Passer au contenu principal
Collage de diverses couvertures de livres avec des cercles colorés en arrière-plan.
Poursuites
Livres

Des lectures inspirantes pour bien commencer l’année

Le début d’année est un moment idéal pour prendre un peu de recul. Plongez dans ces quelques livres qui vous permettront d’y voir plus clair et dont les sujets feront immanquablement parler d’eux en 2022.

Collage de diverses couvertures de livres avec des cercles colorés en arrière-plan.Comme l’explique Pascal Picq, « face à un monde qui change et plein d’incertitudes, la diversité est déterminante pour trouver les meilleures réponses possibles ». (tous droits réservés)

Avant que plusieurs milliers de nouveaux titres n’atterrissent sur les tablettes des librairies dans les prochaines semaines, voici une sélection de livres récemment parus qui méritent qu’on s’y attarde. Gestion. Transport. Racisme. Environnement. Société. Tous abordent des sujets dont on n’a pas fini de parler en 2022.

As-tu réglé ça? S’occuper de ses affaires avant que le trouble commence, de Danny Provost

Avec le début d’année viennent souvent les résolutions, notamment celle de mettre de l’ordre dans ses affaires. Le livre de Danny Provost (Saint-Jean éditeur, 2021) sera un précieux allié pour y arriver. Actuaire et fiscaliste de formation, membre honoraire de l’Institut québécois de planification financière, l’auteur a dressé une liste de tout ce que vous devriez régler pour mieux dormir la nuit. Évidemment, on retrouve les habituelles décisions liées au REER, au CELI, au REEE et aux fonds d’urgence, mais il va beaucoup plus loin : assurance invalidité, don d’organes, directives médicales anticipées, testament, mandat de protection et procuration, études des enfants, immobilier, impôts, dettes, séparation, prestation de retraite de l’État, rente viagère…

Si le livre est volumineux (456 pages), c’est qu’il n’est pas fait pour être lu d’une traite, mais à mesure que notre situation évolue. L’humour y est omniprésent mais n’enlève rien au sérieux des conseils, calculs à l’appui (même s’ils ont leurs détracteurs, Danny Provost explique par exemple pourquoi les fonds de travailleurs restent de bons choix pour investir). Bref, un livre de chevet.

La bougeotte, nouveau mal du siècle? Transports et liberté, de Laurent Castaignède 

Autophilie. Fièvre du rail. Croisiérine. Avionite. Les mots manquent pour décrire les maux qui nous affectent, explique Laurent Castaignède, conseiller en impact environnemental et spécialiste des questions de transports. Notre envie de bouger ne date pas d’hier, mais si elle était auparavant réservée à une élite, l’hypermobilité s’est généralisée à l’ensemble des territoires et des classes sociales. Cette envie parfois pathologique – l’auteur parle même de virus – est pourtant accompagnée de conséquences délétères : accidents, pollution, étalement urbain, changements climatiques et risque épidémique… La bonne nouvelle, c’est que des remèdes existent. « Il est grand temps de comprendre comment notre propension naturelle à la mobilité a dérapé, pour guérir d’urgence cette dépendance », souligne l’expert. (Écosociété, 2021).

[Voir aussi, sur un sujet apparenté, L’énergie du déni. Comment la transition énergétique va augmenter les émissions de Co2, de Vincent Mignerot, Rue de l’Échiquier, 2021.]

Les racistes n’ont jamais vu la mer, de Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban

« Nous allons parler de racisme. Cela m’inquiète et me soulage à la fois. Comme si j’avais rendez-vous avec une histoire longtemps occultée. Une part de moi-même avec laquelle j’ai encore du mal. Et je sens cette part d’ombre grandir lentement. Le mot racisme, c’est tellement difficile. Comme le mot Nègre. […] Peut-être que nous devons accepter cet inacceptable, dire à voix haute ces mots qui nous ont humiliés. »

Ainsi commence l’ouvrage (Mémoire d’encrier, 2021) écrit par Rodney Saint-Éloi, poète et directeur de la maison d’édition Mémoire d’encrier, avec Yara El-Ghadban, romancière, éditrice et présidente de l’Espace de la diversité. Puisque le racisme concerne tout le monde, il faut engager le dialogue sur nous-mêmes et sur les autres, et adopter un nouveau point de vue, expliquent-ils, pour mieux connaître l’autre et voir les choses différemment. Loin du manuel ou du manifeste et aux antipodes de l’acte d’accusation, le livre offre un point de vue lumineux sur ce que veut dire altérité.

