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Une main est représentée en train d'écrire des notes sur une tablette
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Magazine Pivot

L’écriture manuscrite numérique, dernière tendance des tablettes

Une entreprise innovante, une technologie de pointe : la tablette qui numérise l’écriture.

Une main est représentée en train d'écrire des notes sur une tabletteL’écran haute sensibilité de la tablette reMarkable fait office de papier et son marqueur numérique évolué sert de crayon. (Avec l’autorisation de reMarkable)

Entre tradition et innovation, l’ancien s’accroche à la nouveauté. On n’a qu’à penser aux courriels, qui suivent toujours le code épistolaire, ou aux sonneries de cellulaire, qui rappellent celles des téléphones d’époque.

Et d’où vient cet attachement? Non pas de l’habitude, mais bien d’une optique d’efficacité. C’est du moins l’avis du créateur de la tablette électronique reMarkable, outil de numérisation des notes écrites.

Cet homme, c’est Magnus Wanberg. Étudiant, assis devant son ordinateur, il s’irritait de voir autant de notifications et de fenêtres intempestives encombrer son écran. A alors germé l’idée de créer un appareil qui aurait « tous les avantages de l’écriture manuscrite, enrichis de fonctions avancées de diffusion, de recherche et d’enregistrement, les interruptions en moins », explique Henrik Faller, vice-président aux communications de reMarkable, entreprise norvégienne.

« Nombre d’études montrent que l’écriture sur papier forme mieux le souvenir que l’écriture sur clavier. Les fonctions sensorimotrices entrent en jeu, les sens sont mis à profit : appuyer le stylo sur le papier, voir les lettres se dessiner, entendre la pointe courir sur la surface… »

Mais revenons à reMarkable. Son écran haute sensibilité unique en son genre fait office de papier, et son marqueur numérique évolué sert de crayon. En 2020 est sorti reMarkable 2, qui reproduit avec un réalisme supérieur écriture et croquis. Résultat? « On jurerait du papier. »

Cette ode à l’analogique occupe un créneau grandissant, aux côtés de Freewrite, un outil d’écriture intelligent et épuré (nulle trace de fenêtres intempestives) signé Astrohaus. S’y ajoute NEO 2 d’AlphaSmart, outil de traitement de texte portatif qui combine rétro et techno avec fierté et audace. « Ce n’est pas un carnet de notes, insiste Henrik Faller, ni une tablette Android ou iOS. » Le vif succès de reMarkable s’explique plutôt par l’évocation convaincante du papier-crayon.

« Le marché de la tablette s’érode d’année en année au Canada, et la tendance devrait se maintenir », souligne Manish Nargas, chercheur en technologies grand public au bureau torontois du géant mondial en études de marché IDC. Attention, les technologies concurrentes (téléphones intelligents multifonctions grand écran) viendront peut-être brider les perspectives de croissance des nouveautés comme la tablette reMarkable. N’empêche, son côté inimitable a suscité l’engouement. Avant la première livraison, prévue fin 2017, le carnet de commandes s’élevait déjà à 13,6 M$ US. Quelques mois plus tard, le nombre d’appareils entre les mains des premiers acheteurs dépassait largement la centaine de milliers, pour un chiffre d’affaires de 74,3 M$ US.

La sortie de reMarkable 2 faisait suite à un apport de 18,6 M$ US consenti par Spark Capital, un fonds d’investissement de Boston qui avait parié sur Twitter et Slack. Peu avant, l’équipe de Magnus Wanberg avait aussi remis en avant l’importance de cibler le marché des entreprises. Henrik Faller précise toutefois que le créneau visé demeure celui qu’occupent les inconditionnels du papier : créatifs, professionnels, étudiants. « Le papier séduit, mais il y a le côté gaspillage. » Certes, pour faire des recherches, communiquer ses idées et archiver ses trouvailles, le numérique l’emporte. « On voulait une tablette qui optimise le travail, mais sur le mode papier-crayon. »

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