4 technologies qui inspirent des craintes

La société Boston Dynamics commercialise depuis 2019 le robot Spot, un quadrupède cynomorphe. (Getty Images/Horacio Villalobos/Contributor) 

En ce début de 2020, le moment se prête bien à une réflexion sur les technologies. Bien sûr, leur évolution rapide change notre façon de faire des affaires. Et bien sûr, les CPA doivent être conscients des grandes tendances – cybersécurité, mégadonnées, analytique, intelligence artificielle, chaîne de blocs... Quelle que soit la nature de votre travail, les outils modernes peuvent avoir un impact profond et souvent positif sur la profession, mais certaines nouvelles technologies soulèvent aussi des inquiétudes.

Les nouveautés qui nous déconcertent, ça ne date pas d’hier. Avec l’arrivée du premier train à vapeur, on s’était demandé si le corps pouvait supporter des déplacements à 80 km/h... Et pour le téléphone d’Alexander Graham Bell, un observateur avait évoqué ses réticences quant aux effets sur les relations humaines!

Nos appréhensions face aux nouvelles technologies n’ont fait que s’accroître parallèlement au rythme des innovations. Voici un survol de quatre technologies qui peuvent nous laisser songeurs, dubitatifs ou carrément paranos.

1. ASSISTANTS VOCAUX

Dans une étude visant à cerner ce qui rend certaines technologies dérangeantes pour les enfants, l’imitation revient constamment au palmarès des irritants. Or, les assistants comme celui de Google, ou encore Alexa (d’Amazon) et Siri (d’Apple), excellent en matière de mimétisme qui fait froid dans le dos. Ces outils informatiques réussissent à reproduire l’expression humaine par leurs propos, leurs blagues ou leurs taquineries, à un point tel que cela peut parfois être troublant.

Mais il y a encore plus étrange ou perturbant que ces humains artificiels et leur ton sinistre. Dans un sondage, plus de la moitié des répondants ont affirmé trouver dérangeant de voir que les publicités des entreprises les ciblent en fonction des questions récemment posées à leur assistant vocal. Une majorité s’inquiète d’ailleurs que ces bidules puissent les écouter sans leur consentement. Des craintes fondées, d’autant plus que Google a admis que des employés ont pu accéder à des conversations qui n’étaient pas censées être enregistrées. L’entreprise a depuis revu sa technologie et ne sauvegarde plus les enregistrements par défaut. Citons aussi le cas où Amazon a dû apporter un correctif à Alexa, qui avait donné la trouille à des utilisateurs à cause de ses sordides éclats de rire intempestifs.

2. ANIMAUX-ROBOTS

Des androïdes de films comme Terminator et Alien nous ont amenés à ressentir un malaise face aux machines humanoïdes, mais que dire des inventions plus récentes, modelées sur des animaux... La société Boston Dynamics est à l’origine des vidéos virales mettant des robots en vedette. En 2019, elle a introduit ses créatures terrifiantes sur le marché : on peut maintenant se procurer Spot, un quadrupède cynomorphe.

Mais si un chien-robot vous trouble, vous ne voudrez sûrement pas des machines reproduisant des créatures répugnantes! En 2019, des scientifiques ont créé un robot miniature ressemblant à une blatte, qui comme l’insecte réel ne meurt pas si on lui marche dessus! Grâce à sa rapidité et à sa solidité, l’objet serait idéal pour des opérations de sauvetage après un tremblement de terre, par exemple. Au Japon, des chercheurs ont d’ailleurs élaboré un robot aux allures de serpent pour des situations de cette nature.

3. RECONNAISSANCE FACIALE

Nombreux sont les appareils domestiques connectés à Internet, qu’il s’agisse d’arroseurs de pelouse, de thermostats ou d’aspirateurs. Un lit « branché » peut mesurer la qualité de votre sommeil. Cela dit, c’est la technologie de reconnaissance faciale qui dérange.

L’outil Google Nest Hub Max utilise la caméra frontale de l’écran non seulement comme dispositif de sécurité, mais aussi pour vous montrer des textes, des photos et d’autres informations pertinentes lorsqu’il reconnaît votre visage. Google dit qu’il dirige parfois des données faciales vers le nuage pour améliorer l’expérience produit, et elle n’est pas la seule entreprise technologique à stocker votre image ou votre voix. Si vous laissez un appareil enregistrer votre visage pour une raison quelconque, il est probable qu’il se retrouve dans le nuage. On dit de la reconnaissance faciale qu’elle sera monnaie courante dans l’avenir, dans plusieurs domaines comme la publicité ou l’application des lois. Mais il y a un os : l’American Civil Liberties Union (ACLU) a constaté, dans une étude, que l’outil d’Amazon avait associé 28 membres du Congrès américain à des photos de prévenus de justice!

4. HYPERTRUCAGES

Le voir, ce n’est plus y croire... du moins, pas à l’époque des hypertrucages. Ces fameux deepfakes tirent leur nom, en anglais, de la technologie d’apprentissage profond, une sorte d’intelligence artificielle qui permet de remplacer le visage d’une personne dans une vidéo par celui d’une autre. Il en résulte la capacité technique de créer de fausses vidéos qui ressemblent drôlement à la réalité. Des outils logiciels simples ont maintenant rendu cette innovation accessible à tous. Mais à mesure que la technologie s’améliore – et que les hypertrucages sont encore plus difficiles à déceler – les risques se font plus prononcés, notamment celui du chantage ou de l’ingérence dans le processus électoral. Il ne nous reste plus qu’à devenir d’éternels sceptiques. Un enjeu qui n’est pas négligé, toutefois, car il semble qu’un nouvel outil de détection de fausses vidéos soit en mesure de réussir cet exploit avec un taux de réussite de 90 %.

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