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Jeune homme nerveux qui boit de l'eau dans un verre lors d'un entretien d'embauche
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Prêt à mentir dans un entretien d’embauche?

Faire une entorse à la vérité dans une entrevue est perçu comme un geste de bonne guerre, révèle une étude. Mais mentir peut jouer contre vous.

Jeune homme nerveux qui boit de l'eau dans un verre lors d'un entretien d'embaucheLe mensonge n’a pas lieu d’être si l’on est sûr de soi lorsqu’on se présente à une entrevue, analyse Joshua Zuchter, accompagnateur professionnel établi à Toronto. (Shutterstock/LightField Studios)

Jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour obtenir l’emploi de vos rêves?

Selon une étude menée à l’Université de Guelph, rien de moins que 100 % des répondants étaient disposés à enjoliver la réalité dans un entretien d’embauche.

Aux fins de cette étude, qui sera publiée dans le Journal of Personnel Psychology cette année, on a présenté aux sujets interrogés divers scénarios d’entrevue. Ainsi, on leur a mentionné des nombres différents de candidats potentiels (en concurrence avec eux, donc) ou de postes à pourvoir. Les sujets ont été appelés à dire s’ils adopteraient ou non (échelle de 1 à 5) 16 comportements mensongers pendant l’entretien d’embauche – p. ex. exagérer l’importance des responsabilités assumées dans un emploi antérieur ou embellir l’adéquation entre leurs valeurs et objectifs et ceux de l’entreprise.

C’EST JUSTE UN JEU...

Les chercheurs ne sont pas vraiment tombés de leur chaise, étant donné la nature plutôt unique d’un entretien de recrutement.

« Je dirais que, d’instinct, les gens trouvent bien tentant de dire de petits mensonges », affirme Jordan Ho, auteur principal de l’étude et doctorant en psychologie industrielle et organisationnelle à l’Université de Guelph. « Ce n’est même pas qu’ils ont des intentions malveillantes, mais ils s’y laissent aller peut-être de façon intuitive, comme si c’était tout simplement la chose à faire. »

Un pieux mensonge n’est bien souvent pas vu comme quelque chose de mal ni de contraire à l’éthique. M. Ho ajoute que cela semble même être une stratégie courante pour certains.

« Il se peut même que les gens ne perçoivent pas le côté trompeur de leurs mensonges, précise le chercheur. Ils voient le tout comme un jeu ou une compétition, plutôt qu’une étape sérieuse d’un processus d’embauche. »

Parmi les autres tactiques quelque peu déloyales recensées par l’étude, on note la liberté que prennent les gens avec la vérité en vue de plaire au recruteur, selon ce que celui-ci semble attendre comme réponse, notamment en embellissant la réalité au sujet d’expériences de travail antérieures. Cela dit, M. Ho estime que bien peu de gens vont jusqu’à mentir carrément, par exemple en s’inventant des antécédents professionnels ou des diplômes.

« Ce qui est courant, toutefois, c’est qu’ils commencent en disant la vérité et que leur récit des choses prend une tournure plus “intéressante”, en ce sens qu’ils présenteront les faits sous leur meilleur jour, quitte à les déformer un peu. »

MENTIR : UNE MAUVAISE STRATÉGIE

Si vous mentez et que les choses finissent par se savoir, il y a fort à parier qu’on vous montrera poliment la sortie à la fin de la période d’essai, soutient Joshua Zuchter, accompagnateur professionnel établi à Toronto.

« Je connais peu de coachs qui encourageraient leurs clients à déformer la vérité; ce n’est pas la meilleure stratégie. »

Même si les conséquences peuvent être catastrophiques, M. Zuchter n’est pas étonné par les résultats de l’étude. Cela dit, il se demande toutefois ce que « faire une entorse à la vérité » signifie vraiment, d’une personne à l’autre.

Les faits non conformes à la réalité mentionnés pendant un entretien d’embauche portent sur des points tels que le salaire actuel, les motifs pour changer d’emploi, les intérêts personnels, les études et même l’expérience de travail. M. Zuchter est conscient que plus la situation d’une personne est désespérée, plus il est tentant de dorer sa candidature.

« Si vous cherchez du travail depuis huit mois, un an, il peut arriver que l’insécurité s’installe. Vous croirez peut-être alors devoir déformer la vérité pour obtenir un poste. »

UNE BONNE PRÉPARATION EST TOUJOURS DE MISE

L’accompagnateur professionnel est d’avis que le mensonge n’a pas lieu d’être si l’on est sûr de soi lorsqu’on se présente à une entrevue.

« La seule raison qui pourrait expliquer qu’on veuille mentir, c’est la crainte de ne pas être embauché », ajoute-t-il.

M. Zuchter y va de cette suggestion : plutôt que de glisser vers la malhonnêteté, donnez-vous la peine de bien vous préparer. En plus des renseignements de base sur l’entreprise, réfléchissez aux réponses que vous fournirez aux questions les plus probables, à commencer par « Quels sont vos points forts et vos points faibles? ».

« Cependant, quand je conseille un client, je ne lui recommande pas une préparation à outrance. Je veux que la personne soit aussi calme que possible. Quand on est détendu, les choses se font sans effort ou presque, et on est capable de s’exprimer plus aisément. »

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