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Groupe de collègues divers travaillant ensemble dans une réunion d'équipe
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Libres de s’exprimer au travail, les employés s’épanouissent

Selon les experts, un milieu de travail qui met le personnel en confiance favorise la motivation et la productivité.

Groupe de collègues divers travaillant ensemble dans une réunion d'équipeDans un milieu de travail où ils sont mis en confiance, les employés se sentent libres de s’exprimer sans crainte de représailles. (Getty Images/10’000 Hours)

Imaginez un milieu de travail où chacun peut émettre des idées, poser des questions, soulever des préoccupations, et même exprimer son désaccord, sans répercussions désagréables. 

Est-ce idéaliste plutôt que réaliste? Pas nécessairement. Les experts considèrent même la notion de sécurité psychologique comme une des assises du fonctionnement harmonieux en équipe. 

« La sécurité psychologique est tributaire d’une culture où les travailleurs ont le sentiment de pouvoir parler librement, sans crainte de représailles ou d’humiliation », explique Jocelyn Bérard, président, région du Centre, Optimum Talent, conférencier à L’UNIQUE 2021 – Congrès et expo. « Ils savent que leur apport est respecté, encouragé et apprécié. » 

Les avantages de la liberté d’expression des employés sont reconnus. Un rapport de Gallup publié en 2017 révèle que, s’ils se sentent en sécurité psychologique, les travailleurs sont plus motivés, et que la productivité peut même augmenter de 12 %. 

Bref, créer un milieu où les gens sentent qu’ils peuvent, en toute sécurité, exprimer leurs idées, prendre des risques ou admettre leurs erreurs, c’est aussi bénéficier d’une équipe non seulement plus créative, mais aussi plus productive. « Une bonne discussion suscite de bonnes idées, et le rendement de l’équipe s’en trouve amélioré », ajoute M. Bérard.

Voici quelques façons de créer un milieu de travail où chacun se sent en sécurité sur le plan psychologique.

1. ÉTUDIEZ LA QUESTION

Pour les dirigeants, il importe d’abord de comprendre les paramètres d’un climat de travail qui met le personnel en confiance. C’est ici qu’intervient la formation. 

Par exemple, l’Université du Nouveau-Brunswick offre un certificat personnalisé en leadership axé sur la sécurité psychologique des employés; les participants peuvent s’inscrire à certains cours ou à l’ensemble du programme. L’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) offre également un programme de formation à ceux qui désirent aider une organisation à apporter des améliorations sur le plan de la santé et de la sécurité psychologiques.

Stephen Shea, FCPA, associé directeur, Talents, EY Canada, préconise ce perfectionnement. « On amène ainsi les employés à comprendre comment fonctionner en équipe, pour penser et travailler de manière inclusive », précise-t-il. 

2. SACHEZ COMPRENDRE VOTRE CULTURE

Avant d’entreprendre d’améliorer la sécurité psychologique, les dirigeants doivent comprendre les bases de la culture de l’entreprise, affirme Bill Howatt, Ph. D., président de HowattHR, qui se spécialise en santé et sécurité au travail. La première étape, selon lui, consiste à acquérir et à mesurer des données en posant des questions : « Quelles sont les caractéristiques des dirigeants? Quelle est la charge de travail? Quels facteurs pourraient rendre la culture intimidante? Commencez par comprendre cette base de référence, puis planifiez en conséquence. » 

Les réponses à ces questions et les besoins immédiats varient d’un milieu de travail à l’autre; il n’existe pas de stratégie passe-partout, prévient M. Howatt. Ce qui importe, c’est de consulter les employés de l’ensemble de l’organisation pour mieux comprendre la situation à chaque niveau. La formule, explique-t-il, est la suivante : « Rassemblez vos données, trouvez la cause profonde, dressez un plan, mettez-le en œuvre, puis mesurez les résultats. »

Chez EY, précise M. Shea, on recueille ces données en menant régulièrement des sondages auprès du personnel pour évaluer la culture du cabinet et le moral des employés. « À divers niveaux, on leur donne une voix et on établit un dialogue qui donne l’heure juste », ajoute-t-il.

3. ADOPTEZ DES PRATIQUES JUDICIEUSES

Une fois que l’on connaît bien la culture de l’entreprise et l’orientation à lui donner, on doit adopter des pratiques propres à susciter le changement désiré, affirment les spécialistes. 

« Il faut être vigilant et instaurer des mécanismes pour éviter que la situation dégénère, que les choses s’aggravent, souligne M. Shea. Il s’agit de mettre en valeur les aspects positifs, mais aussi d’être en mesure de déceler les côtés négatifs qui se manifestent pour y remédier sans tarder. » 

Il peut s’agir simplement de comprendre et de respecter l’horaire de travail des employés, d’instaurer une politique de communication ouverte et de tenir régulièrement des entrevues en tête-à-tête pour écouter les employés sans jugement. 

Richa Khanna, CPA, associée chez Baker Tilly Vaughan, préconise également ce genre d’initiative. Elle apprécie notamment les politiques de communication ouverte, qui montrent aux employés qu’on est à l’écoute de leurs préoccupations. « Prêter l’oreille, c’est se donner les moyens d’en arriver à des mesures concrètes », assure-t-elle. 

Faire preuve d’empathie peut aussi avoir un effet bénéfique, non seulement sur chaque employé, mais aussi sur l’ensemble de l’organisation. « Manifester un peu de compassion, c’est l’essentiel pour un dirigeant », explique M. Bérard.

4. SOYEZ ATTENTIF AUX AUTRES

« Être attentif aux autres, voilà probablement le principal atout dont peut se doter une organisation », ajoute M. Shea. 

EY, par exemple, a lancé un programme de soutien à la santé mentale qui encourage tous les membres du personnel à s’enquérir de l’état d’esprit de leurs collègues. Le fait de parler franchement de son vécu favorise la collaboration et la camaraderie, explique M. Shea. En retour, ce sentiment d’appartenance et d’inclusivité contribue à établir un milieu de travail sain.

5. NE LÂCHEZ PAS

Il est essentiel de se rappeler, toutefois, qu’il s’agit d’un processus continu, sans ligne d’arrivée. « C’est comme une facture d’électricité qu’il faut payer régulièrement. Si vous voulez un milieu de travail qui met le personnel en confiance, vous devez investir à mesure », explique M. Howatt.

CULTIVEZ UN MILIEU DE TRAVAIL SAIN

Découvrez comment favoriser un milieu de travail inclusif, devenir un allié et éviter la positivité toxique au travail. Et ne manquez pas la causerie de Jocelyn Bérard, intitulée Instaurer un climat de travail psychologiquement sain, au Congrès L’UNIQUE 2021