Passer au contenu principal
Poursuites
Finances personnelles

3 ouvrages pour ne plus laisser nos émotions contrôler nos finances

Émotions et argent ne font pas bon ménage, entraînant certains dans des crises financières et amenant d’autres à surévaluer leurs compétences en matière d’investissement, ce qui met en péril leur indépendance financière. Voici comment corriger le tir.

Trois livres sur tableOn peut économiser une petite fortune en ne laissant pas nos émotions prendre le contrôle de nos finances. (Tous droits réservés)

Le Mois de la littératie financière est l’occasion d’apprendre à mieux gérer notre argent. Trois ouvrages récents expliquent quel impact catastrophique nos émotions peuvent avoir sur nos finances à notre insu.

S’en sortir quand tout va mal (Les Éditions du Journal, septembre 2021)

Par Stéphane Desjardins

Stéphane Desjardins, chroniqueur en finances personnelles au Journal de Montréal et au Journal de Québec, l’avoue : il a déjà dû traverser une crise financière. Une situation qui menace de nombreuses personnes quand on sait que, « avant la pandémie, un ménage canadien sur trois vivait d’un chèque de paie à l’autre ».

Son premier conseil? Rester calme, puis faire un bilan de la situation. Les dettes ne sont pas toutes urgentes ni prioritaires, rappelle-t-il, et des ressources sont (généralement) à notre disposition. On peut vendre certains actifs et obtenir du soutien – pas nécessairement des proches, mais auprès, par exemple, des ACEF, ces associations coopératives d’économie familiale dont la mission est justement d’aider les gens à s’en sortir financièrement.

Il insiste : « Analyser le niveau d’urgence de chacune de vos dettes permet de dédramatiser votre situation. » Plusieurs solutions autres que la proposition de consommateur ou la faillite méritent d’être envisagées. L’auteur dissuade également ceux qui voudraient se cacher du fisc pour impôts impayés : après tout, c’est peut-être le gouvernement qui vous doit de l’argent! Chose certaine, on ne peut s’en sortir sans d’abord apprendre à budgéter (il fournit d’ailleurs une impressionnante liste de dépenses à ne pas omettre d’un budget).

Au fil des pages, il présente une réflexion plus générale sur les choix que nous faisons tous, rappelant que « le temps, bien plus que l’argent, est la denrée/valeur la plus précieuse de notre existence ».

Revisitant entre autres le phénomène du voisin gonflable, Stéphane Desjardins souligne non sans humour que « le Québec est le champion mondial des piscines hors terre ». Il s’en vend 30 000 par année dans la province. « Il y a plus de piscines par habitant ici qu’en Californie, et autant qu’en Floride. » N’hésitant pas à rappeler qu’émotions et argent sont mal assortis, il fournit de nombreuses pistes de solution concrètes en matière d’épargne, de gestion de portefeuille et de préparation à la retraite. Bref, de quoi remettre nos finances sur la bonne voie.

Lettre ouverte aux investisseurs irresponsables (Guy Saint-Jean Éditeur, novembre 2021)

Par André Gosselin

Gérer ses placements soi-même semble facile. Un clic, et le tour est joué, à moindres frais en plus. Trop beau pour être vrai? Eh bien oui, explique André Gosselin, dans cette nouvelle édition, revue et enrichie, d’un ouvrage paru en 2005 – autant dire un siècle dans le monde de la finance.

Dans Lettre ouverte aux investisseurs irresponsables, le sociologue, politologue et ancien gestionnaire de portefeuille décrit les pièges dans lesquels tombent la majorité des investisseurs, comme multiplier les transactions en ligne parce que les frais sont dérisoires, vendre des titres trop tôt ou au contraire, les détenir trop longtemps, fermer les yeux sur les signes avant-coureurs de bulles boursières ou être victime des modes spéculatives. Selon lui, « seulement 20 % des gens semblent avoir les capacités pour être de bons investisseurs autonomes ». Appâtés par des gains que nous pensons être faciles, nous laissons nos émotions nous guider, victimes semi-consentantes des torrents de sources d’information plus ou moins fiables auxquels nous nous abreuvons.

