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Discussion entre deux collègues.
Outils

Auditeurs : découvrez toute la portée des avancées technologiques

Une nouvelle technologie qui transformera les audits. À la découverte de nouveaux outils professionnels.

Discussion entre deux collègues.De nouvelles fonctionnalités, comme l’automatisation au moyen d’Excel, pourraient changer notre quotidien et les services offerts. (Getty Images/sanjeri)

La technologie transforme de nombreux aspects de la comptabilité, et les pratiques d’audit n’y font pas exception. Les nouveaux outils et techniques automatisés (OTA) ont de plus en plus la cote auprès des auditeurs.

« Si vous pouvez réduire le temps consacré aux détails techniques et diriger plutôt vos efforts sur la formation et les services offerts aux clients, tout le monde y gagne », explique Jeremy Beltgens, CPA, directeur principal, Innovations en certification, chez MNP. « Et il est possible d’accroître l’efficacité des audits en limitant ce travail manuel pour vous concentrer davantage sur les aspects plus risqués de l’audit. »

DES AVANCÉES À FORTE INCIDENCE

Pour veiller à ce que les auditeurs tirent profit de ces avancées et que la qualité des audits soit préservée, le Conseil des normes internationales d’audit et d’assurance (IAASB) étudie l’incidence de la technologie sur les normes d’audit et de certification.

« Nous avons constaté une évolution des normes, de sorte qu’elles encouragent l’utilisation de technologies et d’outils automatisés », précise Jeremy Beltgens.

Par exemple, la norme NCA 315, Identification et évaluation des risques d’anomalies significatives, a fait récemment l’objet d’une mise à jour. Elle décrit maintenant les éléments dont il faut tenir compte pour l’utilisation des OTA comme outils d’évaluation des risques. Les nouvelles modalités d’application décrivent les facteurs à considérer lors de l’utilisation d’OTA dans le cadre d’évaluations des risques, de procédures analytiques, d’observations ou d’inspections. Elles comprennent des exemples d’utilisation des OTA qui apportent une meilleure compréhension des systèmes d’information des entités, y compris le cheminement des opérations et le processus de traitement, les tests des écritures de journal, la mise en œuvre de procédures analytiques, et l’identification des catégories d’opérations, des informations et des soldes importants.

« Toutefois, les cabinets ont encore du chemin à faire pour mettre en œuvre des stratégies axées sur les données dans le cadre de missions professionnelles, affirme Jeremy Beltgens. Nombre d’entre eux ont encore du mal à accéder aux données des clients, mais l’on résout tranquillement le problème. »

Pour pallier cette difficulté, MNP a créé ses propres technologies personnalisées qui lui ont permis d’adopter l’analyse de données en audit dans toutes les missions de certification. Conçues en vue d’une utilisation par les professionnels en exercice au niveau de la mission, ces technologies permettent de générer des fichiers du grand livre enrichis et exploitables sur machine, qui peuvent être lus par n’importe quelle application d’analyse de données. De nombreux autres cabinets commencent eux aussi à élaborer leurs propres technologies pour répondre à leurs besoins précis.

LES TECHNOLOGIES EN AUDIT

La mise en place de nouveaux OTA favorise l’organisation des ensembles de données et la rapidité des tests, ce qui laisse plus de temps aux auditeurs pour l’analyse. Une plus grande communication avec les clients et une meilleure organisation comptent également parmi les avantages.

