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Drone opéré par un ouvrier de la construction sur un chantier de construction
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À vue d’oiseau : l’audit prend de la hauteur avec les drones

Les drones permettraient de réaliser des audits de meilleure qualité. Mais qu’en est-il de la réglementation en vigueur? Mieux vaut s’informer avant d’investir dans un escadron d’appareils volants.

Drone opéré par un ouvrier sur un chantier de constructionL’apparition des drones dans le paysage de l’audit est due à la chute des prix et à l’amélioration des technologies utilisées. (Shutterstock/Dmitry Kalinovsky)

La technologie s’améliore, et la réglementation se précise. Résultat : les aéronefs sans pilote (comprenez « drones ») transforment peu à peu le paysage des affaires. Ils ont déjà gagné le secteur des médias, de l’agriculture, de la construction, des services d’urgence… et même de la comptabilité!

En janvier, on apprenait que PricewaterhouseCoopers avait eu recours à un drone pour réaliser l’audit d’une société d’énergie allemande au Royaume-Uni. Cet usage demeure relativement nouveau, mais les organisations canadiennes n’ont pas attendu pour se lancer, affirme Andrew Morgan, directeur principal, Services de certification, chez Ernst & Young.

« Pas plus tard que l’année dernière, nous nous sommes prêtés à l’exercice pour auditer une entreprise de camionnage, raconte M. Morgan. Le nombre de camions à inventorier était tel que nous avons engagé un exploitant de drones pour prendre des photos à vue d’oiseau. Grâce aux 300 photos obtenues, nous avons pu faire un inventaire complet – et obtenir l’absolue certitude que les camions existent bien. »

AVANTAGES EN MATIÈRE D’AUDIT

M. Morgan comprend bien les avantages. « C’est une question de qualité, dit-il. Dans le cas de l’entreprise de camionnage, nous n’aurions pas pu obtenir une telle assurance si nous avions inventorié le quart seulement des camions en personne. Le fait de pouvoir inventorier 100 % des stocks augmente la qualité de l’audit. »

Selon lui, l’apparition des drones dans le paysage de l’audit est due à la chute des prix et à l’amélioration des technologies utilisées. L’économie de temps et d’argent est un autre facteur. D’habitude, les clients doivent assister à la prise d’inventaire, précise M. Morgan. Lorsque l’auditeur a recours à un drone, ils sont libérés de cette obligation.

« Nous avons aussi utilisé des hélicoptères dans le cadre d’audits d’entreprises agricoles, ajoute-t-il. Mais les coûts sont beaucoup plus élevés. »

Autre avantage : l’élimination des risques. « Les drones sont des sortes de trépieds volants, explique Sean Greenwood, président de la société Canadian UAVS. Ils peuvent voler longtemps et maintenir leur caméra dans les airs sans être déstabilisés par le vent. Ils peuvent donc effectuer des tâches d’ordinaire dangereuses, comme les inspections menées du haut d’une grue. »

Bien que son cabinet n’en soit pas encore là, M. Morgan se voit déjà utiliser des drones pour inspecter des câbles ou du matériel installés à une grande hauteur, et, donc, difficile d’accès.

UTILISER UN DRONE DANS VOTRE ORGANISATION

À partir du 1er juin 2019, de nouvelles exigences régiront l’utilisation de drones. Transports Canada considère les drones comme des aéronefs, et, par conséquent, celui qui est aux commandes, comme un pilote. Les nouvelles règles comprennent deux catégories d’utilisation : les opérations de base, pour lesquelles il faut simplement passer un examen théorique, et les opérations avancées, pour lesquelles il faut aussi passer un examen pratique. Une fois réussi, ce dernier donne l’autorisation de faire voler un drone dans l’espace aérien contrôlé et au-dessus des passants.

M. Morgan, qui confie être amateur de drones et fier propriétaire de trois appareils, a passé dernièrement l’examen pour les opérations de base. Il espère un jour pouvoir piloter des drones pour EY et rapatrier ainsi une partie du travail en interne.

Aux enthousiastes qui souhaiteraient investir dans leur propre flotte de drones, M. Greenwood signale toutefois qu’il demeure préférable de faire appel à un tiers.

« Les gens pensent qu’il suffit d’acheter un drone à 500 $, dit-il. En réalité, les coûts sont bien plus importants. Il faut prévoir des frais d’entretien, de formation… et savoir exploiter les données extraites du drone. »

La multiplication des aéronefs sans pilote, conclut M. Greenwood, entraînera tôt ou tard un effondrement du coût des inspections. Bonne nouvelle : on peut s’attendre à ce que les audits complets soient plus efficaces que jamais.

DERNIÈRES NOUVELLES EN AUDIT

Le rapport L’avenir de l’audit et de la certification vous permettra de mieux comprendre l’incidence de la technologie sur l’audit ainsi que les compétences dont les auditeurs auront besoin dans l’avenir.