Les études prouvent pourtant que de cette agitation résultent de piètres rendements, souvent grugés par des frais élevés – jusqu’à 50 % du rendement dans le cas de certains fonds communs de placement. Une catastrophe. Et si votre beau-frère s’évertue à vanter ses bons coups, c’est probablement parce qu’il ne vous dit pas tout, ou qu’il n’a pas conscience du problème.

Des solutions existent, mais pas de miracle ici. On parle souvent des fonds négociés en Bourse, ou de cette « petite révolution » qu’est le FNB tout inclus (ou FNB de répartition d’actifs), dont les frais tournent autour de 0,14 %. Il y a aussi les conseillers, même si la qualité des conseils donnés semble directement dépendre des sommes qui seront investies.

Et puis, surtout, il y a investir en soi et acquérir des connaissances, ce que conseille l’auteur dans cet ouvrage éclairant sur le monde de l’investissement : cycle des entreprises, médiatisation des marchés, croissance versus valeur, ventes à découvert, droits des actionnaires, dictature du profit, dividende en perdition, investissement économique responsable… Tout y est pour prendre des décisions rationnelles.

Après tout, « avec tout ce qu’on sait aujourd’hui de la psychologie des investisseurs et des bonnes stratégies d’investissement […] il n’y a pas de raison de ne pas obtenir les rendements réels qu’offrent les marchés boursiers ou obligataires ».

Du porte-monnaie au portefeuille (Édito, novembre 2021)

Par Bertrand Larocque et Marc St-Pierre

Par où commencer? Cette question, Bertrand Larocque et Marc St-Pierre, respectivement planificateur financier et gestionnaire de portefeuille, ont dû l’entendre souvent, car l’univers des placements est complexe. D’où leur ouvrage, destiné à ceux qui visent l’indépendance financière et la prospérité.

N’hésitant pas à rappeler l’importance du rôle joué par la fiscalité en matière de placement, les auteurs recommandent surtout la diversification entre titres à revenu fixe et actions, et un rééquilibrage systématique du portefeuille. « Cette discipline oblige de vendre ce qui a mieux performé et d’acheter ce qui a relativement moins bien fait. Ce qui se traduit par vendre haut et acheter bas, soit l’inverse de ce que font les investisseurs qui laissent leurs émotions dicter leur stratégie de placement. » Car oui, insistent-ils, nous sommes loin d’être bons quand vient le temps de gérer nos émotions, et nous laissons ces dernières prendre le dessus au détriment des principes éprouvés.

Et les questions fusent : Comment se protéger en période d’inflation? Comment reconnaître les conditions propices à la formation d’une bulle? Quels sont les enjeux liés aux technologies? Aux changements climatiques? Pourquoi faire une distinction entre risques et volatilité? Comment savoir si notre portefeuille nous convient? Quels rendements faut-il viser? Les frais de gestion sont-ils exagérés?

Les auteurs reviennent sur le rôle et les obligations des conseillers en placement, et rappellent certaines évidences que M. et Mme Tout-le-Monde tendent souvent à oublier comme : il ne faut pas croire qu’un portefeuille est mal structuré parce que les résultats obtenus à court terme ne sont pas ceux espérés, et il ne faut pas juger la valeur d’un placement à son rendement passé sans tenir compte de la volatilité… Bref, une lecture pratique pour tous ceux qui ont décidé de prendre le taureau par les cornes.

EN SAVOIR PLUS

Envie de démarrer l’année financière du bon pied? Voici 4 ouvrages parus en français à vous procurer pour prendre des décisions éclairées. Voyez de plus comment profiter d’un exercice de planification financière à toutes les étapes de vie. Enfin, n’hésitez pas à consulter nos ressources en littératie financière pour mieux renforcer vos compétences financières.