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CPA Carole-Anne Des Ormeaux, directrice des finances à la SPCA de Montréal, avec son chien Charlie
Canada
Finances personnelles

Un animal de compagnie, combien ça coûte vraiment?

Les animaux de compagnie nous apportent beaucoup, c’est certain. Cependant, devenir propriétaire d’un animal requiert un investissement important, aussi bien financier que psychologique.

CPA Carole-Anne Des Ormeaux, directrice des finances à la SPCA de Montréal, avec son chien CharlieCarole-Anne Des Ormeaux, directrice des finances à la SPCA de Montréal, avec son chien Charlie. (Tous droits réservés)

Les Canadiens adorent les animaux de compagnie. Rien qu’en 2020, nous avons dépensé plus de 5,7 G$ pour nos chers compagnons, comparativement à 5,4 G$ en 2019. En fait, 58 % des ménages canadiens déclarent posséder au moins un chien ou un chat. Et depuis le début de la pandémie, les adoptions d’animaux sont en hausse, et les listes d’attente s’allongent.

« Rien qu’en 2020, 3 357 animaux ont été adoptés chez nous, soit près de 10 par jour », explique Carole-Anne Des Ormeaux, CPA, directrice des finances à la SPCA de Montréal et propriétaire de Charlie, un labrador croisé. « La durée moyenne de séjour de nos pensionnaires est très brève : 7 jours pour les chats, 10 jours pour les chiens. »

Si vous envisagez d’accueillir un animal de compagnie à la maison, voici quelques informations à garder à l’esprit.

1. ÉVALUEZ LES COÛTS ANNUELS

Tout d’abord, que vous choisissiez d’acheter ou d’adopter un animal, faites preuve de diligence quant à l’intégrité du vendeur, de l’éleveur ou de l’animalerie avec qui vous envisagez de faire affaire. Une fois que vous aurez trouvé le bon compagnon, prévoyez dans votre budget les coûts d’entretien.

L’Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux a établi plusieurs fiches qui listent les coûts annuels minimaux

  • Chiens
    Les dépenses annuelles pour un chien adulte de 7 kilos s’élèvent avant taxes à 2380 $ (licence municipale, vaccins, consultations médicales et examens de santé, nourriture, etc.). Les besoins complémentaires (accessoires et fournitures), le toilettage et la pension représentent environ 572 $, ce qui porte le total avant taxes à près de 3 000 $ par année. Si des cours de dressage s’imposent, prévoyez entre 100 $ et 125 $ pour des leçons privées, ajoute Carole-Anne Des Ormeaux.
  • Chats
    Pour un chat adulte qui reste à l’intérieur, il faut prévoir un examen de santé, des vaccins, un traitement préventif contre les parasites externes et internes, un détartrage ou polissage et des radiographies des dents (tous les 2 ans, parfois), une licence de la ville si nécessaire, de la nourriture, une assurance, la litière et les frais de prévention et dépistage en fonction des besoins médicaux. Les frais sont en moyenne de 2 019 $ (un peu plus si le chat sort dehors). Pour un chaton, il faut plutôt prévoir entre 1 600 $ et 2 000 $, et pour un chat âgé, près de 2 700 $.
  • Autres petits animaux
    - Pour un lapin, le coût moyen est de 3 $ par jour.
    - Pour un poisson combattant, les coûts fixes (aquarium, appareil de filtration, chauffage, etc.) s’élèvent à près de 200 $, mais la nourriture peut atteindre 600 $ par an.
    - Pour une gerbille ou un hamster, prévoyez au moins 215 $ pour le matériel de départ, plus 180 $ pour la litière et la nourriture.
    - Pour les oiseaux, prévoyez 350 $ pour la première année, puis autour de 220 $ par année.
    - Pour les serpents, les dépenses peuvent varier de 400 $ à 1 500 $ par an, car le coût du matériel est élevé (ils doivent vivre dans des conditions très précises).

