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Photo d’une grosse vague devant un coucher de soleil.

Comment gérer le changement en période de turbulences

Changement climatique. Technologies. Trump. Les changements se succèdent si rapidement qu’il est facile de perdre le nord. Voici quelques conseils pour maintenir le cap et demeurer à la barre du changement.

Il fut un temps où la mort et les impôts étaient les deux seules certitudes absolues. Maintenant, il y a en a une troisième : le changement.

«Ne vous habituez pas trop à votre confort, conseille Robyn Seetal, directrice des services consultatifs en risque, Développement durable et changement climatique, chez Deloitte. N’oubliez pas que le changement est inéluctable.»

Les bouleversements politiques chez nos voisins du Sud et ailleurs dans le monde ont des répercussions sur la conduite des affaires. Quelles seront les conséquences des pourparlers en matière d’accords de libre-échange internationaux? Quelles solutions trouverons-nous aux questions liées à l’immigration?

Quand on demande à des CPA comment ils voient l’avenir, ils parlent de l’élargissement du rôle des professionnels de la finance, des difficultés à convaincre les CPA d’exercer en cabinet et de l’automatisation des fonctions financières. Tout est en perpétuel mouvement.

Mais il n’y a pas que ça. Le changement semble s’être accéléré. Les progrès sur les plans des technologies, de la collaboration sociale et des réseaux l’ont fait passer à la vitesse supérieure, indique Andrea Johnston, chef des finances chez Dassault Systèmes GEOVIA. «Tout est plus complexe qu’il y a à peine cinq ans», ajoute-t-elle.

À LA BARRE DU CHANGEMENT

Dans la publicité de 15 secondes réalisée par la profession pour la campagne de valorisation de la marque CPA, on souligne que le changement ne nous dit pas comment il entend transformer notre entreprise, mais qu’il envoie des indices, des chiffres, des données.

Les CPA sont solidement outillés pour faire face au changement et sont bien placés pour ajouter de la valeur dans les organisations, comme l’a expliqué Joy Thomas, présidente et chef de la direction de CPA Canada, dans une récente entrevue accordée à CPA Magazine. Selon elle, il ne tient qu’à eux de déceler les tendances, les embûches, les risques, les occasions à saisir.

SEPT CONSEILS POUR COMPOSER AVEC LE CHANGEMENT

Comment les CPA peuvent-ils anticiper le changement et se préparer à l’inconnu? Et que faire exactement en cas de fortes turbulences? Voici quelques conseils pour gérer le changement.

  1. Prévoyez et accueillez le changement. «Le changement est une constante du contexte dans lequel notre entreprise évolue, dit Mme Johnston, qui a participé dernièrement à une acquisition d’envergure multinationale. En plus de contribuer à la croissance des affaires, de définir des stratégies et d’atteindre leurs objectifs, les employés doivent s’adapter au nouveau paradigme de l’entreprise. « Préparez-vous psychologiquement au changement, conseille Mme Seetal. Cela vous aidera grandement.»
    Quand le changement est perturbateur : Les échéances ne disparaissent pas et peuvent en fait devenir plus serrées et plus cruciales en raison des changements perturbateurs, explique Mme Johnston. Pour tirer votre épingle du jeu, faites preuve de détermination et développez la capacité organisationnelle de votre entreprise.

  2. Communiquez. Pour Mme Johnston, la communication se situe «au premier rang des priorités». Les dirigeants doivent communiquer les incidences du changement aux gestionnaires afin qu’ils puissent réfléchir avec les travailleurs du savoir à la position et au plan à adopter. Il est également important de constamment réévaluer la situation de manière à ce que les hypothèses puissent être analysées et remises en question.
    Quand le changement est perturbateur : Pour permettre aux membres de votre équipe de se sentir maîtres de la situation et ainsi atténuer leurs craintes, il importe de reconnaître les incidences des changements perturbateurs, dit Mme Johnston. Faites participer l’équipe entière, y compris les travailleurs plus jeunes. Ceux-ci seront peut-être plus motivés et plus à l’aise que les autres face aux changements perturbateurs. Leur leadership pourrait vous étonner!

