Passer au contenu principal
Une femme regarde des papiers assise à une table
Canada
Finances personnelles

Endettement : 5 mythes à défaire

Explications et conseils pour mieux comprendre l’endettement et en sortir.

Une femme regarde des papiers assise à une table Quand l’endettement devient un sujet d’inquiétude, les professionnels sont là : la faillite n’est pas la seule solution. (Getty Images/JGI/Jamie Grill)

Sujet sensible, l’endettement s’accompagne parfois d’un sentiment de culpabilité ou de peur qui peut remonter à l’enfance et aux premières fois qu’on a manié de l’argent.

Comprendre le cycle de l’endettement et les idées fausses qui s’accrochent à ce phénomène permet d’y voir plus clair et de dégager des pistes de solution.

Voici donc cinq mythes répandus à briser sur l’endettement.

MYTHE No 1 : SEULS LES CANCRES SONT ENDETTÉS

On a naturellement tendance à associer sa situation financière avec sa valeur personnelle, alors que l’une n’a rien à voir avec l’autre en soi, fait remarquer Stacy Yanchuk Oleksy, qui dirige Conseil en crédit du Canada.

Lorsqu’on est endettés, ce lien fallacieux se traduit par de la honte et un malaise, d’où une baisse d’estime de soi, un sentiment d’impuissance et des comportements d’évitement. Du coup, les dettes s’accumulent parfois et on peut se perdre dans la recherche de solutions magiques plutôt que de prendre le taureau par les cornes pour régler le mal à la source, explique l’experte.

En vedette : 5 erreurs financières à éviter dans vos jeunes années
Ressource : Série de webinaires – Les femmes et les finances

« L’endettement s’accompagne souvent d’une impression de médiocrité. Le réflexe de l’autruche est alors courant, et les décisions prises pour changer la donne ne sont pas forcément les bonnes. »

Pour éviter de tomber dans ce piège, il faut s’entourer de professionnels qui sauront prendre le pouls des finances de la personne endettée et lui proposer une marche à suivre pour redresser sa situation, conseille Michael Massoud, CPA, directeur de projets à CPA Canada et bénévole au Programme de littératie financière de l’organisation. « Se mettre en quête de conseils sur mesure pour prendre en main sa dette peut apporter des solutions qui n’auraient pas été envisagées sinon. »

MYTHE No 2 : LE PAIEMENT MINIMUM SUFFIT

Le paiement minimum couvre les intérêts (qui fluctueront selon le taux) et seulement une très mince portion du solde, avertit Stacy Yanchuk Oleksy.

« Se contenter du paiement minimum ne fait que renforcer le déni, car c’est en réalité la meilleure façon de ne jamais venir à bout de son solde, ajoute-t-elle. Si quelqu’un n’est pas en mesure de régler la somme complète, il doit verser un peu plus que le minimum demandé. Même une petite somme de plus fera du chemin et l’aidera à briser le cycle de l’endettement. »

En vedette : Prudence avec l’option « payez plus tard » pour vos achats en ligne!
En vedette : 5 conseils pour réduire les achats impulsifs du temps des Fêtes

Pour limiter les achats non essentiels, il est utile de repérer les facteurs déclencheurs et les mauvaises habitudes. Par exemple, si magasiner en ligne en regardant la télé amène un consommateur impulsif à se procurer du superflu, il aura avantage à ne pas enregistrer ses numéros de carte de crédit sur son cellulaire, et à s’accorder plutôt une allocation hebdomadaire à ne pas dépasser.

« Il est conseillé de faire le point sur les tentations et de connaître ses faiblesses pour mieux résister », ajoute Michael Massoud.

MYTHE No 3 : LA FAILLITE EST LA SEULE SOLUTION

Ceux qui sont déjà passés par un refinancement ou une consolidation de dettes, ou qui se sont fait refuser un prêt, sont souvent pessimistes, reconnaît Stacy Yanchuk Oleksy.

