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Un livre ouvert est désposé sur une table, sous de la poussière scintillante.

Mise en récit de sa raison d’être : la voie de l’avenir

Les bonnes histoires frappent l’imagination, suscitent le passage à l’action – et peuvent même changer les cœurs et les esprits. Mais mettre au point le bon récit à présenter n’est pas chose facile. Voyez comment, comme OSBL, rallier le public à votre cause.

Dans le milieu des organismes sans but lucratif, il n’y a pas deux Simon Jackson. Instigateur de mouvements et activiste depuis son jeune âge, M. Jackson continue à faire des vagues au Canada en faisant progresser des enjeux d’importance qui ont une incidence positive sur la protection de l’environnement et l’éducation.

À quelques semaines du Forum pour les dirigeants d’OSBL, où M. Jackson sera l’un des conférenciers principaux, nous nous entretenons avec lui sur l’efficacité de la mise en récit (storytelling) pour mobiliser la population à l’égard de questions cruciales. Il nous parle aussi de l’avancée de son plus récent projet. Découvrez ses conseils pratiques pour les dirigeants d’OSBL prêts à accueillir le changement et à faire bouger les choses dans leur organisation.

Vous avez lancé la Spirit Bear Youth Coalition après qu’un ours esprit vous eut sauvé la vie. Un film inspiré de votre aventure a même été réalisé. Comment avez-vous réussi, à un âge aussi jeune, à mettre sur pied un OSBL axé sur une mission claire? À quels défis avez-vous été confronté alors?

En fait, aucun ours esprit ne m’a sauvé : ce n’était que le fruit de l’imagination du scénariste, à mon grand dam. Passionné par les ours et convaincu de pouvoir changer le monde, j’ai voulu aider cette espèce en danger d’extinction. La Youth Coalition était loin d’être parfaite, mais notre capacité à rassembler un auditoire si vaste et varié s’explique, en partie, par le fait que l’OSBL n’avait qu’une seule mission.

Guidés par un objectif unique, nous avons pu véhiculer un message clair et éviter les pressions politiques auxquelles sont soumises les organisations qui défendent de multiples causes. Nous avons ainsi pu élargir notre public tout en gardant nos troupes motivées. Les défis étaient nombreux à l’époque, comme c’est le cas aujourd’hui – j’en parlerai davantage au Forum en février –, mais je crois vraiment que l’engagement des jeunes a contribué au succès de la coalition à ses débuts.

Raconter une histoire peut induire le changement et transformer notre façon de voir les choses. Comment avez-vous utilisé la mise en récit pour recruter des bénévoles, motiver vos parties prenantes et établir une relation avec le public?

Nous aimons tous les bonnes histoires. C’est ce qui nous permet d’apprendre et d’entrer en rapport les uns avec les autres. C’est aussi, très souvent, ce qui motive une société à évoluer. Mon parcours, comme celui de beaucoup d’autres, est inspiré d’une histoire : d’abord, celle d’un livre, puis une expérience que j’ai vécue à la suite de ma lecture. J’ai constaté l’importance de la communication narrative pour faire connaître l’ours esprit à des gens qui n’avaient jamais rencontré cet animal. Ce procédé était au cœur de nos efforts visant à recueillir le soutien nécessaire pour sauver cette espèce menacée.

Mon conseil est le suivant : si vous pouvez forger une histoire qui sert de miroir à tout un chacun et à la société, et qui permet à tous de se reconnaître dans votre propos et votre cause, alors davantage de personnes voudront contribuer à l’écriture du prochain chapitre de votre histoire. C’est ainsi que naissent les grands mouvements.

Quel conseil donneriez-vous aux dirigeants d’OSBL qui souhaitent intégrer à leur mission des éléments de la mise en récit pour rejoindre de nouveaux publics? Comment peuvent-ils évaluer leur succès? Et quel est le rôle de la passion pour inspirer un mouvement?

Je crois fermement que la passion alimente le changement. J’invite tous les dirigeants du milieu à songer à leur récit : qu’est-ce qui vous motive à vous engager dans une cause précise ou un secteur particulier? C’est souvent là que se trouve la base d’une bonne histoire. Si l’on insuffle une dose d’humanité au message, un enjeu complexe et technique peut devenir accessible et porteur d’espoir, et un lien plus profond peut s’établir entre le public et votre cause.

Votre plus récent projet, Nature Labs, vise à offrir aux élèves du secondaire une méthode d’apprentissage plus interactive et immersive en science et en environnement. Quels sont vos objectifs pour cet organisme qui gagne du terrain dans le milieu de l’éducation au pays?

Nature Labs, c’est l’art de l’expérience. Nous avons constaté une lacune dans le système et espérons la combler. Ce projet vise à créer un manuel scolaire numérique qui offrira aux professeurs du secondaire les ressources nécessaires pour respecter le programme actuel tout en faisant de la nature le théâtre des apprentissages des élèves.

La plateforme Nature Labs repose sur des récits bien équilibrés, ayant pour déclencheur les aventures d’un grizzly remarquable nommé Chocolate, qui croisera le parcours de 150 Canadiens d’horizons divers, dont des premiers ministres et des chefs cuisiniers. L’objectif n’est pas seulement de transmettre des connaissances sur la nature en reliant l’écosystème aux matières scolaires, mais de faire vivre à nos jeunes une expérience d’apprentissage plus concrète et pertinente.

Nous espérons que, en mettant en évidence l’importance d’aller au-delà des idées préconçues et tranchées, nous pouvons aider les élèves à élever le débat public en faisant notamment preuve d’empathie envers les personnes qui ont des opinions contraires aux leurs.

Nous sommes ravis de vous compter parmi les conférenciers du Forum pour les dirigeants d’OSBL le mois prochain, qui se tiendra pour la première fois chez vous, en Colombie-Britannique. Pouvez-vous nous donner un aperçu de votre présentation?

Je compte bien poursuivre dans la même veine en février. Le monde actuel est polarisé et complexe, et le manque de bonnes histoires, causé en partie par le déclin du journalisme traditionnel, est au cœur des difficultés d’aujourd’hui. J’espère qu’en racontant des histoires qui s’imbriquent dans un grand récit, je nourrirai la réflexion sur la façon dont nous, acteurs du milieu et membres de la société, pouvons faire bouger les choses en communiquant nos histoires positives, inspirantes et auxquelles on peut s’identifier.

Même si nous semblons inondés d’informations, les bons récits peuvent contribuer à élargir le débat dans le milieu des OSBL afin de susciter les passions, de favoriser la compréhension et de présenter des solutions. C’est pourquoi je crois qu’une bonne histoire a le pouvoir de changer le monde.

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Rendez-vous au Forum pour les dirigeants d’OSBL afin de tirer le maximum de la mise en récit de vos données et de votre raison d’être. Obtenez jusqu’à 21 heures de PPC en participant à cet événement, où vous verrez comment votre organisation peut améliorer sa mission pour que celle-ci trouve un écho toujours plus vivant chez ses parties prenantes.