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Pandémie : une aubaine pour les fraudeurs

La pandémie s’accompagne d’une série d’arnaques en tous genres.

Femme, regarder, téléphoneUne des fraudes les plus sordides consiste en un faux message texte ou courriel du fédéral, qui demande le NAS ainsi que les coordonnées personnelles et bancaires pour l’envoi de la Prestation canadienne d’urgence. (Getty Images/MesquitaFMS)

Parallèlement à la propagation de la COVID-19, contagieuses elles aussi, les arnaques déclenchées par la hantise du coronavirus se sont multipliées. Masques gratuits (ne payez que les frais d’expédition!), fausses trousses de diagnostic, remèdes miracles, nettoyage antivirus de la ventilation, tout y passe. Entre le 6 mars et le 23 avril, quand nous sommes tous restés sagement à la maison, le Centre antifraude du Canada (CAFC) a enregistré 643 cas de fraude et 158 victimes confirmées. Une hausse marquée de ce fléau, donc. Et les chiffres sont probablement en deçà de la réalité, les pertes n’étant pas toujours signalées.

La pandémie a créé un terrain fertile pour les malfaiteurs. Anxieux, isolés, vissés à leur écran, bombardés de nouvelles alarmistes, les gens s’inquiètent pour leur santé, leur emploi, leurs proches vulnérables. « Une atmosphère anxiogène idéale pour les fraudeurs », souligne Jeffrey Thomson, analyste en renseignements criminels au CAFC. « C’est l’essence même des stratagèmes d’extorsion : instiller la peur pour faire réagir. Or, l’inquiétude est devenue une constante aujourd’hui. »

L’une des fraudes les plus sordides, c’est un faux message texte ou courriel du fédéral, qui demande le NAS ainsi que les coordonnées personnelles et bancaires pour l’envoi de la Prestation canadienne d’urgence. Comme l’explique M. Thomson, la réussite d’une tromperie, c’est une affaire de chiffres. Il faut ratisser large pour que la manœuvre fasse forcément mouche ici et là.

L’hameçonnage, l’extorsion et les fausses urgences se portent mieux que jamais, dit M. Thomson. Des exemples? Recevez 20 000 points de fidélité! Cliquez sur le lien et fournissez vos renseignements personnels. Ou bien un ami coincé à l’étranger vous demande de le renflouer d’urgence. Un stratagème qui ciblait la communauté sino-canadienne a dépouillé une victime de 60 000 $. C’est la pire fraude recensée au chapitre du coronavirus, pour l’instant du moins (la somme a été récupérée depuis).

Fort heureusement, à l’affût de certains signes qui ne trompent pas, on peut déjouer ces manigances. Méfiez-vous des courriels louches qui atterrissent tout à coup, et surtout, pensez-y à deux fois avant de cliquer sur un lien. Si un proche crie à l’aide sur les réseaux sociaux, appelez-le pour voir. Attention aussi à l’authenticité des sites gouvernementaux vers lesquels on vous dirige. Pour les achats en ligne, choisissez les sites réputés. Enfin, gare aux remèdes en tout genre. Trop beau pour être vrai? Tiens, un médicament sans ordonnance? Eh oui, il y a anguille sous roche. 

Si vous tombez bien malgré vous dans un traquenard, avertissez, le cas échéant, la police, le CAFC, les agences d’évaluation du crédit et tout autre fournisseur de service concerné, en présentant un compte rendu détaillé et chronologique de l’escroquerie. Il n’est pas dit que vous recouvrerez votre dû, mais ce geste évitera peut-être que d’autres subissent le même sort que vous.

RESTER VIGILANT

Découvrez quelles fraudes ont vu le jour pendant la pandémie et comment vous en protéger. Sachez aussi reconnaitre ces manifestations propres au vol d'identité.