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Impôts

Déclaration de revenus : quelques conseils avisés

Que vous ayez ou non décidé de confier la préparation de votre déclaration à un CPA, mettez vos dossiers en ordre au préalable.

Femme examinant des documentsSi vous ne savez pas trop quoi fournir à votre comptable, ayez une brève conversation avec lui au préalable, pour vous faire une idée. (Shutterstock/Rawpixel.com)

Organisez-vous pour simplifier les étapes de préparation de votre déclaration de revenus. Vous recevrez plus vite un éventuel remboursement et vous réduirez les risques de faire sourciller les agents du fisc.

Voici six conseils de CPA pour vous aider à faire votre devoir de citoyen d’ici l’échéance du 30 avril.

1. FAIRE LE POINT

Commencez par jeter un coup d’œil à votre avis de cotisation de l’an dernier. Réfléchissez. Y a-t-il eu du nouveau dans votre vie (situation de famille, changement de nom, adresse, employeur)? Tâchez de voir si les changements auront une incidence sur le calcul de vos impôts. Avez-vous une obligation de déclaration? Par exemple, si vous avez vendu votre résidence principale, vous devez le signaler, même si vous n’aurez aucun impôt à payer.

« Certains oublis font toute une différence. Je pense aux contribuables qui préparent eux-mêmes leur déclaration », explique Stefanie Ricchio, CPA, du cabinet Balance the Five. « Et si vous confiez la tâche à quelqu’un, mettez-le au courant de tout changement marquant. Il ne faut rien négliger. L’avis de cotisation de l’an passé n’indique pas si vous êtes maintenant mariée, divorcée ou veuve. Vous devez prévenir le préparateur. »

2. VÉRIFIER S’IL MANQUE QUELQUE CHOSE

Avez-vous oublié, l’an passé, des déductions ou des crédits à appliquer dans la déclaration de l’année suivante?

Frais médicaux, crédit d’impôt pour personnes handicapées, crédit pour aidants naturels, cotisations syndicales, permis d’exercice, crédit pour frais de scolarité, frais de déménagement : autant d’exemples de déductions ou de crédits que les contribuables omettent parfois. Il importe donc de conserver (et éventuellement de remettre au préparateur) tous les reçus pertinents pour vous en prévaloir.

« Ce sont là des facteurs importants pour faire baisser vos impôts », rappelle Stan Swartz, CPA, d’Infomoney Solutions. « Notez tout élément qui a des chances d’alléger le fardeau fiscal. »

Cette année, des modifications ont été apportées. Citons par exemple l’impôt sur le revenu fractionné et le nouveau paiement de l’incitatif à agir pour le climat (celui-ci concerne les résidants des provinces admissibles – Nouveau-Brunswick, Ontario, Manitoba et Saskatchewan).

3. ORGANISER SA PAPERASSE

Rien de pire, pour un CPA, que de recevoir un fatras de reçus et d’enveloppes à classer avant de commencer à travailler, selon M. Swartz. Si vous ne savez pas trop quoi fournir à votre comptable, ayez une brève conversation avec lui au préalable, pour vous faire une idée.

« Donnez-lui des renseignements aussi détaillés que possible pour accélérer et simplifier les étapes; les résultats n’en seront que meilleurs », ajoute-t-il.

Mme Ricchio, de son côté,  rappelle qu’il faut s’assurer d’avoir reçu ou téléchargé tous les documents nécessaires. Il manque quelque chose? Vérifiez auprès de l’émetteur du feuillet (employeur, organisme ou établissement financier) ou encore consultez le site Mon dossier de l’ARC, notamment si vous avez touché des prestations d’assurance-emploi.

« Déterminez la meilleure méthode de classement pour rassembler tout le nécessaire. S’il manque un élément, votre préparateur ne peut pas deviner; il travaille à partir de ce qu’il a en main. »

4. CLASSER SES REÇUS

Si vous travaillez comme indépendant ou exploitez une entreprise, triez vos reçus et autres papiers par catégories logiques : dépenses à déduire, calculs du coût des ventes, récapitulatifs de TPS/TVH ou TVQ. Pensez à saisir ces chiffres dans une feuille Excel ou, si l’idée ne vous sourit guère, à les présenter dans un tableau sur papier, conseille M. Swartz. Vous devrez aussi le faire si vous êtes propriétaire et recevez des revenus de location, ou si vous déduisez des frais à titre d’employé.

