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Homme d'affaires analysant des données sur un écran d'ordinateur
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Technologies

Maîtriser les mégadonnées : repères pour les CPA

Pour analyser de grands ensembles de données, des CPA pourraient devoir renforcer leurs compétences actuelles et en acquérir d’autres.

Homme d'affaires analysant des données sur un écran d'ordinateurLes CPA auront avantage à utiliser différentes compétences pour analyser les mégadonnées et devront faire preuve de curiosité. (Getty Images/eclipse_images)

Le virage numérique se répercute sur bien des aspects du quotidien. Dans un rapport récent, Le rôle du professionnel comptable dans la gestion des données, CPA Canada et l’International Federation of Accountants (IFAC) notent que le volume de données a atteint 40 zettaoctets (40 000 milliards de gigaoctets) en 2020, soit un bond inouï par rapport au 1,2 zettaoctet relevé en 2010.

Pour que la profession garde sa pertinence à l’ère numérique, marquée par des ensembles de données compilés par l’intelligence artificielle, les CPA devront élargir leurs connaissances et compétences, expliquent les auteurs du rapport de CPA Canada et de l’IFAC. Et au Canada, la profession s’adapte déjà en élaborant la nouvelle Grille de compétences des CPA, la Grille 2.0, sur le thème « la voie à suivre ». Il s’agit d’assurer l’arrimage des compétences des comptables aux besoins réels.

« Les ensembles de données évoluent et prennent de l’ampleur », explique Tim Jackson, FCPA, président du Groupe de travail sur la Grille de compétences et chef de la direction de Shad Canada, qui propose aux élèves du secondaire des programmes d’été enrichis dans les domaines des STIAM (sciences, technologies, ingénierie, arts et mathématiques) et de l’entrepreneuriat. « Mais nous avons aussi accès à de nouveaux outils qui facilitent le repérage de ces ensembles de données. »

Comme le note M. Jackson, les CPA maîtrisent déjà l’analyse de données et la sélection d’échantillons. « Je dirais qu’à plusieurs égards, ce n’est pas notre rôle qui change, mais la nature de l’information qui évolue. »

PRIVILÉGIER L’APPRENTISSAGE CONTINU

Pour s’adapter à l’évolution du paysage numérique, selon M. Jackson, les CPA devront miser sur l’apprentissage continu, pendant toute leur carrière. En renforçant leurs compétences grâce à différents cours et à d’autres sources de crédits de PPC, les CPA demeureront au fait des tendances numériques et maîtriseront le traitement des données. Les formations devront être complétées par des possibilités d’avancement au sein des organisations : les CPA pourraient être appelés à exercer les fonctions d’expert en science des données ou de contrôleur des données, lit-on dans le rapport de l’IFAC et de CPA Canada.

« Aux organisations d’investir pour permettre de tels cheminements, lance M. Jackson, en précisant qu’il incombe aux CPA de se prendre en main et de poursuivre leur apprentissage, grâce aux formations offertes par l’employeur ou en planifiant leur propre progression.

« La curiosité sera absolument essentielle pour les CPA de demain, explique M. Jackson. S’ils sont curieux, ils essaieront forcément de comprendre les nouveautés et les perspectives d’avenir. Cette curiosité leur permettra également d’élargir leurs connaissances. »

VOIR LE CÔTÉ POSITIF DES CHANGEMENTS

L’avantage d’une telle transition, d’après M. Jackson, c’est qu’elle aura amené les comptables à se concentrer davantage sur l’analyse. « Nous devons comme toujours regrouper, valider et analyser les données historiques, mais désormais, nous le faisons pour dégager une interprétation permettant d’éclairer la prise de décisions future », souligne-t-il.

Jusqu’à récemment, pour la direction de l’entreprise, il s’agissait d’analyser les événements précédents pour comprendre ce qui se profilait dans l’avenir. Mais, selon Gigi Dawe, directrice, Surveillance et gouvernance d’entreprises, à CPA Canada, « devant l’émergence des mégadonnées, on doit évaluer des données non structurées et floues, qui permettent de voir ce qui va se passer plutôt que ce qui est arrivé. Voilà notre plus grand défi : nous n’avons pas encore pris l’habitude de prendre en considération ce type de données fluides. »

Les CPA possèdent les outils nécessaires pour gérer le flux d’informations numériques, mais Mme Dawe constate qu’avec l’arrivée des mégadonnées, ils doivent réviser leur approche. « Nous devons adapter nos pratiques pour mieux explorer les données au moyen de l’intelligence artificielle. Il faut maîtriser les compétences requises pour mieux analyser et mettre à profit les mégadonnées. »

Pour y parvenir, précise Michael Lionais, CPA, directeur général de Technomics Canada, qui se spécialise en soutien à la prise de décision, consultant de l’initiative Voir demain de CPA Canada, les CPA devront apprendre à analyser les données non structurées en fonction des nouveaux modes de traitement « afin de pouvoir les transformer et de leur donner une forme utile ».

SAVOIR APPRIVOISER L’INCERTITUDE

L’essentiel à retenir, aux yeux de M. Lionais? Les CPA devront apprendre à accepter l’incertitude. « La profession repose sur la précision et le rapprochement de différents montants, rappelle-t-il. Or, nous devrons apprivoiser les impondérables et adapter nos conseils. »

L’expert signale un autre élément : les CPA doivent se demander s’ils ont les dispositions voulues pour y arriver. « Il ne s’agit pas simplement d’acquérir des compétences pour décoder et manier les données, mais de faire preuve de curiosité intellectuelle pour en arriver à une analyse porteuse de sens. »

M. Lionais voit ces changements comme l’occasion pour les CPA de se tourner vers des fonctions intégrées et multidisciplinaires. « Leur travail s’enrichit, il gagne en pertinence et en dynamisme », conclut-il.

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