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Une femme utilise son téléphone pour un achat en magasin.
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Systèmes de paiements numériques : un retard à combler pour les petites entreprises

Grâce aux moyens de paiement innovants, les petites entreprises peuvent rester compétitives et faire croître leur clientèle.

Une femme utilise son téléphone pour un achat en magasin.À présent que nombre de consommateurs canadiens adoptent les paiements numériques, les petites entreprises doivent se mettre à la page. (Getty Images/Luis Alvarez)

Les paiements numériques constituent un des domaines à plus forte croissance pour les petites entreprises. Alors que la majorité des grandes entreprises ont déjà mis en place le traitement numérique des paiements, les petites et moyennes entreprises (PME) qui n’ont pas encore franchi le pas doivent rattraper leur retard.

L’adoption des paiements numériques s’est accélérée au cours des deux dernières années, mais « les principales préoccupations des PME pendant la pandémie étaient d’améliorer l’efficience globale, d’investir dans leur activité et de se désendetter », souligne Jon Purther, directeur, Renseignements sur le marché, Paiements Canada. « Les ventes, les dépenses et la rentabilité étaient des questions importantes. Les petites entreprises sont les moins susceptibles de considérer l’innovation en matière de paiements comme essentielle pour soutenir leur activité. »

Ainsi, selon une récente étude de Paiements Canada, c’est le cas de seulement 22 % des PME, contre 38 % des grandes PME et 47 % des entreprises commerciales.

QUELS SONT LES RISQUES DE NE PAS PASSER AU NUMÉRIQUE?

Les petites entreprises qui n’adoptent pas les options de paiement modernes risquent de perdre leur capacité à attirer et à fidéliser les clients, et peuvent passer à côté d’occasions commerciales déterminantes. Le Rapport canadien sur les modes et les tendances des paiements 2022 de Paiements Canada a montré que plus de quatre Canadiens sur 10 sont passés au numérique ou au sans contact (pas seulement pour les paiements ponctuels et quotidiens) et ne comptent pas revenir en arrière. « Les entreprises ne peuvent pas ignorer ce phénomène », ajoute Jon Purther.

« Si les petites entreprises n’acceptent pas toutes les formes de paiement en ligne, elles risquent de perdre des clients », affirme Mahesh Kedia, vice-président, Stratégies de mise en marché et administration des recettes, à Marqeta, un fournisseur de services pour plateformes de paiement. « Bien souvent, les gens ne veulent pas transmettre leurs renseignements bancaires personnels ou ceux de leur carte de crédit à de petites entreprises et préfèrent utiliser des portefeuilles en ligne. »

La demande provient aussi des fournisseurs, confirme Jon Purther. « Pour autant qu’on puisse en juger, les paiements numériques offrent beaucoup plus d’occasions aux petites entreprises d’améliorer leurs relations avec les fournisseurs et d’obtenir des produits plus rapidement. »

Tout indique que les paiements de la chaîne d’approvisionnement passent au numérique à un rythme soutenu. Selon Jon Purther, 80 % de toutes les opérations entre acheteurs et fournisseurs pourraient être numériques d’ici 2025.

QUELS SONT LES AVANTAGES DES PAIEMENTS NUMÉRIQUES?

Le traitement numérique des paiements permet d’améliorer l’efficience globale et le flux de trésorerie. « La clé, ce sont des paiements rapides en toute simplicité, y compris lorsqu’il s’agit de payer plusieurs fournisseurs. Avec un paiement plus rapide, on peut rationaliser ses activités, voire profiter de réductions », précise Mahesh Kedia.

