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Plan d'un groupe d'hommes d'affaires faisant du brainstorming avec des notes sur un mur en verre dans un bureau
Comptabilité
Durabilité

Objectif carboneutralité : les CPA joueront un rôle déterminant

Le pays vise être carboneutre d’ici 2050. Un objectif ambitieux qui peut être atteint si les CPA apportent leur contribution.

Plan d'un groupe d'hommes d'affaires faisant du brainstorming avec des notes sur un mur en verre dans un bureauEn raison de leurs grandes compétences, les CPA seront des rouages essentiels dans le virage carboneutre entrepris par le Canada. (Getty Images/gradyreese)

Le Canada s’est engagé à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Si certaines organisations ont déjà pris des moyens pour y parvenir, ce n’est pas le cas de toutes. Pourtant, la réussite des unes repose en partie sur l’implication des autres, qui pourraient être mises à l’écart si elles ne réagissent pas assez vite.

« Aujourd’hui, compte tenu de l’importance des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), aucune organisation ne peut envisager d’être viable sans tenir compte des parties prenantes et de la collectivité », explique Armand Capisciolto, CPA, associé national, Normes comptables, à BDO Canada, et panéliste lors d’un récent symposium ESG organisé par CPA Canada. « Ce n’est plus une simple question de conformité. Si votre offre, votre produit ou votre service ne répondent plus aux attentes des parties prenantes, votre performance financière en souffrira. »

Puisqu’ils sont présents dans tous les types d’organisations et possèdent un solide bagage de compétences, les CPA sont donc appelés à jouer un rôle de premier ordre au fil des étapes d’une transition vers la carboneutralité. Voici ce qu’ils doivent garder à l’esprit.

PRÉVOIR LES RESSOURCES

La plupart des experts s’accordent à dire que les changements climatiques suscitent un intérêt croissant depuis un certain temps. Pourtant, la viabilité de nombreuses organisations dépend désormais de leur capacité à s’adapter et à modifier leur modèle d’affaires le plus rapidement possible. « L’urgence d’agir est palpable », constate Vincent Cartier, CPA, associé, Services-conseils, Raymond Chabot Grant Thornton.

Armand Capisciolto abonde dans le même sens : « Il est clair que l’argent ne tombera pas du ciel, mais c’est une façon d’investir dans votre avenir si vous voulez encore exister dans 10 ou 20 ans. »

2050, c’est dans un peu moins de 30 ans, poursuit-il, alors nous avons tous du mal à accepter l’aspect prospectif de l’enjeu, car nous ne sommes pas habitués à penser au-delà de cinq ans. « Mais si vous ne faites pas de progrès concrets d’année en année, vous n’atteindrez pas les cibles à long terme. Voilà pourquoi il faut travailler avec différents horizons temporels, à court, moyen et long termes. »

Selon Ian Turpin, leader ESG, Conseil en management, Raymond Chabot Grant Thornton, il est d’autant plus crucial d’adopter des mesures immédiatement que le vrai horizon est 2040 si on veut limiter le réchauffement climatique à 1,5°. Ainsi, il faut atteindre 50 % de nos objectifs d’ici 2030, un défi encore plus grand.

Quel que soit l’horizon visé, observe Vincent Cartier, « les CPA peuvent guider les organisations en les aidant à implanter une stratégie qui chiffrera les objectifs et les coûts associés à l’atteinte ou la non-atteinte de ceux-ci. Ils peuvent aussi agir comme intégrateurs, en allant chercher à l’extérieur les personnes avec l’expérience nécessaire ».

INSTAURER UNE GOUVERNANCE FORTE

Beaucoup d’entreprises présentent déjà d’elles-mêmes des rapports sur les progrès accomplis. Néanmoins, une réglementation sera bientôt mise en place. « Ce qui est aujourd’hui facultatif deviendra obligatoire », prévient Gord Beal, vice-président, Recherche, orientation et soutien à CPA Canada. « Les organisations doivent savoir ce qui s’en vient et se renseigner. »

Les PME doivent être particulièrement vigilantes, insiste Armand Capisciolto. « Certaines PME pensent que les normes IFRS de présentation d’information sur la durabilité ou les règles de présentation d’information liée au climat établies par les autorités en valeurs mobilières ne les concernent pas, puisqu’elles ne sont pas des sociétés ouvertes, mais c’est pourtant le cas si, comme PME, elles font affaire avec des sociétés ouvertes, et elles pourraient très bien avoir à rendre des comptes. »

Un constat d’autant plus vrai que le Conseil des normes internationales d’information sur la durabilité (International Sustainability Standards Board – ISSB) a déjà publié deux exposés-sondages pour commentaires et ouvert son centre à Montréal. Par ailleurs, un Conseil canadien des normes d’information sur la durabilité (CCNID) doit bientôt être formé.

Vu ce contexte, les CPA seront appelés à jouer un rôle de premier plan dans l’établissement de plans de réduction des émissions, dans le suivi des progrès et dans la communication de ces plans aux parties prenantes.

Il est question de « Gouvernance », avec un grand G, celui de « ESG », dont on ne parle pas assez, selon Armand Capisciolto. « Les conseils d’administration, dont de nombreux CPA font partie, devront demander aux directions des organisations, qui comprennent aussi de nombreux CPA à des postes clés, quels contrôles et processus internes leurs équipes ont mis en place en vue d’atteindre les cibles visées. »

FAIRE PARLER LES CHIFFRES

Il ne s’agit plus seulement de rendre des comptes, explique Ian Turpin, mais d’intégrer une stratégie à long terme au niveau des aspects financiers et non financiers. « Il faut que les parties prenantes y trouvent les informations nécessaires, surtout que vous pourriez devoir prouver votre engagement sur la voie de la carboneutralité à vos clients, employés et investisseurs, et ce, plus vite que vous ne le pensiez. »

Les CPA ont également les compétences et la rigueur nécessaires pour instaurer des processus qui permettront à l’organisation de mesurer les progrès accomplis, notamment grâce à l’analyse de données. « Beaucoup de ces données pourraient devoir être auditées plus tard, alors il faudra s’assurer qu’elles soient auditables, que l’information capturée soit fiable, rappelle Vincent Cartier. Les investissements vont être tellement importants que les CPA doivent se donner un rôle de leader. »

Et Armand Capisciolto précise : « On parle de changements fondamentaux pour toutes les organisations. Cela dit, qu’ils soient à la direction des entreprises, membres du conseil d’administration ou prestataires de services, comme auditeurs et consultants, p. ex., les CPA ne doivent pas attendre qu’on leur pose des questions, mais provoquer la discussion, car ils ont une grande influence sur les entreprises dans lesquelles ils travaillent et leurs clients leur font confiance. »

DURABILITÉ ET CPA

Lisez le rapport de CPA Canada sur l’engagement du Canada à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Voyez de quelles façons les CPA peuvent mener des initiatives ESG et les intégrer dans des stratégies créatrices de valeur à long terme. Apprenez-en davantage sur le rôle de la finance durable et découvrez ce qu’implique la mise en place d’une chaîne de valeur durable. Enfin, découvrez l’engagement pris par CPA Canada, organisation qui entend devenir carboneutre.