Logiciels complémentaires : Des outils tels que DataSnipper, un logiciel complémentaire d’Excel, permettent aux CPA de numériser des documents et de créer des liens rapides dans Excel pour la prise en charge des PDF ou des fichiers de logiciels de traitement de texte, ce qui permet de regrouper la documentation efficacement, explique Paul Vetrone, CPA, directeur de la transformation et de l’innovation des audits chez BDO. Cette fonctionnalité est particulièrement utile pour les CPA en début de carrière, qui doivent souvent trier des piles de factures à des fins d’échantillonnage. L’arrivée de ce genre d’outils ouvre de nouvelles possibilités. « Nous assistons aux premières vérifications d’échantillons automatisées, ce qui est assez chouette, s’enthousiasme-t-il. De nombreux cabinets suivent cette tendance devenue virale. »

Power BI, la plateforme qui permet aux auditeurs de créer des tableaux de bord efficaces pour analyser et visualiser l’évolution des données, est de plus en plus utilisée. « De plus en plus de diplômés universitaires ont de l’expérience avec Power BI, se réjouit-il, ce qui signifie que nous avons plus d’employés capables de l’utiliser et de l’intégrer davantage dans le cadre de test d’audit. »

L’infonuagique : Dans de nombreux secteurs, l’infonuagique remplace les ordinateurs centraux; le milieu de la comptabilité n’échappe pas au changement. « De plus en plus de clients se tournent vers des plateformes de comptabilité infonuagiques, constate Paul Vetrone. Je crois que cette transition sera très avantageuse. » Il donne pour exemples les petites et moyennes entreprises qui utilisent des logiciels tels que QuickBooks et Xero. « Elles ont plus de facilité à interagir avec les clients, à voir et à utiliser leurs données, et à communiquer des informations. Avec l’évolution rapide de l’infonuagique, les clients obtiennent eux aussi d’importants avantages. Certains détaillants ont recours aux technologies pour automatiser leurs activités quotidiennes, comme la comptabilisation des opérations et le rapprochement des écarts. Il en résulte une piste numérique qui facilite l’audit des opérations par les auditeurs. »

Les nouveaux outils technologiques nous permettent de tirer parti des expériences des autres cabinets pour favoriser l’apprentissage de groupe. « L’un des avantages de travailler avec les fournisseurs qui développent les technologies est de pouvoir bénéficier du savoir de la masse et de l’expérience des autres cabinets », souligne Jeremy Beltgens. Il nuance toutefois en précisant que ce phénomène peut entraîner une perte de contrôle sur la façon dont les technologies sont mises à jour. Pour éviter que ça ne se produise, il suggère de créer des cadres de travail flexibles qui intègrent les technologies aux processus du cabinet. Ainsi, si un cabinet ou un fournisseur optent pour différentes stratégies, les connaissances resteront à l’interne et le cabinet ne perdra pas les gains.

DE POSSIBLES PRÉCAUTIONS À PRENDRE

Étant donné l’évolution rapide des OTA et des technologies d’audit, la mise en œuvre de ces nouveaux changements au sein d’un cabinet est un autre aspect à prendre en compte. Selon Jeremy Beltgens, il sera difficile de procéder à un remaniement complet. Pour faciliter la transition, il recommande de développer une compréhension des démarches d’évaluation pour adopter de nouvelles technologies, et de les mettre en place très graduellement.

« Sans une stratégie de gestion du changement efficace, vous aurez une trousse d’outils qui demeurera inutilisée », précise-t-il.

LE PERFECTIONNEMENT POUR GARDER UNE LONGUEUR D’AVANCE

Selon les recommandations des experts, il faut tabler sur le perfectionnement professionnel continu au moyen des cours offerts sur les outils technologiques.

« L’autoapprentissage et l’expérimentation avec des outils comme Excel aideront les auditeurs à approfondir leurs compétences », ajoute Jeremy Beltgens.

Pour les CPA qui sont habitués à la formation continue, des formations supplémentaires sur les OTA constitueront simplement un autre moyen d’étendre leurs compétences. « Nous estimons qu’il s’agit d’outils essentiels à la réalisation d’un travail de grande qualité, indique Paul Vetrone. Le jugement professionnel ira toujours de pair avec les aptitudes, les compétences et la formation de CPA. Tous ces aspects sont essentiels. Les outils technologiques enrichissent simplement leur coffre à outils. »