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Erin Benjamin, présidente et directrice générale de la Canadian Live Music Association, assise sur une caisse de route audio-vidéo sur une scène.
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L’asphyxie des arts de la scène et l’espoir d’une reprise

La pandémie a porté un coup dur au monde du spectacle. Les artistes canadiens espèrent survivre assez longtemps pour pouvoir remonter sur scène. 

Erin Benjamin, présidente et directrice générale de la Canadian Live Music Association, assise sur une caisse de route audio-vidéo sur une scène.Erin Benjamin dirige l’Association canadienne de musique sur scène (ACMS). (Photo Rodolphe Beaulieu)

Nous sommes le 12 mars 2020, il est 8 heures du matin. Erin Benjamin glisse un parka bleu dans sa valise, décorée d’un pompon vert pour la distinguer de l’océan de bagages noirs, à l’aéroport. Elle embrasse ses enfants, Oliver et Toby, et s’apprête à quitter son domicile d’Ottawa. Une bourrasque glaciale lui taillade le visage. Elle remonte la fermeture éclair de son blouson de cuir, en cette matinée grise et enneigée.

Cap sur Saskatoon pour la 49e cérémonie annuelle des prix Juno, qui soulignent les hauts faits des musiciens du pays, prévue dans trois jours.

Erin Benjamin a été auteure-compositrice-interprète, puis a évolué dans des organismes comme l’Association canadienne des organismes artistiques (CAPACOA) et le Centre national des arts (CNA). Cette habituée des tournées dirige depuis six ans l’Association canadienne de musique sur scène (ACMS) et assiste à la remise des prix Juno depuis déjà dix ans. 

Toutefois, ce voyage pourtant coutumier et tant attendu suscite cette fois-ci une anxiété inusitée. Et pour cause. La veille, l’OMS a déclaré qu’il y avait bel et bien pandémie, et le gouvernement Trudeau promet alors 1 G$ en fonds de secours. La National Basketball Association (NBA), dont au moins un joueur, Rudy Gobert, a reçu un test positif deux jours après un match contre les Raptors de Toronto, devient le premier organisateur d’événements d’envergure en Amérique du Nord à suspendre ses activités : les risques que comportent les rassemblements intérieurs sont évidents.

Erin Benjamin est encore devant chez elle quand son téléphone sonne. « Ne prends pas l’avion », la prévient une de ses relations, aux Juno. Pour la première fois en 32 ans, le grand spectacle sera annulé.

Scènes vides, festivals désertés, salles de concert abandonnées… les images se bousculent dans sa tête; les larmes coulent, irrépressibles. Elle rentre chez elle. « Qu’y a-t-il, maman? » demande la petite Toby, inquiète. Mme Benjamin tente de trouver les mots justes. Comment expliquer à une enfant de 12 ans ce qui se profile à l’horizon? Dire qu’un virus incontrôlable menace d’effondrement des industries entières? Que d’innombrables emplois sont sur le point de disparaître? Qu’un maillon essentiel de notre tissu culturel va être mis en lambeaux? Elle soupire : « On n’est pas sortis de l’auberge! »

Wayne Coyne, l'homme de paille de Flaming Lips, préformant pour les fans à l'intérieur de bulles protectrices en 2020.Wayne Coyne, chanteur du groupe The Flaming Lips, reste dans sa bulle, distanciation oblige, pendant ce concert donné en 2020. (Photo Scott Booker/Warner Records/CNN)

Quelques heures, la nouvelle de l’annulation des Juno s’est répandue comme une traînée de poudre. En fin de journée, nombre de géantes du spectacle donnent un coup de frein brutal. Live Nation, principal promoteur mondial, suspend tous ses concerts. La LNH emboîte le pas à la NBA en interrompant sa saison. Les théâtres ferment. Les événements phares, comme le Festival de jazz de Montréal, le Calgary Stampede, le Festival de Stratford, le Festival international du film de Toronto – bref, presque tous les rassemblements publics –, seront annulés.

Les arts de la scène seront parmi les plus durement touchés. Pour des raisons de santé publique et de sécurité, la quasi-totalité des activités s’arrête.