  3. N’oubliez jamais l’importance de la planification. Les grandes comme les petites organisations doivent identifier clairement les sources de changement, dit Mme Johnston. Qu’est-ce qui a changé? De quelle manière l’organisation sera-t-elle touchée? Quand réunirons-nous les équipes pour élaborer une stratégie?
    Quand le changement est perturbateur : Votre équipe de gestion et de planification interne pourrait avoir besoin d’une aide externe pour bien saisir l’incidence des changements.

  4. Réfléchissez et adaptez-vous. Ne cessez jamais d’analyser la situation et d’apporter les corrections nécessaires afin de maintenir une performance élevée sur le long terme, dit Mme Seetal. Des recherches sur l’arrivée de la génération Y sur le marché du travail, par exemple, ont amené Deloitte à revoir son système de gestion de la performance. L’accent est maintenant mis sur les forces et les centres d’intérêt des employés plutôt que sur leurs faiblesses et les moyens d’y remédier. «C’est mieux pour l’organisation et pour la personne à long terme», dit-elle.
    Quand le changement est perturbateur : Allez puiser dans vos valeurs et dans celles de l’entreprise. Créez une organisation et des systèmes qui permettent l’élaboration de nouveaux processus en période de changements abrupts.

  5. Regardez au-delà de votre domaine. Ayez conscience des changements qui surviennent en dehors de votre domaine d’expertise, par exemple en matière d’exploitation, de capital humain et de prospection de clientèle. «Réfléchissez aux répercussions de ces changements sur les affaires», conseille Mme Seetal. Les CPA peuvent aider à atténuer les risques et à trouver des solutions. Dans le domaine du développement durable, par exemple, Deloitte cherche à identifier les changements interfonctionnels qui auront un impact positif net sur le triple résultat.
    Quand le changement est perturbateur : Modifiez votre perspective afin de déterminer comment appliquer au mieux les normes et les principes comptables établis.

  6. Gérez vos tâches personnelles avec rigueur et évaluez toujours l’ordre de priorité. La conciliation travail et vie personnelle exige une efficacité de tous les instants, dit Mme Johnston. Demandez-vous si la tâche qui vous occupe est réellement essentielle. Pour organiser votre agenda de manière plus efficace, prenez du recul et évaluez la valeur ajoutée de vos différentes tâches.
    Quand le changement est perturbateur : L’organisation et ses dirigeants ne peuvent se contenter d’anticiper les changements perturbateurs. Il faut prendre le temps de déterminer la nature et l’échéancier des principales stratégies à mettre en place afin de soutenir l’organisation dans le changement, dit Mme Johnston.

  7. Adaptez vos pratiques de recrutement. Des compétences nouvelles vont devenir nécessaires pour diriger le changement. Or, de nombreux comptables aiment surtout équilibrer les comptes ou veulent se consacrer uniquement à l’analyse, dit Mme Johnston. «Ne menez pas les gens à l’échec si la gestion des changements n’est pas ce qui les motive.»
    Quand le changement est perturbateur : Il faut prendre du recul et analyser les forces, les compétences et les lacunes présentes dans votre organisation dans son ensemble, dit Mme Johnston. Aujourd’hui, les entreprises ont besoin d’analystes financiers et commerciaux dotés de compétences en analyse de mégadonnées, par exemple.

La gestion du changement est un élément essentiel de la conduite des affaires. «Repérez les signes, dit-on dans la publicité de CPA Canada. Et changez l’avenir de votre entreprise.» À notre époque, on ne saurait se passer de cette compétence.

Note de la rédactrice en chef
Le prochain numéro de L’infolettre CPA sera publié le lundi 10 avril 2017.