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Les portraits de trois personnes sont présentés
Comptabilité
La profession

Travailler comme CPA dans les forces armées

Les comptables qui mettent leurs compétences au service des Forces armées canadiennes ou du ministère de la Défense nationale peuvent s’attendre à une carrière enrichissante, à multiples facettes.

Les portraits de trois personnes sont présentésDe gauche à droite : le major-général Richard Goodyear, Cheri Crosby et Michael Lionais, trois CPA qui ont choisi de mener une carrière militaire.

Au moment de déterminer son parcours professionnel comme CPA, on doit rapidement déterminer si on choisira de travailler au sein du secteur public ou du secteur privé.

S’enrôler dans les Forces armées canadiennes (FAC) comme officier de la logistique ou soutenir les efforts militaires du Canada en travaillant pour le ministère de la Défense nationale (MDN) sont des choix de carrière dans le secteur public auxquels ne pensent pas toujours les CPA.

Bien que les FAC et le MDN soient des organisations distinctes, on les désigne collectivement sous l’appellation Défense, et ces deux entités travaillent de concert pour mettre en œuvre les orientations du gouvernement canadien en matière de défense.

Découvrez à quoi peut s’attendre une ou un CPA qui s’enrôle dans l’armée canadienne ou qui se joint au MDN comme employé civil.

SE RENSEIGNER SUR LES PERSPECTIVES D’EMPLOI ET LA FORMATION

« La profession de CPA au sein de l’armée est un rôle qui passe souvent inaperçu », explique Cheri Crosby, CPA, sous-ministre adjointe (Finances) et dirigeante principale des finances au MDN. Dans le cadre de ses fonctions, elle supervise les activités de gestion financière du ministère et fournit des conseils sur les dépenses militaires.

Dans les FAC, les CPA peuvent occuper le poste d’officier de la logistique, qui offre de nombreuses possibilités, tant à titre de généraliste qu’à titre de spécialiste. Des postes de spécialistes sont proposés dans les fonctions finances, achats, chaîne d’approvisionnement, transport et gestion des ressources humaines. Ces tâches peuvent s’exercer sur les bases militaires canadiennes ou internationales qui appuient les opérations de l’armée de terre, de la marine, de l’armée de l’air ou des forces spéciales.

D’autres emplois sont aussi possibles dans les unités d’opérations spéciales, les organisations médicales, les bureaux de recrutement, les unités de réservistes ainsi qu’au MDN, à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), aux Nations Unies (ONU) et partout où le Canada maintient une présence militaire.

Après l’enrôlement dans les FAC, la formation pour devenir officier de la logistique comprend les éléments suivants :

  • Qualification militaire de base des officiers, d’une durée de 12 semaines : connaissances militaires générales, principes du leadership, règlements et coutumes des forces armées, maniement des armes de base et premiers soins;
  • Programme de conditionnement physique rigoureux;
  • Mise en application des compétences militaires nouvellement acquises dans le cadre d’exercices d’entraînement portant sur la protection de la force, l’instruction appliquée, la navigation et le leadership.

Les personnes qui terminent avec succès la formation de base des officiers fréquentent ensuite le Centre d’instruction de logistique des Forces canadiennes, où elles reçoivent une formation liée au domaine de service auquel elles ont été assignées (marine, armée de terre, armée de l’air). Les officiers de la logistique ont aussi la possibilité de suivre des cours magistraux pour acquérir des compétences spécialisées.

La carrière du major-général Richard Goodyear, qui est aussi CPA, illustre le grand éventail d’expériences offertes par l’armée. Richard Goodyear, qui occupe actuellement les fonctions de chef, Gestion financière, et d’adjoint à la dirigeante principale des finances au MDN, a commencé sa carrière dans les FAC comme officier de la logistique, puis a été déployé au Kosovo et en Afghanistan. En 2007, il a reçu la Médaille du service méritoire en reconnaissance de ses efforts pour promouvoir l’autorité de la Banque nationale afghane et aider à accroître l’utilisation de la monnaie afghane par les étrangers. Il a aussi été commandant à Shilo, au Manitoba, et à Ottawa.

