Transformez une ornière professionnelle en promotion grâce à ces conseils
La stagnation professionnelle est une expérience qui peut se révéler démoralisante et s’accompagner d’un sentiment d’inutilité, de frustration et de découragement, disent les spécialistes du domaine. (Getty Images/Tetra Images)
Selon les dernières statistiques, qui font état d’un taux de chômage au plus bas et d’une forte proportion d’employés satisfaits, les Canadiens semblent heureux au travail.
Dans le cadre d’un sondage mené en 2018 par le site Web de recherche d’emploi Monster.ca, 64 % des travailleurs canadiens ont affirmé aimer leur emploi, et 24 % ont déclaré l’aimer tellement qu’ils feraient ce travail gratuitement.
Mais qu’en est-il des personnes qui ont l’impression que leur carrière se bute à un mur? Cette expérience, appelée stagnation professionnelle, peut se révéler démoralisante et s’accompagner d’un sentiment d’inutilité, de frustration et de découragement, disent les spécialistes du domaine.
« C’est un peu comme la crise de la quarantaine, dont on entendait beaucoup parler avant », explique la spécialiste du stress et de la résilience Beverly Beuermann-King, de Work Smart Live Smart. « Peut-être nourrissiez-vous d’autres attentes, comme atteindre un échelon plus élevé, gagner un meilleur salaire ou jouir d’un plus grand prestige… mais elles ne se sont pas réalisées. Ou peut-être que si, mais que votre vie ne vous semble pas aussi agréable ou intéressante que vous le voudriez. »
Si vous êtes de ceux et celles qui ont du mal à se motiver avant une réunion matinale, voici quelques conseils pour vous sortir de cette ornière (et de votre torpeur), dont quelques-uns s’adressent aux employeurs.
TROUVEZ LA CLÉ DU PROBLÈME
La stagnation professionnelle se manifeste par différents symptômes, de la perte de productivité au changement d’attitude, précise Mme Beuermann-King. Il faut d’abord en déterminer la cause, puis trouver comment corriger la situation. Qu’il s’agisse de votre supérieur, de vos collègues, de votre poste, de l’entreprise ou de stress personnel, donnez-vous les moyens d’envisager l’avenir autrement.
« Découvrez l’origine de cette stagnation. Si c’est votre poste, vous devrez vous demander si vous désirez poursuivre cette carrière pour les 5, 10 ou 15 prochaines années. Si c’est l’entreprise, demandez-vous si vous pouvez postuler ailleurs et agissez en ce sens. »
Si vous ne voulez pas changer d’emploi, discutez avec votre supérieur ou avec les ressources humaines pour voir s’il est possible de rendre vos fonctions plus stimulantes ou de vous confier des responsabilités additionnelles, ou encore, si vous pouvez participer à d’autres projets ou explorer d’autres occasions dans l’organisation.
Si le stress personnel est en cause, ou même l’épuisement professionnel, si vous vous sentez surchargé, insatisfait et fatigué, Mme Beuermann-King conseille de rétablir l’équilibre dans votre vie. Il ne s’agit pas seulement de bien manger, de faire de l’exercice, de dormir assez ou de s’adonner à un passe-temps. Vous devez trouver un juste équilibre dans votre réalité de tous les jours, que vous soyez parent de jeunes enfants, aux prises avec des contraintes financières, aidant naturel pour un proche malade ou à la veille de prendre votre retraite. Si vous avez besoin de temps pour vous, songez à prendre un congé pour profiter d’un peu de répit.
« Des sphères plus motivantes et plus satisfaisantes dans votre vie pourraient-elles vous revigorer? demande-t-elle. Pourriez-vous organiser ces activités de manière à conserver un peu de cette énergie pour vos fonctions professionnelles? »
Aux employeurs, Mme Beuermann-King conseille d’être attentifs aux signaux d’alarme et d’entretenir un dialogue ouvert avec les employés afin de déterminer ce qui se passe et si des mesures peuvent être prises.