Ce pilier culturel et économique (72 000 emplois) pèse environ 3 G$ dans le PIB. Et, depuis bientôt un an, les encaissements fondent : stades de 60 000 places, théâtres de 200 places, tout a fermé. Selon un rapport de la revue Pollstar, qui brosse un tableau du secteur des concerts à l’échelle mondiale, les arts de la scène et l’événementiel ont perdu dans les 30 G$ en 2020. Malgré les solutions novatrices adoptées sur les chapeaux de roue (concerts en ligne et « bulles » des ligues sportives, par exemple), on est encore infiniment loin du retour à la normale.   

« Nous n’avons pas trouvé les mots pour décrire ce qui se passe. Cataclysme, catastrophe, peut-être. Nous sommes au bord d’un précipice et sur le point de perdre un pan entier de notre infrastructure culturelle », se désole Erin Benjamin.

À la tête de l’ACMS, Mme Benjamin représente les grands joueurs de l’écosystème qui encadre les musiciens et les fait évoluer sur scène, à savoir salles de concert, théâtres, festivals, agents, gérants, billetteries, fournisseurs en tout genre. Dans la foulée de la COVID-19, elle a fait pression pour que les pouvoirs publics appuient ceux qui se produisent sur scène et tous les intervenants qui les secondent, dans les coulisses et ailleurs.

Erin Benjamin copréside aussi un groupe représentant les musiciens qui jouent en direct (Ontario Live Music Panel) et a collaboré étroitement avec Lisa MacLeod, ministre des Industries du patrimoine, du sport, du tourisme et de la culture, pour s’assurer que les intervenants du milieu bénéficieraient des filets de sécurité, comme la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Le fédéral avait débloqué environ 1 G$ en aide, mais, au départ, les artistes qui percevaient des redevances de diffusion en continu (autant dire trois fois rien pour la plupart) étaient exclus. Mme Benjamin et son groupe ont réussi à obtenir une exemption. Cela dit, en mai, 70 % des membres de l’ACMS affirmaient ne pas être admissibles au soutien offert par le gouvernement

Erin Benjamin a également été de ceux qui ont dirigé la Coalition des entreprises les plus touchées, qui regroupe une centaine de partenaires, dont l’ACMS, la CAPACOA, l’Association des hôtels du Canada et les offices du tourisme des pôles touristiques. La Coalition a élaboré des propositions et donné des orientations à long terme pour aider les secteurs affaiblis qu’elle défendait à rester à flot et les protéger contre de futures catastrophes.

Quand la pandémie a fait irruption sur la scène musicale, elle a tout détruit sur son passage, ou presque. À quelques rares exceptions près (comme ceux qui détiennent tous les droits sur leur musique, tels le rappeur Jay-Z et Metallica), c’est la scène qui fait vivre les musiciens. Car le paysage s’est métamorphosé. Les modèles traditionnels ont volé en éclats, et la vente de disques (« C’est quoi, un disque? ») ne rapporte rien. On mise sur la diffusion numérique en continu, qui, pour bien des artistes, n’a pour corollaire que de minuscules droits (voir le graphique à la page suivante).

« Les trois quarts de la rémunération proviennent des tournées », tranche Shane Matthewson, un CPA et batteur de 37 ans, lauréat d’un prix Juno. Il s’est produit pendant quelques années avec le groupe KEN Mode, puis, en 2016, il a décidé de se consacrer à MKM Management Services, son cabinet de Winnipeg. Interrogé par ses clients musiciens (toujours en tournée), il aura passé les trois premiers mois de la pandémie à éplucher les mesures des autorités fédérales relatives à l’aide débloquée en réaction à la COVID-19. Son objectif : répondre aux dizaines de courriels quotidiens de sa clientèle, qui voulait savoir à quels fonds et appuis elle avait droit pour compenser l’effondrement des rentrées. « C’était un véritable cauchemar, les choses changeaient souvent. »

Le plus affligeant? Peut-être la fermeture des salles de spectacle. « Plus il y a de lieux de diffusion musicale, plus il y a d’emplois, et plus l’économie municipale se développe », lisait-on dans un rapport de 2020, publié par City Lab. 

