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Femme d'affaires faisant un brainstorming avec un collègue, utilisant des notes adhésives pour la planification et la stratégie
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Magazine Pivot

Pourquoi les CPA doivent voir au-delà des chiffres

Comme l’explique le président et chef de la direction de CPA Canada, Charles-Antoine St-Jean, les entreprises et la société devront travailler en collaboration pour que le redressement économique soit au rendez-vous.

Femme d'affaires faisant un brainstorming avec un collègue, utilisant des notes adhésives pour la planification et la stratégieLes entreprises et la société doivent travailler de concert pour favoriser le redressement économique. (Getty Images/10’000 Hours)

Bonjour à tous.

Il est frappant de constater à quel point les affres de la pandémie ont fait ressortir les inégalités au sein de la population canadienne – et la perspective d’une reprise inéquitable menace les fondements d’une prospérité à long terme. Ayant déjà exercé les fonctions de contrôleur général du Canada, je comprends les difficultés économiques qu’a traversées le gouvernement fédéral au cours de la dernière année. Et le budget d’avril montre que le coût humain a été énorme.

Nous voilà face à un défi d’envergure qui nous obligera à tirer parti de nos forces pour épauler les Canadiens les plus fragilisés, en visant un meilleur avenir pour tous, tout en redoublant de vigilance afin d’assurer l’équilibre budgétaire.

Les ravages planétaires de la COVID ont mis en évidence des lignes de faille : les travailleurs essentiels faiblement rémunérés et leur famille ont été parmi ceux qui ont porté le plus lourd fardeau, exposés à la maladie et au deuil. Autre constat à déplorer : le trop grand nombre de femmes qui ont été durement éprouvées. La proportion de femmes au travail a chuté pour atteindre un creux inégalé depuis 1986, ce qui est déconcertant. Les mesures envisagées dans le budget fédéral visent entre autres à redresser la situation, notamment grâce à un programme de garderies à 10 $ par jour.

Portrait de Charles Antoine St-Jean, président et directeur général de CPA CanadaCharles-Antoine St-Jean, président et chef de la direction de CPA Canada (Photo Lindsey Gibeau, Westboro Studio)

C’est une mesure attendue depuis longtemps, que CPA Canada a soutenue quand elle a été évoquée dans le discours du Trône de l’automne. Ainsi, davantage de femmes s’intégreront pleinement au marché du travail, ce qui favorisera la croissance et l’entrepreneuriat, dans une optique d’équité et d’inclusivité.

Cela dit, pour reconstruire en mieux, il importe d’aller au-delà des investissements publics. Dans tous les milieux de travail, la direction et le conseil d’administration ont intérêt à examiner attentivement la composition de la main-d’œuvre pour que les communautés sous-représentées aient autant de chances de réussir que les autres. Et il faudra lutter contre les biais à l’embauche afin de niveler les inégalités qui freinent l’avancement des groupes marginalisés.

La pandémie a aussi fait ressortir la précarité du logement et l’instabilité de l’emploi pour de nombreuses familles dans des secteurs mis à mal. Même si l’insuffisance de logements abordables en zone urbaine a tout d’un sujet brûlant, le malaise est peut-être encore plus patent dans les localités éloignées et les réserves des Premières Nations, négligées depuis des décennies. Les changements n’ont que trop tardé.

AU-DELÀ DES RÉSULTATS FINANCIERS

Fait inquiétant, selon le baromètre de confiance Edelman 2021, on se méfie des chefs d’entreprise et des gouvernements. Après la pandémie, il faudra s’atteler à l’équité, et peut-être commencer par rétablir la confiance. Comme l’illustre le sondage d’Edelman, il y a fort à faire : « Ces chiffres devraient sonner l’alarme pour les leaders, qui devront poser des gestes concrets pour rebâtir cette confiance entachée. »

Au pays, les attentes se transforment, et si une organisation aspire à faire figure de chef de file, elle doit gagner la confiance des Canadiens et écouter toutes les voix, pour que personne ne soit laissé pour compte.

Le Canada a adopté une approche particulière qui favorise le développement d’une économie saine et vigoureuse. Ce qui en fait un endroit où il fait bon travailler, vivre et élever une famille, c’est la conviction que l’essor économique et le progrès social ne font pas qu’aller de pair : ils constituent les piliers du succès.

Ce n’est pas d’hier que notre profession prend fait et cause pour une telle vision, comme en fait foi l’idéal canadien d’une saine gestion, qui arrime les exigences de la croissance aux impératifs d’ordre social et environnemental, mis en équilibre avec équité et compassion. Cet idéal, il faudra s’y attacher plus que jamais, car « reconstruire en mieux », c’est voir au-delà des résultats financiers.

Il nous incombe de garantir une reprise qui conjugue essor social et expansion économique, gages de plus-value et de bénéfices durables; une reprise qui prône une prospérité et une croissance couplées à la générosité, sans cupidité.

Ce dont le pays a besoin, c’est de dirigeants qui, au lieu de s’interroger sur ce qu’il conviendrait de faire demain, se mobilisent pour intervenir aujourd’hui. Une nouvelle ère s’ouvre, accompagnée d’attentes repensées.

Relevons le défi ensemble!

RELANCER L’ÉCONOMIE

Pour savoir comment CPA Canada et les économistes envisagent la reprise économique du Canada après la pandémie, regardez le webinaire intitulé Relance de l’économie : De quoi le Canada a-t-il besoin pour un avenir prospère? Lisez également le rapport Ce que nous avons entendu : relancer l’économie canadienne, qui comprend les points de vue de collègues CPA.