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Magazine Pivot

Journée internationale des droits des femmes? Parlons équité salariale.

Le « travail cupide » pénalise les femmes, mais induit un changement susceptible de favoriser l’égalité, selon Doretta Thompson, chef du développement de la littératie financière à CPA Canada.

Dans son ouvrage Career and Family: Women’s Century-Long Journey Toward Equity, Claudia Goldin, prix Nobel d’économie 2023 pour ses recherches sur la situation des femmes au travail et l’écart salarial entre les sexes, introduit le concept de « travail cupide ». Celui-ci désigne des emplois d’élite exigeant une disponibilité de tous les instants, rémunérés à la hauteur de la pression et du prestige qui les accompagnent. On les retrouve souvent en finance, en droit, en gestion et, bien sûr, en comptabilité.

Les gens très qualifiés et difficilement remplaçables qui occupent ces emplois sont largement récompensés pour le sacrifice de leur temps personnel. La sous-représentation des femmes dans ces hautes sphères ne dépend pas de leur éducation ni de leurs compétences.

Les responsabilités familiales qui incombent traditionnellement aux femmes nuisent à leur carrière et contribuent à l’écart salarial. Plus cet écart s’élargit, plus il devient logique pour les femmes de privilégier la flexibilité en emploi, au détriment de la rémunération.

Les modalités de travail flexible héritées de la pandémie pourraient faciliter l’accès des femmes au travail cupide, prestige et rémunération inclus. « On peut rendre tout emploi flexible. La vraie question réside dans les coûts pour l’organisation et la baisse de rémunération pour l’employé », a précisé Claudia Goldin dans la Harvard Business Review.

Or, un autre legs pandémique transforme le monde du travail : le désir accru d’équilibre entre travail et vie personnelle.

L’enjeu n’est peut-être pas tant d’améliorer l’accès des femmes au travail cupide que de rendre le travail moins cupide pour toutes et tous.

EN AVANT TOUTES

Découvrez pourquoi l’écart salarial entre hommes et femmes persiste et comment le manque de parrainage est un obstacle majeur à l’arrivée des femmes au sein des conseils d’administration.

Légende : Malgré leur éducation et leurs compétences, les femmes sont sous-représentées dans les emplois d’élite, qui sont aussi parmi les mieux payés.