« Les solutions de paiement modernes aident aussi parfois les entreprises à réaliser d’importantes économies de temps et d’argent, car elles réduisent la dépendance à l’égard des chèques et autres documents papier, dont le traitement est souvent plus coûteux et nécessite un travail manuel », constate Lisa Lansdowne-Higgins, première vice-présidente, Transformation organisationnelle et dépôts d’entreprise, RBC. « Des données essentielles, telles que les détails relatifs à la facture, des messages de l’expéditeur ou d’autres informations contextuelles, peuvent accompagner chaque paiement. Les entreprises ont ainsi la possibilité de rapprocher automatiquement les opérations et de rationaliser les processus administratifs qui exigent beaucoup d’heures de main-d’œuvre. »

Les petites entreprises font face à un obstacle de taille, qui peut être atténué grâce aux outils numériques : la fraude aux paiements. Selon Jon Purther, les entreprises étaient plus susceptibles que les consommateurs d’en être victimes en 2021. « Les petites entreprises ont tout particulièrement vu une augmentation des tentatives de fraude au paiement, comme la fraude par carte de crédit ou la fraude électronique. Or, les nouvelles options de paiement permettent d’accroître la sécurité, la protection et la commodité. Une entreprise sur deux considère que le commerce électronique et les systèmes mobiles sont plus sûrs que le papier et les cartes pour effectuer et recevoir des paiements. »

PAR OÙ COMMENCER?

Mahesh Kedia recommande d’étudier le marché et les fournisseurs lorsqu’on évalue les options disponibles. « Assurez-vous de choisir la solution qui s’adapte le mieux à votre pays, à vos services et à votre secteur. Votre offre vise-t-elle des entreprises ou le grand public? Payez-vous des fournisseurs canadiens ou étrangers? Il existe, par exemple, des plateformes qui automatisent les paiements internationaux en devises. »

Il suggère de commencer par s’adresser aux fournisseurs de services financiers pour connaître les options disponibles. Les acteurs de la technologie financière et des nouvelles solutions de paiement proposent une gamme de services de paiement qui ne nécessitent qu’une simple intégration de l’API.

« Les organisations qui utilisent plusieurs produits de paiement, y compris ceux de la Chambre de compensation automatisée (CCA, ou ACH en anglais), les cartes de crédit, les chèques et les virements, ont du mal à intégrer les données de ces outils dans des plateformes administratives telles que QuickBooks, Sage et Xero », explique Lisa Lansdowne-Higgins. « Heureusement, les progrès technologiques rendent possible la communication entre deux applications ou systèmes différents, et donc l’intégration des solutions logicielles de comptabilité avec les produits de paiement et les plateformes bancaires. »

Les petites entreprises doivent savoir que les frais applicables varient en fonction des options choisies et du nombre d’opérations traitées. Ainsi, plusieurs plateformes de commerce en ligne n’imposeront pas de frais initiaux pour une mise en œuvre typique, mais factureront un certain pourcentage du montant de chaque opération en plus de certains frais de traitement minimes, ou choisiront des frais fixes établis en fonction du nombre d’opérations. « Si la mise en œuvre initiale suppose une grande personnalisation, des frais pourront s’appliquer », précise Mahesh Kedia.

Des frais mensuels minimums peuvent aussi être exigés, ajoute-t-il. « L’idée est alors d’éviter qu’un marchand – dont la présence sur la plateforme entraîne des coûts pour celle-ci – utilise peu ou pas ses services. Ces frais sont parfois annulés à partir d’un certain nombre d’opérations. »

« Quelle que soit leur décision, les entreprises ne peuvent pas se permettre d’attendre beaucoup plus longtemps », tranche Jon Purther. « Elles doivent engager leur transition dès maintenant, si ce n’est pas déjà fait. »

EN SAVOIR PLUS

Vous pouvez en apprendre davantage sur les bouleversements apportés par ces nouvelles formes de paiement dans le monde des affaires grâce aux analyses approfondies proposées récemment par Jon Purther et Mahesh Kedia à la conférence virtuelle Finances sans frontières de CPA Canada le 3 novembre 2022. Et vous trouverez dans nos ressources pour les PME des conseils sur la gestion des finances de votre organisation.