2022 de CPA Canada a été mené en ligne sur la plateforme IPSOS Omnibus entre le 24 mars et le 4 avril 2022 auprès de 2 000 Canadiennes et Canadiens de 18 ans ou plus.