« Il est très important d’avoir des CPA en uniforme parce que les finances de la Défense sont de plus en plus complexes, souligne Richard Goodyear. Les CPA enrôlés dans l’armée allient une compréhension opérationnelle aux compétences financières nécessaires pour faire face à cette complexité. »

METTRE À PROFIT LES COMPÉTENCES ACQUISES

Le perfectionnement professionnel que reçoivent les CPA quand ils s’engagent dans l’armée se reflète dans le parcours de Michael Lionais, CPA, directeur général de Technomics Canada. L’homme possède une expérience de plus de 35 ans dans le secteur public, d’abord comme officier dans les forces armées, puis dans des postes civils au sein de plusieurs ministères fédéraux.

« Dans leur cadre particulier, les forces armées vous enseignent à prendre des décisions et à fournir des conseils, affirme-t-il. À l’instar de ce que l’on voit dans les films, quand vous cirez vos bottes, repassez votre uniforme et faites votre lit, l’armée vous inculque une culture et teste vos réactions face au stress. »

Un titre comptable fournit les fondements pour exceller comme officier de la logistique ou dans d’autres fonctions, ajoute Michael Lionais, qui a occupé divers postes dans les FAC, dont officier comptable de l’escadre et contrôleur de la base et, au MDN, adjoint de direction auprès du chef, Gestion financière, et dirigeant principal des finances.

« J’applique encore ces compétences aujourd’hui, mentionne-t-il. Elles m’ont permis de mener une carrière incroyablement complexe et enrichissante. »

Selon Michael Lionais, cette capacité des CPA à résoudre des problèmes, à évaluer les risques et à élaborer des stratégies, à adopter une vue d’ensemble et à prévoir différentes solutions avant d’agir est utile aussi dans un contexte militaire. « C’est l’aide à la décision, et non l’information financière, qui est la base du travail d’un officier de la logistique. Le professionnel comptable comprend l’analyse des écarts; il sait évaluer les différences entre les résultats prévus et les chiffres réels. »

En ce qui concerne la logistique (un aspect important des opérations militaires), les CPA peuvent jouer un rôle clé pour faire en sorte que les ressources financières soient accessibles et déployées de manière appropriée, poursuit Cheri Crosby. « Ils administrent l’argent associé à l’approvisionnement et à la logistique, et s’assurent que les ressources et le matériel sont disponibles, quand et là où il le faut, poursuit-elle. Les défis ne manquent pas quand vient le temps de gérer des ressources dans un cadre de sécurité en constante évolution. »

S’ADAPTER À DEUX CULTURES

Au MDN, où les militaires et les employés civils travaillent côte à côte, on doit d’abord prendre en considération la réalité de deux cultures distinctes, note Cheri Crosby. D’où le programme d’orientation à l’intention des employés civils qui pourraient avoir à se rendre sur des bases des FAC pour observer sur place l’environnement et les opérations, et mieux comprendre le mandat d’une mission militaire, ajoute-t-elle.

« Les employés civils du MDN travaillent de concert avec les militaires pour mettre en œuvre les décisions du gouvernement. C’est pourquoi, quand des civils arrivent au ministère, nous les initions à la vie, aux valeurs et à l’entraînement militaires », dit-elle. « Un comptable ne se contente pas de faire de la comptabilité. Il doit absolument comprendre le milieu dans lequel il évolue, car ses décisions financières peuvent littéralement sauver des vies. »

D’après Cheri Crosby, la gestion budgétaire du MDN est très différente de celle d’autres ministères en raison de la complexité du budget et du type de stocks. Ainsi, le MDN prévoit et gère les coûts de chasseurs à réaction, de navires de guerre et d’opérations militaires. « Mon ministère a l’un des budgets les plus considérables, sans compter les milliards de dollars de stocks que nous devons suivre, réapprovisionner et remplacer. Nous subissons les pressions habituelles, mais à des échelles de coût plus élevées, précise-t-elle. Au MDN, il faut faire preuve d’un jugement sûr, d’un esprit de collaboration et travailler en partenariat, car il est impossible d’y faire quoi que ce soit seul. »

Ce changement de culture, ajoute Michael Lionais, s’accompagne d’un perfectionnement professionnel qui vous préparera pour une prochaine étape de votre carrière, que ce soit dans le secteur privé ou dans le secteur public. « Je ne serais pas rendu là où je suis aujourd’hui sans l’armée. »

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