Incapables de payer leur loyer et écrasées par les taxes foncières, au moins 13 salles de spectacle ont fermé à Toronto pendant les neuf premiers mois de la pandémie, dont The Mod Club et The Boat, de Kensington Market, qui avaient lancé de nombreux artistes. Selon une étude conjointe de l’ACMS et de la Ville de Toronto (novembre 2020) intitulée Re:Venue, chaque fermeture représente un manque à gagner de 575 000 $ pour le PIB et de 148 000 $ en taxes et impôts, au provincial comme au fédéral. En temps normal, ces lieux auraient accueilli environ 5 000 musiciens par an et assuré près de 200 emplois (billetterie, graphisme, service des boissons, sonorisation, éclairage, sécurité, assurance), tous balayés en raison de l’effet domino. Au total, on aurait perdu 554 000 touristes, qui ne se sont pas présentés à des concerts à Toronto en 2020, privant l’économie provinciale d’environ 369 M$ en recettes brutes. Les autorités municipales ont adopté des mesures d’allégement fiscal de 1,7 M$. Pourtant, sur les 177 établissements étudiés, dans 96 % des cas, la direction déclarait craindre la faillite.

Frank Cadillac de Neon Dreams se produit pour un concert virtuel dans une salle couverte de papiers et de citations manuscrites.Frank Cadillac, du groupe Neon Dreams, en pleine performance virtuelle lors des Juno 2020. (Photo de CBC Music)

Le 29 juin, quelques mois après s’être exclamée « On n’est pas sortis de l’auberge! », Erin Benjamin s’installait avec ses enfants sur le canapé pour regarder les prix Juno, en ligne et en direct : événements et spectacles en diffusion numérique, concerts au ciné-parc et autres divertissements virtuels comblaient le vide. De quoi générer quelques revenus pour les musiciens, qui ne demandent qu’à se produire sur scène, et mettre quelque chose sous la dent des spectateurs affamés, en manque de musique. (Le groupe rock The Flaming Lips a même donné un concert futuriste où chacun – musicien ou spectateur – était niché dans sa propre bulle de plastique transparent.)

Pourtant, un tiers à peine des Canadiens interrogés au nom de Music Canada, association sans but lucratif, disent avoir assisté à une représentation en direct sur une plateforme numérique depuis l’aube du confinement. Certes, les efforts déployés pour donner une bouffée d’oxygène aux arts sont applaudis. Reste que nul n’est prêt à pérenniser le mode virtuel. « Je n’ai pas encore rencontré un seul artiste satisfait de ce qu’il vit », prévient Erin Benjamin.

S’il est un virage qui force l’admiration, c’est peut-être celui qu’a pris le sport professionnel, un monde où la présence physique des partisans – ventes de billets et autres recettes des jours de match – représente grosso modo 40 % du chiffre d’affaires des équipes. Du côté du basketball, la NBA a perdu dans les 695 M$ US, qui se sont envolés quand elle a dû annuler 258 matchs dès mars dernier.   

En juin, la NBA saisit la balle au bond. Elle jouera le reste de la saison séquestrée à Walt Disney World, à Orlando, devant des gradins vides. Le « basketball dans une bulle » a servi de modèle aux autres ligues, du moins à celles dont les poches sont bien remplies, pour s’adapter en toute sécurité et poursuivre leurs activités. Au total, la NBA aurait dépensé 180 M$ pour assurer le passage à la bulle. Il lui a fallu construire des terrains et se procurer des milliers de trousses de dépistage rapide de la COVID-19. Une opération onéreuse, mais qui lui a valu d’éviter une hémorragie supplémentaire de 1,5 G$ US en revenus télévisuels perdus : ces revenus constituent ses principales recettes. Et le hockey? La LNH a également créé ses propres bulles, à Toronto et à Edmonton, et a marqué des points elle aussi en répondant aux attentes des partisans. Le virus a mordu la poussière : aucun test positif à la COVID-19 dans les bulles de la NBA et de la LNH.

