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Une femme d'affaires s'entretient avec un client dans un entrepôt de distribution
Canada
Finances personnelles

Conseils des pros pour vous avoir une cote de crédit élevée

Vous souhaitez améliorer votre cote de crédit? Des experts expliquent ce qu’il faut savoir et comment faire pour y arriver.

Une femme d'affaires s'entretient avec un client dans un entrepôt de distributionLa cote de crédit est facile à interpréter puisquelle consiste en un nombre entre 300 et 900. (Getty Images/SDI Productions)

Le fonctionnement de la cote de crédit reste mystérieux pour bien des gens, qui mesurent mal l’impact qu’elle peut avoir sur une demande d’accès au crédit.

Pourtant, de nombreuses organisations la consultent quand on transige avec elles : employeurs, agences de location de voiture, assureurs, compagnies de téléphone cellulaire… Toutes veulent savoir à qui elles ont affaire, car plus votre cote sera haute, moindres seront les risques pour elles. Et meilleures seront les conditions qu’elles vous offriront.

Voici donc quelques conseils à suivre pour améliorer votre cote.

Dossier de crédit et cote de crédit

Pour commencer, il faut distinguer dossier de crédit et cote de crédit. « Le dossier de crédit est un historique de vos produits de crédit et de la façon dont vous les avez gérés, explique Stacy Yanchuk-Oleksy, PDG de Conseil en crédit du Canada. Il reflète le passé, alors que la cote de crédit laisse présager l’avenir, comme un indicateur des probabilités que vous remboursiez vos dettes. Un bon score repose donc sur un bon dossier. »

La cote de crédit est facile à interpréter puisqu’elle consiste en un nombre entre 300 et 900. « Cette note entraîne des conséquences importantes, car le taux d’intérêt offert par un prêteur variera grandement selon celle-ci », souligne André Bolduc, CPA, syndic autorisé en insolvabilité chez BDO.

Supposons que vous empruntiez 15 000 $ à rembourser en 60 mois. Selon BDO, avec une cote de plus de 675, vous paierez 6,9 % en intérêts, soit 2 760 $ sur 60 mois. Avec une cote située entre 501 et 550, vous paierez 15,9 % d’intérêts, soit 5 760 $. « Imaginez maintenant vouloir emprunter pour un bien immobilier : avec une mauvaise cote, vous pourriez être obligé d’aller voir des prêteurs qui vous proposeront des taux de 9 ou 10 % », explique André Bolduc.

Les éléments qui affectent votre cote

Voici les cinq facteurs qui jouent sur votre cote.

  • Vos habitudes de paiement (35 %). En payant souvent et avant la date d’échéance, votre cote s’améliorera. Cela dit, et contrairement à ce que certaines banques suggèrent de faire, ne vous contentez pas des paiements minimums, rappelle Stacy Yanchuk-Oleksy. « Dans la mesure du possible, remboursez la totalité chaque mois. Vous n’en dormirez que mieux. »
  • Votre pourcentage d’utilisation du crédit (30 %). Ne dépassez pas 33 % (au pire, 50 %) du montant permis. « Si votre carte a une limite de 6 000 $, tenez-vous-en à moins de 3 000 $ », illustre Stacy Yanchuk-Oleksy.
  • L’ancienneté des comptes (15 %). Plus un compte est ancien, plus les prêteurs connaîtront vos habitudes de remboursement. Il peut donc être utile de garder une carte qu’on a depuis 20 ans et qui ne coûte rien, à condition d’avoir un minimum d’activité régulière comme un abonnement qu’on rembourse automatiquement. On peut aussi faire un retrait (sur une marge de crédit, par exemple) tous les quelques mois, quitte à redéposer l’argent instantanément. Si vous n’avez aucune opération sur ces comptes, ceux-ci seront considérés comme inactifs au bout d’un moment.
  • Le nombre et le type de créances (10 %). Il est préférable de détenir une carte de crédit, une hypothèque et une marge de crédit plutôt que des cartes de crédit seulement.
  • Le nombre de demandes faites (10 %). Attention de ne pas en faire trop, car chaque nouvelle demande fait baisser votre pointage, même si elle n’aboutit pas. « Si vous essuyez un refus et que votre cote n’est pas très bonne, consultez un conseiller en crédit d’un OSBL ou un courtier qui saura vous orienter, plutôt que de faire le tour des institutions », explique Stacy Yanchuk-Oleksy.

Adopter de saines pratiques

Il importe également de suivre quelques règles simples.

  • Consultez régulièrement votre dossier de crédit auprès des deux principaux bureaux de crédit au Canada, TransUnion et Equifax. Ce service est gratuit et souvent directement accessible par votre banque en ligne. Vous pouvez aussi commander votre dossier en ligne, par la poste ou par téléphone. Des applications comme Borowell ou Credit Karma (qui travaillent avec Equifax ou TransUnion) permettent également de faire le suivi de votre dossier et donnent des conseils sur la façon d’améliorer votre cote. Cette vérification vous permet aussi de vous assurer que vous n’êtes pas victime de fraude.
  • Vérifiez que votre dossier ne contient pas d’erreurs. Si c’est le cas, contactez l’agence qui fera le nécessaire. Cela peut prendre un peu de temps, donc il est toujours préférable de le faire avant de demander un crédit. Aussi, tous les créanciers ne se rapportent pas aux deux agences, alors il vaut mieux vérifier auprès de chacune d’entre elles.
  • Ayez une carte à votre nom. Si vous avez une carte de crédit de cotitulaire, sachez qu’elle n’est pas prise en compte dans votre historique de crédit. Et si les choses tournent mal, seule la ou le titulaire en est responsable.
  • Prenez une 2e carte de crédit, particulièrement si vous devez rebâtir votre crédit, suggère André Bolduc. « Il faut qu’elle ait une limite conséquente, même si elle sert juste à payer un montant modique qu’on rembourse intégralement tous les mois. Le tout vous aidera à remonter votre cote. »
  • Méfiez-vous des cartes de crédit qui offrent des récompenses. Les Canadiens en sont friands, ce qui les incite à y porter beaucoup de dépenses, mais cela pourrait se retourner contre eux s’ils ne sont pas capables de rembourser. « C’est particulièrement vrai quand les taux d’intérêt de certaines cartes sont de 25 %, prévient Stacy Yanchuk-Oleksy. Vous feriez mieux de vous procurer alors une carte à faible taux d’intérêt. »
  • Ne manquez pas de paiement. Si vous en manquez un ou en faites au moins un en retard, votre cote de solvabilité pourrait diminuer. Et si vous ratez deux paiements minimums sur une période de 12 mois consécutifs, le taux d’intérêt annuel sur vos cartes et lignes de crédit non garanties pourrait grimper.

S’il importe d’avoir une bonne cote, il ne faut pas non plus que cela tourne à l’obsession, concède André Bolduc. « Une cote de 750 ou plus est considérée comme excellente. Au-delà, cela ne change pas grand-chose, alors il n’y a pas de raison de s’inquiéter, surtout que celle-ci change tout le temps, au gré des opérations et des remboursements que vous faites. »

En tout cas, la prudence est de mise. Les institutions financières proposent sans cesse de nouveaux types de cartes et de produits de crédit, mais vous n’avez pas à accepter d’emblée les nouvelles offres qui vous sont faites. « Le crédit est pratique, mais il y a toujours un prix à payer », rappelle Stacy Yanchuk-Oleksy.

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