« Il faut savoir reconnaître les personnes qui se sont engagées sur ce continuum allant de l’insatisfaction à la démotivation, puis à l’épuisement professionnel et au congé de maladie pour cause de dépression. Si vous pensez que c’est impossible dans votre milieu de travail, vous ne remarquerez pas les signaux et vous risquez de perdre un excellent employé. »
SOYEZ ALERTE ET PENSEZ À L’AVENIR
Travailler sur le pilote automatique pourrait nuire à votre carrière, prévient Craig Lund, président de Marketing Talent et coprésident du programme de mentorat de la section torontoise de l’American Marketing Association.
Normalement, c’est à vous qu’il revient de conserver votre pertinence pour vos fonctions, votre organisation ou votre secteur, de vous tenir au courant et d’acquérir des compétences recherchées. Soyez à l’affût des occasions de perfectionnement professionnel (à l’intérieur ou à l’extérieur de votre organisation), participez à des activités de réseautage ou planifiez des rencontres individuelles avec vos relations. Voilà autant de façons de rester dans le coup au-delà de vos tâches quotidiennes.
« Les gens s’enlisent dans la routine de l’entreprise qui les emploie et oublient complètement d’investir dans le reste de leur carrière, déplore M. Lund. Si vous n’y prenez garde, vous entrerez dans l’engrenage du métro-boulot-dodo et passerez en mode pilote automatique au détriment de votre carrière et de votre avancement. »
Être « trop occupé » n’est pas une excuse pour M. Lund. Investir dans votre carrière devrait être un engagement envers vous-même et faire partie Intégrante de votre vie professionnelle. « Vous devez le planifier et l’inscrire à votre agenda, sans quoi vous risquez de rater de belles occasions de vous épanouir, de rencontrer un éventuel recruteur ou de découvrir de nouveaux outils et de nouvelles technologies. »
Il est crucial que les organisations offrent des possibilités de perfectionnement personnel, poursuit-il, afin d’améliorer non seulement les compétences utiles à l’interne, mais aussi les compétences recherchées dans leur secteur. Elles manifesteront ainsi leur volonté de soutenir leur personnel en plus de se poser en chef de file de la formation et de la fidélisation.
« Le développement de compétences dont l’employé profitera en dehors de l’entreprise, voilà un véritable investissement dans l’épanouissement d’une personne. Si vous ne vous ouvrez pas à des points de vue extérieurs, ou ne recourez pas à des formateurs de l’extérieur, vous répéterez toujours les mêmes choses. Vous y perdrez au change. »
LE DERNIER RECOURS
Si vous avez joint le geste à la parole et tenté en vain de trouver des occasions et des solutions, il est sans doute temps de passer à autre chose, c’est-à-dire de changer d’emploi ou de carrière.
« Si vous avez essayé de parler de la situation avec votre supérieur, mais que vous rencontrez des obstacles à chaque détour, le moment est venu, je pense, de quitter l’entreprise », résume Mme Beuermann-King.
« Je vous recommande d’amorcer ces démarches avant d’avoir épuisé toutes vos ressources, avant d’être au bout du rouleau, pour éviter de mettre à mal vos relations avec l’organisation (vous avez besoin de références) ou d’avoir une évaluation défavorable avant votre départ. »
Par ailleurs, si une organisation perd un employé ainsi, c’est qu’une réflexion s’impose en vue d’améliorer ses efforts de rétention, fait remarquer M. Lund. La fidélisation du personnel est sur toutes les lèvres, et un faible taux de roulement consolide la réputation de votre entreprise.
« C’est un incontournable. La génération Z arrive bientôt, et les Y préfèrent un employeur qui investit en eux à une augmentation de salaire, continue-t-il. Les organisations les plus prospères investissent sans relâche dans leurs employés. »
UN AUTRE PAS EN AVANT
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