« Vous avez avantage à résumer les choses avec clarté, pour que votre comptable puisse préparer votre déclaration sans difficulté. Les résultats n’en seront que meilleurs pour vous. »

Un conseil pour l’an prochain : Mme Ricchio vous suggère de rassembler vos papiers au fur et à mesure. Classez-les comme il se doit et rangez-les en lieu sûr. Ainsi, quand arrivera le mois de février, vous ne serez ni pris au dépourvu ni bousculé.

« Il est essentiel d’être ordonné pour éviter toute omission – le préparateur travaillera en fonction de ce qu’il a sous les yeux. S’il n’est pas au courant d’une information ou si vous l’avez oubliée vous-même, il va de soi que votre solde à payer n’en tiendra pas compte. »

5. COMPRENDRE LA MÉCANIQUE

Pour Stan Swartz, vous avez intérêt à vous informer sur les rouages du système fiscal, que vous prépariez votre déclaration vous-même ou que vous fassiez appel à un professionnel. Familiarisez-vous avec le calcul de vos revenus, les déductions et crédits auxquels vous avez droit, et le résultat du processus, qui aboutira à un remboursement ou à un solde à payer.

« L’essentiel à retenir, c’est que vous devez comprendre les choix à faire, les chiffres à indiquer et les étapes à suivre pour préparer une déclaration de revenus. »

Si vous faites appel à un professionnel, demandez-lui des explications et des commentaires pour en tirer des apprentissages, une fois qu’il vous aura remis votre déclaration.

« Évitez de perdre du temps avec des détails au début du processus. Je vous conseille plutôt de passer à travers votre déclaration avec le comptable une fois celle-ci complétée », ajoute-t-il.

M. Swartz recommande aussi de s’inscrire à Mon dossier (le portail en ligne de l’ARC). Vous pourrez y consulter l’historique de vos déclarations et y vérifier l’exactitude de toutes les informations pour les mettre à jour si nécessaire.

6. ASSUMER SES RESPONSABILITÉS

Mme Ricchio considère elle aussi qu’il incombe au contribuable de se renseigner sur les questions fiscales et d’assumer ses responsabilités. La loi oblige tout contribuable à produire une déclaration annuelle, même si la tâche peut sembler lourde. Par ailleurs, sachez qu’il y a des limites à ce que votre comptable peut faire pour réduire le solde à payer ou, dans le meilleur des cas, obtenir un remboursement, dans le respect des dispositions fiscales réglementaires et législatives. Il peut certes alléger votre fardeau, mais au bout du compte, vous êtes responsable de vos affaires fiscales, une fois votre déclaration soumise, précise Mme Ricchio.

« C’est là qu’entre en jeu la responsabilisation, soutient Mme Ricchio. Omettre de produire sa déclaration n’est pas une solution. Certains donnent comme prétexte que c’est trop complexe. Mais il est étonnant de voir que dans la plupart des cas, c’est de la nonchalance. En plus, dans certains cas relativement simples, le retardataire se nuit; il finit par passer à côté d’avantages auxquels il a droit. »

CONNAÎTRE SES DROITS, LES FAIRE VALOIR

Enfin, ajoute M. Swartz, commencez par respecter la date limite d’envoi de la déclaration. Par la suite, si l’ARC veut entreprendre un examen plus approfondi de votre dossier, sachez que vous avez des droits; voyez la Charte des droits du contribuable pour vous informer. Pensez à consulter un fiscaliste si l’enquête va au-delà des questions de base ou d’une demande de pièces justificatives manquantes.

« Consulter la Charte, c’est un point de départ quand on pense qu’on aura des démêlés avec l’ARC. Les citoyens ne sont pas toujours conscients de leurs droits, mais ils ont tout intérêt à les connaître. »

DEMANDER UN COUP DE MAIN

Certains contribuables peuvent se prévaloir du Programme communautaire des bénévoles en matière d’impôt offert par des bénévoles avec le soutien de l’ARC. Et si vous êtes CPA, sachez que vous pouvez proposer vos services afin d’aider des citoyens vulnérables à produire leur déclaration.