Les joueurs de la Ligue majeure de baseball et de la National Football League, eux, ont évolué dans les stades habituels, sans partisans (ou devant une poignée de privilégiés). On a observé un certain nombre d’éclosions. D’autres associations, comme la Ligue canadienne de football et la Ligue canadienne de hockey, ont suspendu leurs activités. 

La NBA et la LNH ont entamé la saison dans des arénas vides dans l’espoir que la propagation du virus s’atténuera à mesure que la saison 2021 s’achèvera, et que les partisans en possession de billets retrouveront le chemin des tribunes, même à capacité réduite. Pour limiter les déplacements, surtout transfrontaliers, la LNH a créé une division canadienne. Les équipes qui vivent sous le soleil envisagent de disputer leurs matchs dehors, pour que le public soit au rendez-vous. Pendant ce temps, les Raptors de Toronto, la seule équipe de la NBA établie au Canada, se sont délocalisés à Tampa.

Mordue de basketball depuis les victoires des Raptors en 2019, la Torontoise Neha Kohli suit de près la bulle de la NBA. Humoriste, actrice et CPA, elle n’a pas d'emblée saisi la gravité de la pandémie. « Le déni a régné dans le milieu du spectacle. On se disait qu’il suffirait de quinze jours, et tout serait réglé. » Avant le déferlement du coronavirus, l’humoriste avait monté son propre spectacle aux épisodes multiples, She’s All That. Elle avait aussi joué dans des troupes et passait des auditions, chaque jour à certains moments. Les pieds sur terre, Neha Kohli a également fondé un cabinet, NK Consulting, où elle s’affaire quand la période des impôts bat son plein. Le reste de l’année, la cadence ralentit, et elle se consacre à sa carrière d’actrice. Dans le sillage de la pandémie, faute de monter sur les planches, elle a pu développer son activité de conseil.

« Être CPA m’a donné l’avantage de pouvoir gagner ma vie, régler mes mensualités hypothécaires, rester à jour. Une stabilité qui m’a permis de prendre bien des risques. »

Clubs de comédie fermés, auditions plus rares, qu’importe. Audacieuse aux cent talents, Neha Kohli en profite pour écrire des scénarios et donner des cours de comptabilité au Centennial College, à l’Université York et au Programme de formation professionnelle de CPA Ontario. En mode virtuel, bien sûr.

À l’heure où ils s’adaptent à une nouvelle réalité, certains artistes cherchent de nouveaux rôles. Les comédiens du Festival de Stratford se tournent vers le cinéma et la télévision; des humoristes comme Neha Kohli planchent sur des scénarios à proposer aux producteurs et aux organismes subventionnaires. Mais attention, pour la grande majorité des artisans de la scène, la réalité se montrera implacable : « Certains auront toutes les peines du monde à émerger sans y laisser des plumes, sans avoir à changer de carrière. »

Cette crainte taraude tous ceux qui ne vivent que pour la scène. Dans le milieu de la musique, Erin Benjamin redoute un « véritable exode ».

Néanmoins, on s’active déjà pour que concerts et festivals d’envergure reviennent à l’affiche en 2021. Il y a trois ans, Live Nation et Ticketmaster ont conclu une alliance avec Blink Identity et CLEAR Health Pass, spécialistes de la reconnaissance faciale haute vitesse. L’objectif? Adopter de nouvelles fonctions de billetterie pour savoir si les spectateurs ont reçu un test négatif à la COVID-19 ou s’ils ont été vaccinés. « Alors, les U2 de ce monde vont repartir en tournée. Tant mieux! » s’exclame Shane Matthewson. « Mais les autres, les petits? J’ai des clients qui se remettent en question, qui pensent à se reconvertir. Agent immobilier, pourquoi pas? Le confinement risque d’asséner le coup de grâce à de nombreux groupes. »

« On ne s’en fait pas trop pour Drake, reconnait Mme Benjamin. Mais on s’inquiète pour nos voisins, nos amis, notre famille. C’est leur gagne-pain. »

Au Canada, environ 384 G$, soit 19 % du PIB, ont été consacrés à l’aide et à la relance, pour contrer les ravages de la COVID-19. La reprise sera difficile, ce qui rend l’effondrement soudain des arts de la scène encore plus déplorable. Le redressement du pays sera d’autant plus ardu qu’un pan entier de l’économie étouffe.