Prendre un pas de recul (et une grande respiration) est de mise. Avant de se tourner vers la faillite, il faut explorer toutes les possibilités : un meilleur chemin se profile peut-être.

En vedette : Faillite personnelle : 4 choses à savoir avant de s’y résigner
En vedette : Nouvelle année, nouveau départ pour des finances bien organisées

On peut par exemple régler une dette à la fois en se dotant d’un plan pour restructurer ses finances. Il faudra peut-être respecter un budget strict, vendre certains biens, augmenter ses revenus ou réduire ses dépenses, mais la ténacité paiera.

Autre possibilité : se tourner vers des services de soutien, comme des OSBL de conseil en crédit, et établir avec eux une stratégie de paiement pour venir à bout de ses dettes.

« À mesure que les gens s’informent, ils réalisent souvent que le tableau est moins sombre qu’ils le croyaient », fait valoir Michael Massoud. Puis il y a la voie des tribunaux, choisie par ceux qui déclarent faillite ou déposent une proposition de consommateur. « Mais ça doit rester un dernier recours. »

MYTHE No 4 : COMME CO-EMPRUNTEUR, JE N’AI PAS À M’EN FAIRE

Que ce soit pour acquérir une maison ou un véhicule, ou pour donner un coup de main à un proche, les prêts conjoints ou engagés comme cosignataire nous rendent responsables de la dette si l’autre partie ne respecte pas l’entente ou fait défaut de paiement.

« Imaginons que j’ai un prêt conjoint avec mon frère. S’il ne paie pas à temps, ce sera à moi de le faire, rappelle Stacy Yanchuk Oleksy. De la même façon, si j’agis comme cosignataire pour que mon frère obtienne un prêt malgré une mauvaise cote de crédit, je serai responsable de la totalité de sa dette s’il fait faillite. »

En vedette : Transformez les conversations difficiles sur l’argent en projets de vie communs
Ressource : Parler d’argent avec l’être aimé

Michael Massoud recommande la prudence quand la dimension financière s’invite dans la relation. Le maître-mot, c’est la confiance, et il faut être conscient des conséquences si quelque chose
tourne au vinaigre. En cas de rupture, il est essentiel que chacun reprenne ses dettes en faisant retirer le nom de l’autre des engagements pris à deux.

« Il faut toujours faire très attention aux dettes conjointes, renchérit le CPA. Personne n’est à l’abri des coups durs. Planifiez en conséquence. »

MYTHE No 5 : SI MON CONJOINT (OU UN PROCHE) DÉCÈDE, JE SERAI RESPONSABLE DE SES DETTES

Certains croient à tort qu’ils seront d’emblée tenus responsables des dettes d’un membre de la famille.

Par exemple, lorsqu’un proche (parent, conjoint, enfant) décède, le plus proche parent ne devient pas responsable de ses dettes, sauf s’il était cosignataire et que cette dette était conjointe.

Ressource : Série de balados : Tout sur la gestion des finances
Ressource : Guide sur la santé financière

« En fait, ajoute Stacy Yanchuk Oleksy, c’est la succession qui règle la dette. Et toute dette résiduelle est éliminée. Autrement dit, en l’absence de responsable conjoint ou de cosignataire, la dette “meurt” avec la personne si la succession n’a pas les moyens de tout régler, et les créanciers perdent alors la somme due. Ils ne peuvent pas se retourner vers les enfants ni personne d’autre. »

Dans le même ordre d’idées, si l’assurance vie de la personne décédée nomme un bénéficiaire, ce dernier reçoit directement le capital, sans transition par la succession. « Les créanciers passent après », termine-t-elle.

ÉVITER L’ENDETTEMENT

Écoutez la dernière saison du balado Tout sur la gestion des finances, dont plusieurs épisodes portent sur le sujet, notamment ceux sur l’endettement au Canada et sur les pièges à éviter. Apprenez à éviter l’endettement avant qu’il ne vous étouffe.