Passer au contenu principal
Femme d'affaires au tableau blanc menant à une réunion dans une salle de conférence
Canada
PME

De plus en plus de Canadiennes s’établissent à leur compte malgré les obstacles

Bien que les femmes entrepreneures soient toujours beaucoup moins nombreuses que les hommes, cela ne les empêche pas de tracer leur route.

Femme d'affaires au tableau blanc menant à une réunion dans une salle de conférence À l’échelle mondiale, les Canadiennes arrivent au premier rang pour ce qui est de fonder et d’exploiter leur propre entreprise. (Getty Images/Hero Images)

Au Canada, les femmes qui souhaitent fonder une entreprise se heurtent à des obstacles indéniables.

Selon un rapport de Statistique Canada sur les femmes et le travail rémunéré publié en 2017, les femmes représentaient 39 % des travailleurs autonomes en 2015. Il s’agit là d’une amélioration notable par rapport à 1976 – on ne recensait alors que 17 % de travailleuses autonomes contre 83 % d’hommes –, mais l’écart demeure substantiel.

Malgré la lenteur des progrès, les entrepreneures injectent bon an mal an 148 milliards de dollars dans notre économie, d’après Startup Canada. En fait, à l’échelle mondiale, les Canadiennes arrivent au premier rang pour ce qui est de fonder et d’exploiter leur propre entreprise d’après le Global Entrepreneurship Monitor (GEM) Canada Report on Women’s Entrepreneurship, un rapport faisant état de l’activité entrepreneuriale au féminin en 2015-2016.

« On observe un essor de l’entrepreneuriat dans l’économie canadienne depuis 20 ans, et les femmes sont en première ligne. Elles créent des entreprises à un rythme souvent plus rapide que les hommes », souligne Karen Hugues, auteure de l’étude du GEM et professeure à l’Alberta School of Business et au Département de sociologie de l’Université de l’Alberta.

ON N’ARRÊTE PAS LE PROGRÈS

Dans son budget de 2018, le gouvernement fédéral a lancé la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat. Celle-ci a pour objectif de doubler le nombre d’entreprises dirigées par des femmes au Canada d’ici 2025 et d’aider ces dernières à surmonter les obstacles à leur croissance, comme la difficulté à obtenir des capitaux.

Dans le cadre de cette stratégie, la Banque de développement du Canada (BDC), société d’État et seule banque du pays vouée exclusivement aux entrepreneurs, rendra des capitaux accessibles à des entreprises exploitées majoritairement par des femmes à hauteur de 1,4 milliard de dollars d’ici 2021. La BDC s’est aussi engagée à soutenir l’acquisition des connaissances nécessaires à la progression des femmes dans leur parcours entrepreneurial.

CPA Canada et la BDC ont fait équipe pour pallier le manque de formations destinées aux femmes. Ainsi, la BDC a organisé la tournée « On parle affaires », une série d’ateliers d’une journée, enrichis de contenus préparés par CPA Canada, qui ont été offerts gratuitement dans 13 villes canadiennes en 2018 et en 2019. Cette tournée se terminera à Ottawa le 19 mars 2019.

« Ces femmes dirigent une entreprise et veulent la faire croître », a souligné Laura Didyk, CPA, CMA, vice-présidente et championne nationale de l’initiative à l’intention des femmes entrepreneures à la BDC. « Les ateliers de la tournée portent sur tous les aspects fondamentaux qu’elles doivent prendre en compte, notamment l’effectif et la culture, les chiffres, la stratégie d’affaires et ce dont elles ont besoin pour réussir. »

SURMONTER LES OBSTACLES

CPA Canada a conçu un atelier d’une heure sur les finances qui est présenté dans le cadre de la tournée. Intitulé Histoire de chiffres, cet atelier vise à corriger une lacune dans le paysage de la littératie financière : l’examen des chiffres d’un point de vue narratif.

« Cette séance n’est pas expressément réservée aux entrepreneures, explique Li Zhang, directrice de projets, Responsabilité sociétale, à CPA Canada. Elle s’adresse à toute personne aspirant à aller au fond des choses. Par exemple, au lieu de vous dire seulement “Voici les ratios qu’il faut connaître”, on vous dira “Voici les ratios qu’il faut connaître, et voici ce qu’ils signifient pour votre entreprise”. »

Animée par Janice McDonald, entrepreneure primée et présidente de The Beacon Agency, et Clare Beckton, cadre en résidence au Centre for Research and Education on Women and Work (Université Carleton), cette journée vise à sortir les femmes de leur quotidien.

« De nombreuses propriétaires d’entreprise consacrent tout leur temps à leur entreprise, fait remarquer Mme Didyk. Cet atelier les libère pour une journée, leur donne l’occasion de réfléchir à ce dont elles ont besoin pour progresser. »

Selon les commentaires reçus l’an passé par la BDC, la partie sur l’établissement de relations est la plus utile de la journée, poursuit Mme Didyk.

« Tous les entrepreneurs ont besoin de réseaux, précise-t-elle. Or, les femmes tendent à établir des réseaux moins étendus au début, puis elles se rendent compte qu’il leur faut les élargir. »

LE SAVIEZ-VOUS?

Les femmes représentent 44 % des membres actuels de CPA Canada (actifs et retraités).

Selon le dernier examen* de l’information concernant les pratiques en matière de gouvernance réalisé par les Autorités canadiennes en valeurs mobilières, 66 % des émetteurs comptaient au moins une femme à la haute direction (4 % comptaient une femme au poste de chef de la direction et 14 %, au poste de chef des finances). De plus, 15 % des postes d’administrateurs étaient occupés par des femmes, une hausse de 3 % par rapport à l’année précédente.

Les entrepreneures désireuses de développer leur entreprise ont jusqu’au 15 mars pour s’inscrire au prochain atelier de la tournée « On parle affaires ».

* L’examen a été mené par les autorités en valeurs mobilières de l’Alberta, du Manitoba, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario, du Québec et de la Saskatchewan.