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CPA Curtis Wilson travaillant à la table du conseil d'administration
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Magazine Pivot

Carter Wilson, 25 ans

Ce CPA autochtone est conseiller principal chez MNP. Il a obtenu son titre en mars 2021.

CPA Curtis Wilson travaillant à la table du conseil d'administrationGénéralement, Carter Wilson est le seul Autochtone parmi les équipes en place. Ses clients lui font confiance parce qu’il connait leur histoire, leur culture, et qu’ils peuvent lui dire ce qui les préoccupe sans craindre d’être jugés. (Photo Daniel Crump)

Je suis né dans la Première Nation Peguis, à deux heures au nord de Winnipeg, où ma famille a déménagé quand j’étais en 9e année. En devenant comptable, je savais que je voulais travailler pour les Premières Nations. Quand les processus d’information financière sont solides, la qualité de vie de leurs membres augmente. Les CPA préparent des prévisions sur le financement des écoles et des centres de santé, afin de mobiliser davantage de ressources et de bonifier les services. Ils veillent aussi à l’affectation des fonds pour les infrastructures, les services d’eau et d’électricité, le tout pour renforcer les communautés.

J’ai commencé comme chef de mission adjoint chez MNP, à Winnipeg. Pendant mon stage, j’ai participé à des audits pour les Premières Nations et j’ai beaucoup appris. Dans le cas des organismes et entreprises des Premières Nations, on dresse parfois des centaines d’état des résultats pour rendre compte des mouvements de fonds au long de l’exercice. 

Après deux ans à l’audit chez MNP, je me suis lancé dans les services-conseils et je me consacre essentiellement aux organismes autochtones, comme les centres de santé, les centres d’hébergement, les services du logement et les administrations scolaires. Au début, on s’occupe de la comptabilité et de la tenue de livres, et ensuite, on forme les employés des entités, pour qu’ils prennent en main ces tâches.

Avant la pandémie, mon équipe et moi, nous nous rendions sur place en avion (jusqu’à quatre vols de suite!), environ une fois par mois, et nous restions une semaine pour mieux comprendre le fonctionnement de l’organisation et faire le point sur les difficultés. On nous avait prévenus qu’il fallait apporter de la nourriture, des couvertures et de l’eau. Mon travail sert à outiller ceux qui s’acquittent des tâches de comptabilité dans la communauté. Je veux leur faciliter la vie pour qu’ils puissent se concentrer sur des activités à valeur ajoutée pour les membres. [Apprenez-en plus sur le Programme de mentorat Martin / CPA Canada pour les élèves autochtones du secondaire]

« Si j’en avais le pouvoir, il y en aurait des centaines. On a grand besoin d’eux. »

Au début de la pandémie, en raison du confinement, un de nos clients n’arrivait plus à traiter les chèques de paie, et je l’ai donc aidé à installer un logiciel comptable nuagique. Souvent, l’accès à Internet fait défaut, et la créativité s’impose pour trouver des solutions : il nous est arrivé d’installer un serveur sur place, auquel nous avons accès à distance. En fait, l’avenir de la comptabilité dans le Nord dépend d’un service Internet fiable et de qualité. Une fois qu’on aura une connexion à la hauteur, le recours aux systèmes comptables nuagiques viendra alléger le fardeau administratif.

Généralement, je suis le seul Autochtone dans nos équipes. Mes clients (j’en ai environ huit des Premières Nations) me font confiance parce que je connais leur histoire, leur culture. Ils peuvent me dire ce qui les préoccupe sans craindre d’être jugés. Depuis le début de la pandémie, on se déplace moins et on a plus de temps pour échanger, alors je peux rencontrer plusieurs clients en une journée, au lieu d’avoir à passer une journée entière en déplacement. Mais les rencontres en personne me manquent. [Apprenez à mieux comprendre la réalité des étudiants autochtones qui sont en voie d’accéder à la profession de CPA et qui étudient en comptabilité et en finance grâce à cette Introduction à la culture des peuples autochtones]

J’ai réussi l’EFC à l’automne 2020 et obtenu mon titre au printemps suivant. Mes collègues me disent que mon profil sort de l’ordinaire, et c’est vrai : il est rare de voir un jeune Autochtone CPA. Si j’en avais le pouvoir, il y en aurait des centaines. On a grand besoin d’eux.

UNE JEUNE GÉNÉRATION DE CPA

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