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Une main tient un téléphone intelligent sur lequel sont superposées des images d’applications mobiles en transparence.

À quoi pourrait ressembler votre milieu de travail en 2025

De quoi aura l’air le lieu de travail dans dix ans? Comment se déroulera une journée de travail typique? Trois experts rencontrés au congrès et salon professionnel de 2016 de la Human Resources Professional Association expliquent l’incidence de la crise économique, de l’explosion démographique et des évaluations de la performance sur notre façon de faire des affaires.

La pertinence l’éducation

«L’année 2016 sera une année de transition, soutient Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, Marchés mondiaux CIBC inc. Ce qui était auparavant la norme ne l’est plus dans le contexte économique d’aujourd’hui.»

Le Canada est le pays membre de l’OCDE dont la population est la plus instruite, mais également celui qui compte le plus de citoyens vivant sous le seuil de la pauvreté. «Nous constatons un grand décalage, affirme M. Tal. Il y a des postes inoccupés et des personnes sans travail.»

Si l’immigration fait partie de la solution, M. Tal croit que l’éducation joue un rôle encore plus important. «Nous devons éliminer la connotation négative associée aux études professionnelles. Il n’y a rien de mal à détenir un baccalauréat en histoire et un diplôme en plomberie», affirme-t-il.

L’équilibre du marché de l’emploi en mutation

L’accroissement de la population, la robotisation qui élimine des emplois et la mobilité de plus en plus importante de la main-d’œuvre (à l’échelle internationale) créent des conditions propices à une modification fondamentale de l’équilibre du marché de l’emploi, indique Jerry Zhang, chef du cabinet de conseils en ressources humaines Finchway Group.

Beaucoup de changements sont à prévoir sur le marché de l’emploi au cours des dix prochaines années :
  • Il y aura trop de gens et pas suffisamment d’emplois. [Cette prédiction va à l’encontre de l’opinion exprimée par M. Tal.]
  • L’entreprenariat augmentera, car les personnes talentueuses ne voudront pas travailler pour quelqu’un d’autre.
  • Avec la chute du nombre d’emplois et la division des tâches, les travailleurs devront se spécialiser davantage.
  • La spécialisation mènera à l’externalisation (vers des personnes, et non vers d’autres pays, cette fois). «L’externalisation 3.0 repose sur les travailleurs autonomes, soit des personnes qui, de chez elles, n’ont pas qu’un seul emploi, mais travaillent pour plusieurs entreprises», explique M. Zhang.
  • Les entreprises devront être en mesure de mieux s’adapter; tout se fera plus rapidement et sera moins permanent.
  • La diversité sera un incontournable; tous devront s’y adapter.

L’obsolescence des évaluations

«L’évaluation représente une bonne idée, jusqu’à ce qu’on l’applique aux humains», soutient David Rock, directeur de l’institut NeuroLeadership et auteur du livre Your Brain at Work.

Les évaluations créent d’importants problèmes dans les systèmes de gestion de la performance. «En les supprimant, il est possible d’innover», explique M. Rock, auteur du très populaire article «Kill Your Performance Ratings».

Les entreprises Microsoft et Gap sont du nombre de celles qui ont abandonné les évaluations du personnel au cours des dernières années. «Ce n’est pas une tendance, poursuit M. Rock, mais plutôt un changement profond qui gagne en popularité.»

Selon l’auteur, abandonner les évaluations contribue à la mise en place d’un climat d’amélioration continue, favorise les conversations franches et honnêtes, et permet l’échange d’informations nécessaires à l’évolution des employés.

Le changement prend environ 12 mois à s’opérer, et toute organisation doit miser sur ce qui est pertinent dans sa culture. «La science et les études de cas peuvent vous aider à faire les choses différemment», conclut M. Rock.

Remarque : La conférence de Benjamin Tal, Taking an Outside-in Perspective: Linking Economics to HR, a été commanditée par CPA Canada.