2. PRÉVOYEZ… L’IMPRÉVISIBLE

Diana Wren, CPA, gestionnaire en planification financière à Brampton, en Ontario, et propriétaire de Niko, n’avait pas prévu avoir autant de difficulté à trouver « la » bonne friandise, celle qui inciterait son chiot à obéir aux consignes. « Malheureusement, Niko a des goûts de luxe, et sa gâterie préférée coûte 25 $ pour un paquet qui dure trois semaines », raconte-t-elle. 

Par ailleurs, puisque Niko a un pelage hirsute (c’est un daisy dog, un croisement entre un bichon frisé, un caniche et un shih tzu), certaines dépenses supplémentaires ont dû être prises en compte, comme les lingettes pour bébés utilisées presque quotidiennement pour nettoyer ses pattes. Il faut aussi le toiletter plus souvent qu’un autre chien. « Même si nous essayons de le faire nous-mêmes, ses poils poussent assez vite et sont duveteux. Il doit donc être toiletté environ toutes les six semaines », souligne Diana Wren.

D’autres dépenses importantes doivent être envisagées, comme les visites imprévues chez le vétérinaire, qui peuvent rapidement coûter une petite fortune. Une façon de limiter ces coûts est de souscrire à « une assurance maladie, qui coûte plusieurs centaines de dollars par année selon le dossier de santé de l’animal et les risques de maladie qu’il présente, conseille Carole-Anne Des Ormeaux. Mais attention, celle-ci ne couvre souvent pas tout, notamment les conditions préexistantes ».

En plus d’une telle assurance, les gens doivent prévenir leur assureur de l’arrivée d’un nouveau membre de la famille dans la maison, précise Carole-Anne Des Ormeaux, pour des questions de responsabilité civile. « La prime pourrait augmenter si, par exemple, vous avez un gros serpent dont le vivarium est équipé de lampes chauffantes, ou si vous choisissez une certaine race de chien. »

Il faut aussi prévoir la mort de pitou ou minou : urne non comprise, une crémation peut coûter entre 100 $ et 500 $ (entre 40 $ et 250 $ pour une crémation collective), selon le poids de l’animal. Pour un enterrement, compter jusqu’à 2 500 $.

3. PRÉPAREZ-VOUS PSYCHOLOGIQUEMENT

Adopter un animal de compagnie est une décision importante qui n’affectera pas seulement votre compte bancaire, mais aussi votre style de vie. La préparation a commencé des mois avant l’arrivée de Niko, se souvient Diana Wren, mère de deux fillettes.

« Nous avons commencé à regarder des vidéos sur YouTube (notamment sur la façon de dresser un chiot), à lire des articles sur le comportement des chiens et la préparation d’aliments maison, raconte-t-elle. Le changement le plus surprenant est lié au coucher. Nous sommes portés à aller au lit en même temps que Niko, et moi, je me réveille désormais quand il se réveille. »

Néanmoins, une mise en garde s’impose, insiste Carole-Anne Des Ormeaux. « Ceux qui ont adopté un chien pendant la pandémie devraient commencer à socialiser leur animal, à le faire garder, même quelques heures par semaine, pour éviter qu’il ne souffre d’anxiété de séparation quand ils retourneront au bureau et ne se transforme en bombe à retardement. »

Diana Wren abonde dans le même sens : Niko est tellement habitué à ne voir que nous que quitter la maison le rend anxieux. « Nous avons demandé à nos parents de garder Niko chez eux pendant de courtes périodes, pour qu’il s’habitue progressivement », explique-t-elle.

Adopter un animal demande mûre réflexion, alors si l’on n’est pas certain, se proposer comme famille d’accueil bénévole est une option, fait observer Carole-Anne Des Ormeaux. Diana Wren, elle, ne se passerait plus de Niko. « Il fait partie de la famille depuis 4 mois seulement, mais on ne pourrait plus imaginer la vie sans lui », dit-elle.

EN SAVOIR PLUS

Pour aider les enfants à comprendre le niveau de responsabilité et d’engagement nécessaire pour s’occuper d’un animal de compagnie, CPA Canada a conçu un atelier, À chacun sa petite bête, qu’un bénévole peut donner dans les classes.

De plus, des études ont montré que la présence d’animaux de compagnie sur le lieu de travail est bonne pour la santé et le moral. S’ils sont interdits au bureau, essayez les visites de chiens de thérapie.