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Une scène avec Tom Hanks du film 2002 de Steven Spielberg, Arrête-moi si tu peux
Poursuites
Télé/Cinéma

6 fraudes financières ou comptables portées à l’écran

Fraude à la Ponzi, manipulation de la bourse, maquillage de comptes, falsification de chèques… Dans ces films et ces documentaires, la fiction n’a rien à envier à la réalité.

une scène avec Tom Hanks du film 2002 de Steven Spielberg 'Catch Me If You CanDans Arrête-moi si tu peux, Tom Hanks interprète Carl Hanratty, un agent du FBI à la poursuite du faussaire Frank Abagnale Jr, joué par Leonardo DiCaprio. (Allstar Picture Library/Alamy Stock Photo)

Certaines arnaques semblent si incroyables qu’on les imagine sorties de studios hollywoodiens. Les adaptations cinématographiques ou télévisuelles que nous vous proposons sont pourtant toutes inspirées de fraudes financières ou comptables qui ont vraiment eu lieu.

1. Le Magicien du mensonge (2017)

On ne présente presque plus Bernard Madoff, un nom associé pour toujours à celui de Charles Ponzi. Cet ancien patron du NASDAQ – condamné à 150 ans de prison en 2009 – a dérobé 65 G$ US à 13 000 investisseurs, pigeant dans les fonds versés par ses nouveaux clients pour payer les rendements promis à d’autres. Dans ce film signé par Barry Levinson pour HBO et tiré de l’enquête menée par Diana Henriques, du New York Times, Madoff est incarné par Robert De Niro, et sa femme, Ruth, par Michelle Pfeiffer. On se demande comment Madoff, s’il était aussi antipathique que le personnage joué par De Niro, a pu flouer autant de gens, mais on se laisse quand même berner.

2. L’Outsider (2016)

« J’ai joué, à m’en rendre malade, et je ne veux plus vivre ça. » Jérôme Kerviel, courtier à la Société générale, a littéralement joué l’argent de la banque française et lui a fait perdre près de 5 G€ en prenant des risques démesurés. Les services comptables ont pourtant sonné l’alarme à maintes reprises. La direction était-elle au courant de ses agissements? A-t-elle détourné les regards tant qu’elle y gagnait? Ou a-t-elle été victime d’un courtier qui a agi seul? Le film de Christophe Barratier n’entend pas donner de réponse à ces questions, et c’est tant mieux. 

3. Le Loup de Wall Street (2013)

La stratégie de Jordan Belfort (incarné par Leonardo DiCaprio) était simple : vendre au prix fort des actions d’entreprises moribondes après avoir fait croire aux acheteurs potentiels que le cours de celles-ci était sur le point de s’envoler. Un cas classique de manipulation de marché, mais qui a fait du séducteur un homme riche et en vue, et a fourni à Hollywood la base d’un scénario en or. On a reproché au film d’avoir quelque peu exagéré certains traits, mais, avec Martin Scorsese à la réalisation, on obtient quand même une des satires les plus étourdissantes et les plus réussies sur le monde de la finance.

4. L’Affaire Enron (2006)

Enron, septième entreprise des États-Unis en 2001, a réussi à dissimuler des pertes de près 70 G$ en maquillant ses comptes. Le courtier en énergie s’est écroulé du jour au lendemain, entraînant dans sa chute le cabinet d’audit Arthur Andersen. Opérations douteuses par un directeur financier véreux, évaluations à la valeur du marché trompeuses, manipulations du marché… Ce documentaire d’Alex Gibney présente des violations qui dépassent l’entendement.

5. Arrête-moi si tu peux (2002)

Produit et réalisé par Steven Spielberg, ce film met en vedette Leonardo DiCaprio dans le rôle de Frank Abagnale, un des plus talentueux faussaires américains du XXe siècle. Celui-ci n’a pas fait qu’usurper de multiples identités (pilote de ligne, avocat ou médecin), il a aussi signé pour 2,4 M$ de faux chèques avant même d’avoir 20 ans. Arrêté à plusieurs reprises, l’homme, qui a aujourd’hui 71 ans, est devenu conférencier et collabore avec le FBI. Ce qui lui donne une certaine latitude pour déclarer comme il l’a fait en entrevue en 2017 que « faire de faux chèques est aujourd’hui mille fois plus facile que durant l’âge d’or de la criminalité ».

6. « L’affaire du sirop d’érable », dans la série Argent sale (2018)

Pour clore ce palmarès, un documentaire de Brian McGinn diffusé sur Netflix qui raconte le vol, en 2011 et 2012, de plus de 9 500 barils de sirop d’érable à Saint-Louis-de-Blandford, dans la « réserve stratégique mondiale de sirop d’érable » de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, présentée comme le « Fort Knox canadien ». Pourquoi ce méfait évalué à 18,7 M$ CA se retrouve-t-il dans une série qui expose le détournement de milliards de dollars par les banques de cartels ou les constructeurs automobiles? Parce que le documentaire, réalisé aux États-Unis, pays du libre marché, a dans sa mire un coupable bien plus important : le système de gestion de l’offre, dénoncé sans détour.