Erin Benjamin sait que le gouvernement a déjà porté secours aux artistes et s’en dit reconnaissante, mais elle souligne que les arts de la scène dépérissent. La Coalition des entreprises les plus touchées a rédigé quelques recommandations, présentées à l’administration fédérale, pour éviter le pire. 

Que faire? Bonifier les subventions salariales, d’abord. Rehausser les subventions des coûts fixes (on pense aux équipements, aux salles, où les factures s’accumulent), ensuite. Débloquer des liquidités, enfin, pour éviter l’endettement à outrance des organisations, inéluctable si la caisse est vide.   

Selon Mme Benjamin, il n’y aura pas de sortie de crise sans continuité de l’aide sectorielle. Les intervenants de la musique sur scène ont reçu 23 M$ dans le cadre du programme sectoriel d’aide d’urgence de Patrimoine canadien. En septembre, les membres de l’ACMS ont commencé à percevoir une aide, qui se situait entre 5 000 $ et 150 000 $, selon l’ampleur des activités et celle des pertes essuyées. « C’est un bon début. Mais il faut faire plus, pour réduire le gouffre abyssal qui sépare l’idée de la réalité. » 

Les nombreux acteurs du monde du spectacle sont, comme nous tous, à la merci du coronavirus et du déroulement sans heurts de la vaccination. L’espoir pointe à l’horizon, toutefois. Les festivals de musique organisés en décembre 2020 à Taïwan et en Australie, où la COVID-19 avait été jugulée, offrent des échappées sur l’avenir. Au retour des beaux jours, on organisera volontiers des manifestations en plein air.

Mme Benjamin espère que les interventions de groupes comme l’ACMS et la Coalition porteront leurs fruits, pour que survivent les arts de la scène, et que les autorités répondront à l’appel. « Le milieu des arts ne demande qu’à renaître, mais vu les lourdes pertes d’infrastructures, il sera difficile de se remettre en selle, de se reconstruire. Protégeons aujourd’hui les assises d’une relance qui se concrétisera demain. »

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Culture techno

Blink Identity, choisie par Ticketmaster pour fournir des services de reconnaissance faciale à l’occasion des concerts, a été créée par deux développeurs en biométrie qui ont aussi travaillé pour les militaires américains. L’identification se fait en mouvement, afin d’éviter la congestion aux points d’entrée. Ce n’est qu’une des innovations qui pourraient s’inviter sur les lieux de divertissement.

D’autres nouveautés technologiques apparaissent pour assurer la sécurité au retour des événements en direct.

AEG, au deuxième rang des promoteurs de concerts d’Amérique du Nord, obligé de mettre à pied 15 % de l’effectif à la suite de la pandémie, parie sur les innovations techniques en tout genre. Grâce à une application de billetterie numérique et à des capteurs à distance, AEG entend offrir au spectateur un accès sans contact, de l’achat des billets à l’entrée sur place et aux commandes en kiosques de restauration. Inévitablement, le promoteur en saura davantage, par la même occasion, sur les habitudes de sa clientèle.

La combinaison de protection Micrashell du studio californien Production Club semble tout droit sortie de l’univers futuriste de Tron. Hermétique, dotée d’un mécanisme de ventilation aussi performant qu’un masque N-95, dit-on, elle s’ajuste à la tête et au tronc. Le spectateur l’enfilera avant de se présenter à un concert, et, grâce à une application, il contrôlera le niveau des haut-parleurs, fichés dans le casque et le masque.

Ticketmaster fera appel au cellulaire des clients pour vérifier leur statut COVID (test et vaccination), grâce à des partenaires comme CLEAR, spécialisée en identification biométrique dans les aéroports depuis 2005. Pour les organisateurs d’événements, Ticketmaster a développé SmartEvent, une trousse numérique qui garantit l’observation des protocoles de sécurité. Entre autres innovations, une billetterie sans contact, un outil d’ordonnancement des horaires pour éviter l’attente, et un algorithme d’agencement et d’attribution des sièges qui assure la distanciation physique.