Réaliste : Soyons logiques autant qu’écologiques, de Bertrand Piccard

Psychiatre et aventurier, le Suisse Bertrand Piccard propose dans Réaliste (Stock, 2021) des solutions pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique, sans sacrifier pour autant un certain progrès. Considérant « la croissance dite illimitée comme une aberration dangereuse et la décroissance comme une philosophie sans psychologie, en ce sens qu’elle ne tient pas compte de la nature humaine », il milite pour une approche plus réaliste (dite « croissance qualitative »), loin de l’optimisme technophile ambiant qui voudrait voir chaque problème résolu par une nouvelle invention. 

Il faut plutôt tabler sur ce qui existe déjà et permet de protéger l’environnement. Sur ce qui serait à la fois rentable tant pour les entreprises qui commercialisent ces produits ou services que pour les consommateurs qui les utilisent et font des économies. Ces projets, la fondation Solar Impulse (que Bertrand Piccard dirige) en a identifié plus de 1 300 ces 5 dernières années grâce à une collaboration avec 400 experts. 

Si les États ont évidemment un rôle clé à jouer, il est contre-productif de culpabiliser les gens, insiste l’auteur. Il faut plutôt avoir un but commun. « S’ils perçoivent que la protection de l’environnement est devenue plus rentable que sa destruction, [même les plus récalcitrants] se rallieront à la cause écologique, sans même croire aux changements climatiques. »

[Voir aussi, sur un sujet apparenté, la nouvelle revue En Mutation, dont le premier numéro s’intitule Peut-on être un carnivore éthique?, Rue de l’échiquier et L’Obs, 2021.]

Crise : Et si c’était notre chance? de Pascal Picq

Dans ce petit livre (Éditions de l’Aube, 2021), Pascal Picq, paléoanthropologue et spécialiste de la lignée humaine et des grands singes, s’entretient avec Denis Lafay, journaliste et conseiller éditorial au journal La Tribune. Ensemble, ils reviennent sur la gestion de la crise sanitaire en Occident et abordent des sujets qui vont de l’avenir du télétravail au rôle de la science en passant par la responsabilité des « GAFAM » (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). 

Pascal Picq s’exprime aussi sur la notion de liberté en démocratie : « On doit avoir le droit de refuser le vaccin, mais alors on a le devoir d’en assumer les conséquences, celles de restrictions ou de contraintes de liberté plus sévères afin de ne pas entraver la reprise de l’activité et de ne pas pénaliser les autres. » Il aborde également notre vision de l’innovation, de l’entreprise et du management, et s’interroge sur la place que la société se borne à accorder aux femmes.

« L’Occident, insiste-t-il, doit s’extraire de l’idéologie de progrès, et de sa cécité sur des sujets aussi essentiels que le racisme, le colonialisme, le sexisme et, bien sûr, l’avenir environnemental et climatique. » Bref, une lecture éclairante qui montre que, comme l’avait pressenti Darwin, génie dont Picq est un adepte, « face à un monde qui change et plein d’incertitudes, la diversité est déterminante pour trouver les meilleures réponses possibles ».

DES LECTURES INSPIRANTES

Notre vision du progrès nous a-t-elle fait perdre de vue l’essentiel? Doit-on prioriser la quête de sens et non la poursuite du bonheur? L’entreprise peut-elle agir comme un levier social pour changer le monde? Pourquoi sommes-nous prisonniers d’une vision à court terme? La réponse en livres.