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Illustration d'articles d'épicerie en forme de coeur
Magazine Pivot

L’entraide : y mettre du sien

Une pratique aux origines anarchistes fait le tour de la planète.

Illustration d'articles d'épicerie en forme de coeurLes groupes d’entraide (d’une poignée de voisins à une armée de bénévoles) poussent à la roue pour offrir aux démunis les premières nécessités : de quoi se nourrir, se vêtir et se soigner. (Illustration Leeandra Cianci)

Quand l’Organisation mondiale de la Santé a lancé l’alerte à la pandémie, le 11 mars dernier, quelques Canadiens ont retroussé leurs manches et lancé un appel à la solidarité sur les réseaux sociaux.  

En l’espace de 72 heures, au moins 35 groupes altruistes avaient été créés sur Facebook pour distribuer denrées et autres nécessités aux aînés et aux familles. La solidarité, c’est contagieux : plus de 30 000 Canadiens se sont mis de la partie. Et le mouvement a essaimé. En Inde, en Suisse, en Afrique du Sud, étudiants, travailleurs sociaux, bibliothécaires et militants n’ont pas hésité à s’unir pour aider leurs concitoyens vulnérables ainsi que des millions de personnes au chômage forcé, confinement oblige. 

Dans ces filières de soutien bénévole, on prêche et on pratique l’entraide; on se donne la main. Les États, débordés, aux prises avec la montée du chômage et de la précarité, se mobilisent pour parer au plus pressé. Et les groupes d’entraide – d’une poignée de voisins à une armée de bénévoles, ralliés sous la bannière d’une ville, voire d’une région – poussent à la roue pour offrir aux démunis les premières nécessités. De quoi se nourrir, se vêtir, se soigner. Certains bénévoles recueillent des fonds de secours; d’autres devisent sur Skype avec des solitaires, question de briser l’isolement. Pour coordonner et souligner les gestes de générosité, on met à contribution Facebook, WhatsApp et Instagram, sans oublier des outils comme Slack et Google Docs. 

Aider son prochain en temps de crise n’a rien de nouveau, mais la vision contemporaine de la chose tire ses origines d’un essai influent rédigé en 1902 par le philosophe et anarchiste russe Pierre Kropotkine, qui appelait à l’entraide, et non à la lutte. 

Anarchie et entraide, même combat? Décentralisés, exempts de hiérarchie, façonnés par les bénéficiaires de l’aide plutôt que par les donateurs, les groupes d’entraide se distinguent des organisations caritatives institutionnelles. À l’époque où le gouffre des inégalités se creuse, de nombreuses entités qui s’identifient comme des organisations de solidarité voient dans les disparités structurelles l’une des causes profondes du dénuement où sont plongés tant de démunis, qui dépendent de leur soutien. 

Voilà pourquoi certains groupes d’entraide se transforment aujourd’hui en associations sans but lucratif, comme les « Banker Ladies » de Toronto.  

Ces Canadiennes d’origine africaine créent des coopératives financières communautaires, pour reproduire le succès des cercles de prêt, qui aident les défavorisés. En prônant des réformes socio-économiques qui soutiennent les marginalisés vulnérables, les adeptes de la solidarité se disent que si une autre pandémie frappe, leur aide ne sera pas aussi désespérément nécessaire. 

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