Le retour inattendu du lit d’eau
La température des lits d’eau AFLOAT est réglable pour un sommeil optimal en toute saison. (Illustration de Chloe Cushman/Photo de iStock)
PARI :
Vestige démodé des années 1970, le lit d’eau? Certains diraient que oui. Après avoir gagné jusqu’à 22 % du marché américain des matelas, c’est le naufrage au tournant des années 1990. Les ventes sombrent (puritanisme de l’ère Bush, peur des fuites, aversion pour le mal de mer en pleine nuit, qui sait). Un demi-siècle plus tard, le créateur du lit d’eau, Charlie Hall, juge le moment propice à un retour. La reconquête d’une fraction du marché actuel du matelas (27 G$) suffirait à remettre la barque à flot.
PLAN DE MATCH :
Hall soutient que sa gamme AFLOAT n’a rien à voir avec les lits d’eau du passé. Un tricot extensible remplace l’enveloppe plastifiée d’hier; un revêtement en vinyle élimine les fuites. Et des réservoirs indépendants (en option) évitent au dormeur de rebondir quand sa douce moitié se couche. Les premiers lits d’eau étaient destinés aux célibataires épicuriens. Plaisir d’abord. L’argumentaire repensé parie sur la santé : matelas hypoallergénique anti-acariens, surface moelleuse pour une meilleure circulation, soulagement des maux de dos, température réglable pour un sommeil optimal en toute saison. Leur prix varie de 2 000 $ US à 3 400 $ US, mais le père des lits d’eau joue sur deux tableaux : il mise sur la nostalgie, pour séduire les baby-boomers, et sur la nouveauté, pour attirer les Y. « Charlie Hall sait s’y prendre », avance Paul Drysdale, un détaillant de meubles ontarien (Brampton) qui propose des lits d’eau depuis 1980. « Les produits, réinventés, s’adressent à un large public. »
RÉSULTAT :
Discret sur les chiffres exacts, M. Hall, ce hardi navigateur, annonce des revenus prometteurs. Au printemps 2018, la vente débutait dans trois magasins de Floride, où l’un des cofondateurs d’AFLOAT exploite City Furniture, une grande chaîne d’ameublement. Trois mois plus tard, neuf points de vente s’ajoutaient, et le mouvement s’amplifiera, à l’échelle des États-Unis. La vague finira sûrement par atteindre le Canada.